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Féminicide

7ème féminicide en Suisse en 2023

Le 26 mars 2023, une femme a été assassinée par son compagnon à Dietikon près de Zürich. C’est le 7ème féminicide cette année en Suisse.

Elle avait 46 ans, elle travaillait dans un établissement de soins et était active dans la vie associative. Elle avait 2 enfants. On ne connait pas son nom et on ne sait rien de plus sur elle pour le moment.

On pense à ses enfants, à ses proches. On vous envoie force et courage.

On est tristes et en colère contre ce système patriarcal qui est responsable de la mort de nos sœurs et adelphes. On nous apprend à craindre les rues sombres la nuit alors que c’est à la maison que se trouve le plus grand danger. En Suisse plus de la moitié des homicides sont des féminicides. Une véritable épidémie, un problème majeur dont les politiciens se foutent complétement.

On en peut plus de vous entendre parler de drames familiaux, de faire comme s’il s’agissait de crimes isolés. Cette violence à un système et la seule façon d’en venir à bout c’est de détruire le patriarcat.

Ensembles nous sommes fortexs et nous continuerons à lutter à la mémoire de nos mortexs, pour protéger les vivantexs.


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Autodéfense Communiqué

L’autodéfense contre la violence patriarcale est légitime !

A la femme de Thonon-les-bains: on pense que tu as agi en autodéfense contre ton compagnon violent. Si c’est la cas, saches que tu as tout notre soutien. 

La presse raporte qu’en mars 2023, une femme a poignardé son compagnon à Thonon, près de Genève. Si aux premiers abords, on pourrait penser que les violences conjugales concernent aussi bien les hommes que les femmes, la réalité est tout autre.  

Alors que les hommes sont violents pour assoir leur possessivité, la violence contre les hommes est en grande majorité exercée en autodéfense. En continuant la lecture on apprend que le compagnon en question a été condamné pour violences conjugales en 2022. On ne sait rien de plus de cette affaire pour l’instant mais il y a de grandes chances que cette femme aie poignadé sont compagnon pour défendre sa vie.  

En tant que campagne de lutte contre les féminicides, on veut crier haut et fort que l’autodéfense contre les violences patriarcales est légitime. A toutes les personnes qui ont choisi la vie et on trouvé un moyen de se défendre, on vous soutien de tout notre coeur.  

A travers le monde, des millers de femmes sont criminalisées pour avoir sauvé leur vie. En France Alexandra Richard est incarcérée, condamnée à 10 ans de prison pour avoir tué un mari qui la torturait.  

Il est primordial de soutenir toutes les femmes, et plus largement toutes les personnes concernées par la violence patriarcale, qui sont criminalisées car elles ont agi en autodéfense. 

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Communiqué Féminicide

Les femmes âgées, victimes ignorées des féminicides

Elle avait 79 ans, elle habitait à Sierre. On ne connaît pas son nom. Sa voisine la décrit comme une personne douce et souriante. Le 21 mars 2023, son mari l’a tuée a coups de couteau.
Un “drame familial” selon le communiqué de la police. Un meurtre incompréhensible, c’était un homme “si gentil”, rapporte une voisine.
Ces meurtres sont pourtant le résultat d’une barbarie ordinaire, d’une violence systémique. Il ne s’agit pas de meurtres privés commis par des monstres mais de meurtres de masse, dont la responsabilité est collective.
Cette violence brutale n’a pas de limite d’âge et les féminicides de femmes âgées sont souvent ignorés ou minimisés. Pourtant les femmes âgées ont un risque élevé d’être concernées par des violences patriarcales, notamment en raison de l’isolement et de la dépendance financière envers leurs partenaire due à leur retraites plus faibles.
Cette violence n’est pas une fatalité ! Si le système patriarcal invisibilise les femmes âgées, cela ne les empêche pas de se mobiliser. Et quand les femmes âgées luttent aux côtés des jeunes femmes, des personnes trans et queer, le système patriarcal peut trembler.


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Communiqué

Le patriarcat tue, la police aussi

Il y a 2 ans, le 19 mars 2021, Evangelista Mañón Moreno (Eli)a été tué à Bussigny par son compagnon. Il avait travaillé comme policier à Lausanne et il a utilisé son arme de service pour tuer Eli. Auparavant, il a signalé avoir peur de « faire une bêtise » avec l’arme, mais il n’a pas été pris au sérieux. Un policier qui tue, c’est inimaginable… ? Et pourtant, cela arrive bien trop souvent !

