Suisse, nous avons un problème !
Un autre potentiel féminicide à Vouvry (VS) et des tentatives de féminicide à Gümligen (BE) et à Lausanne (VD).
La semaine a été noire. Vendredi dernier (17 janvier), une femme a été grièvement blessée à Gümligen (BE) et hier matin (21 janvier), une autre femme a été blessée à Lausanne. Toutes deux luttent actuellement pour leur vie. Nos pensées sont avec elles, nous leur envoyons beaucoup de force et nous espérons de tout cœur qu’elles survivront. Nous pensons également aux personnes qui les connaissaient et les aimaient.
La semaine dernière, la police cantonale valaisanne a également annoncé le décès d’une femme suite à un traumatisme crânien. Comme souvent, nous n’en savons pas plus que ce que la police a communiqué. Elle s’est blessée dans l’appartement de son partenaire, qui a également appelé les secours. Nous ne savons pas s’il s’agit d’un féminicide. Nous sommes néanmoins en pensée avec elle et ses proches.
Ce qui s’est passé à Vouvry montre à quel point il est difficile de détecter et reporter les féminicides. Souvent, nous devons nous fier aux maigres informations fournies par la police et les médias. Les personnes qui lisent régulièrement nos textes savent à quel point nous sommes critiques envers la police. Nous ne voulons pas non plus devenir des juges, mais combattons l’idée profondément patriarcale des tribunaux et de la punition. Mais en même temps, il est extrêmement important que nous soyons informéexs des circonstances d’un décès. C’est la seule façon pour nous tous de faire en sorte que la violence envers les femmes et les personnes trans/non-binaires ne reste pas invisible. N’hésitez pas à nous écrire ou à écrire aux groupes féministes locaux si vous connaissiez les personnes concernées par ces actes de violence !
Le peu que nous savons de la tentative de féminicide à Lausanne est que deux autres personnes ont été blessées alors qu’elles aidaient la femme attaquée. Cela ne doit pas nous faire peur, mais montre à quel point il est important de ne pas détourner le regard et d’intervenir. L’endroit où l’agression a eu lieu se trouve à proximité d’un foyer pour femmes. Cela met en évidence un autre problème : en Suisse, il y a beaucoup trop peu de maisons d’accueil pour femmes. Les personnes qui souhaitent se séparer ou s’éloigner d’une personne violente n’ont souvent même pas de place dans une maison. S’il y a une place, on sait tout de suite dans quelle maison, car il n’y en a qu’une par ville ou par région. Il faut plus de places, il faut un soutien financier, il faut des logements secrets, tout de suite !!
Malgré ces nouvelles, nous ne nous laissons pas décourager. A Bienne, nous étions nombreusexs à réagir au féminicide de jeudi dernier. Nous sommes de plus en plus nombreusexs, nous devenons de plus en plus fortexs et un jour, nous déracinerons le patriarcat et il n’y aura plus de féminicides à pleurer !