Nous sommes encore sous le choc après le quadruple féminicide à Yverdon-les-Bains le 9 mars 2023. L’auteur n’a pas seulement tiré des balles sur Coralie, Alyssia, Madyson et Chelsey, ses trois filles et son ex-partenaire, il a aussi fait exploser la maison familiale. Plus rien ne devait rester de la vie de ces 4 femmes. L’auteur était un ex-gendarme.

Le deuxième féminicide commis par un policier en deux ans dans un canton pourtant pas si grand. Peut-on vraiment parler de hasard ? Eh ben, non. Le féminicide est une expression particulièrement extrême de ce que cela veut dire d’avoir été éduqué « comme un homme » en Suisse. Ne pas savoir affronter ses émotions autrement que par la violence, ne pas pouvoir chercher efficacement de l’aide, croire qu’il est légitime et de son droit de posséder les personnes avec qui on est en relation.

Propriété privée, vous avez dit ? En Suisse, aucun autre bien est aussi bien protégé. Les lois autorisent les tribunaux à punir une personne qui a volé le bien d’autrui bien plus sévèrement qu’une personne qui a ôté la vie, et ils le font avec une systématique effrayante. La mission de la police est souvent décrite comme la défense de l’État de droit. Pas étonnant alors que dans un pays qui valorise autant la possession privée, les policiers aient un sens particulièrement développé de la possession. Ajoutons à cela l’habitude de manier des armes à feu, d’utiliser la violence, la camaraderie et l’entre-soi des copains qui vont vous rappeler constamment ce qu’est un « vrai homme », l’impunité des policiers violents (critiqués par de nombreuses ONG ainsi que des organisations internationales).

Notre État est aussi patriarcal, c’est-à-dire qu’il est a été conçu sur le modèle d’une famille avec un patriarche à la tête et qu’il définit ce cadre de vie comme la norme. Des nombreuses lois comme par exemple les lois sur les impôts ou le droit de famille en vigueur en témoignent encore. La femme comme subordonnée à l’homme : la police comme bras armé de l’État et comme garante de l’ordre public et des bonnes mœurs comme définis par les lois, défend aussi cette vision du couple.

Il est important de se rappeler des histoires d’Eli, Coralie, Alyssia, Madyson et Chelsey. Elles sont mortes à cause du patriarcat mais aussi à cause de la police en tant qu’institution.

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Communiqué

Un quadruple meurtre n’est pas un drame familial

Jeudi dernier, cinq personnes ont été retrouvées mortes dans une maison incendiée à Yverdon-les-Bains. Hier, la police cantonale vaudoise a communiqué que toutes les personnes avaient des blessures de balles et qu’une arme à feu a été retrouvé à côté du père. Dans son communiqué, la police écrit qu’elle « privilégie l’hypothèse d’un drame familial qui se serait produit à huis clos ». Tous les articles de presse parus à ce jour ont repris ce terme…

Les trois filles ont vécu jusqu’à 5, 9 et 13 ans, la femme jusqu’à 40 ans. Très probablement, elles ont été tuées une par une par leur père ou ex-partenaire. Un drame assurément, mais pas un « drame familial » !

« Drame familial » laisse entendre qu’il s’agissait d’un événement qui s’est produit à l’interne de la famille, à la maison, dans le domaine privé. Mais la violence domestique a toujours une composante sociale (les circonstances sociales qui mènent une personne à utiliser la violence ; ce que nous apprenons dans notre société sur comment vivre nos relations et nos ruptures ; la violence comme partie constituante de la socialisation d’être un homme) et elle nous concerne tous et toutexs !

Cela fait trop longtemps déjà que la violence faites aux femmes* est traitée comme une affaire privée, comme quelque chose que les deux personnes concernées devraient régler entre elles. En continuant d’utiliser ou d’accepter des termes comme « drame familial », nous normalisons cette violence et la rendons possible. Le quadruple féminicide d’Yverdon-les-Bains nous rappelle extrêmement dramatiquement que nous ne devons pas fermer les yeux.

Il n’y a pas de « drames familiaux », il n’y a que de la violence qui nous concerne tous et toutexs et que nous devons combattre ensemble, de manière solidaire et déterminée !

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Action Féminicide

Coralie, Alyssia, Madyson et Chelsey

Vous ne serez pas oubliées !

Banderole posée à Yverdon-les-Bains
Banderole posée à Berne
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Action

Réunion ouverte

du groupe Bienne – Jura


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Féminicide

En mémoire de la première victime d’un féminicide en 2023

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International

Solidarité féministe internationale

Soutien direct aux victimes du tremblement de terre au Kurdistan


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Communiqué

Critique de la nouvelle stratégie d’aide aux victimes du canton de Berne

En novembre 2022, le Conseil-exécutif du canton de Berne a adopté la stratégie cantonale d’aide aux victimes 2023-2033. Dès la procédure de consultation, le document stratégique a fait l’objet de critiques massives de la part de services spécialisés. Nous aussi, nous critiquons la stratégie pour les raisons suivantes :


1 Mesures racistes et classistes
Les mesures proposées ne sont pas assez axées sur les besoins des personnes concernées, en mettant plutôt l’accent sur les auteurs∙trices de violence migrant∙es. La stratégie d’aide aux victimes est ainsi détournée au profit d’une politique de migration et d’asile raciste sans renforcer les personnes touchées par la violence. De même, la proposition de réduire l’aide sociale aux agresseurs∙euses comme moyen répressif ne constitue pas une stratégie efficace pour lutter contre la violence patriarcale, mais crée une inégalité de traitement des agresseur∙euses en fonction de leur origine de classe. De plus, dans certains cas, la réduction de l’aide sociale ne punit pas seulement l’auteur∙trice de la violence, mais aussi la personne concernée par la violence, qui peut se trouver dans une relation de dépendance avec l’auteur∙trice.


2 Logique binaire
Toute la stratégie d’aide aux victimes est exclusivement orientée sur les femmes et les filles. De nombreuses personnes touchées par la violence patriarcale sont ainsi rendues invisibles et exclues des offres de protection. Une stratégie d’aide aux victimes devrait inclure toutes les personnes TINFA (TINFA= trans, inter, non-binaire, féminin, agenre). Les personnes trans et les personnes non-binaires sont particulièrement exposées à la discrimination et à la violence dans la société patriarcale et hétéronormative dans laquelle nous vivons – pourtant, la plupart des « lieux de protection » ne leur sont pas accessibles.


3 Suppression de structures de soutien
Une stratégie d’aide aux victimes devrait être orientée sur les personnes concernées : les offres devraient être axées sur leurs besoins et être à bas seuil. La suppression prévue de structures existantes (p. ex. la fermeture du site de l’Oberland bernois, le fait de rendre impossible l’ouverture d’un foyer pour filles) et le manque de volonté d’allouer des fonds suffisants restreignent massivement l’accès à des offres à bas seuil. Et ce, alors que le nombre de personnes concernées n’a cessé d’augmenter au cours des dernières années.


4 Inversion auteur-victime
La stratégie prévoit que les victimes de violence ayant de faibles connaissances de la langue allemande puissent être obligées d’acquérir des « compétences linguistiques ». Il s’agit là d’une inversion classique et discriminatoire des auteur∙trices et des victimes. En revanche, la stratégie omet les éléments les plus importants dans le conseil aux victimes, à savoirs qu’il s’agit de conseiller des personnes traumatisées, ce qui nécessite du temps et une attention particulière, et la nécessité de s’assurer de la sécurité des personnes concernées.


Cette critique concerne spécifiquement la stratégie d’aide aux victimes 2023-2033. Nous estimons important qu’il existe aujourd’hui des offres d’aide fonctionnelles, accessibles et le moins discriminatoires possibles pour les personnes touchées par la violence patriarcale. En outre, nous estimons que des perspectives révolutionnaires et une critique fondamentale de l’État capitaliste et bourgeois sont nécessaires. Car la violence patriarcale se base sur des structures patriarcales ayant également une dimension étatique et institutionnelle. L’État et ses institutions comme la police et le système judiciaire ne garantiront jamais la sécurité de toutes les personnes face à la violence patriarcale et raciste et ne contribueront surtout pas à mettre fin à la violence patriarcale.

Au lieu de compter sur les politicien∙nes, la police, les juges et d’autres complices du patriarcat, nous devons formuler et obtenir par la lutte nos propres solutions et projets de société, basés sur la communauté, l’aide mutuelle, le soutien réciproque et la solidarité.