Catégories
International

3 militantes féministes de l’organisation des femmes Zenobia assassinées à Menbij.

Leur courage et leur détermination à lutter pour les droits des femmes ne sera pas oublié !
Qamar, Aisha et Iman ont été assassinées à Menbij le 10 décembre par des Djihadistes opérant pour le compte de la Turquie.
Zenobia écrit «Elles étaient des camarades qui donnaient un exemple vivant de sacrifice, de détermination et de courage dans la lutte pour la dignité et la liberté des femmes et de toute la société. » Zenobia est la principale organisation qui milite pour les droits des femmes dans les régions à majorité arabe du Nord et Est de la Syrie.
Alors que l’offensive dirigée par Hayat Tahrir al-Sham (HTS) à permis de renverser le régime d’Assad, la Turquie profite du chaos pour attaquer le Rojava via son proxy de l’Armée Nationale Syrienne (ANS). Depuis fin novembre, plus de 100’000 personnes ont été forcées à fuir la région de Shehba ou la plupart d’entre elles étaient déjà réfugiées suite à l’occupation d’Afrin par les forces pro-turques. Erdogan ne cache pas ses ambitions d’occuper toute la région. C’est tout le projet révolutionnaire du Rojava qui est menacé. Kobane, la ville connue a travers le monde pour son combat acharné contre Daech est maintenant directement visée.

La révolution du Rojava c’est l’exemple contemporain qui redonne l’espoir que le patriarcat, même dans ses forces les plus violentes et barbares, peut être combattu. C’est l’exemple de la force immense qui réside dans l’organisation des femmes.
Zenobia incarne cette force et cette détermination. En annonçant la mort de ses 3 militantes, elle écrit: ”Le martyre de nos camarades est une preuve évidente de la cruauté de l’agression turque, mais malgré cela, nous sommes plus déterminés que jamais à redoubler d’efforts et à renforcer notre combat face à cette agression. Nous suivrons les traces de nos camarades tombées et poursuivrons notre lutte jusqu’à ce que nous ayons atteint nos objectifs. Nous n’oublierons pas leur sacrifice et nous travaillerons dur pour réaliser leurs espoirs et leurs objectifs. Nous continuerons à porter haut le drapeau de la résistance et à prouver au monde entier que nous ne nous mettrons pas à genoux et que nous ne serons pas vaincues. Nos braves camarades ont planté des graines d’espoir dans nos cœurs et nous les cultiverons jusqu’à ce qu’elles grandissent et portent leurs fruits. Le sang des martyrs ne sera pas vain et nous continuerons notre résistance jusqu’à ce que notre pays soit libéré et que justice soit faite”
Pour Qamar, pour Aisha et pour Iman, nous continuerons à lutter contre le système patriarcal et ses guerres, contre les forces impérialistes qui mettent la Mésopotamie à feu et a sang.
Nous appelons toutes les féministes à rejoindre les mobilisations organisées notamment par la communauté kurde en Suisse afin de défendre les acquis de la révolution du Rojava.

Catégories
International

Echos d’un soulèvement révolutionnaire en Iran

On propose le résumé d’un podcast ou Chowra Makaremi, une chercheuse française d’origine iranienne, explique comment le soulèvement Jin Jiyan Azadî a fait vaciller les piliers du régime iranien. Elle nous éclaire notamment sur comment la solidarité et l’empathie ont remplacé le sentiment d’indifférence au sein de la société. Son analyse sur l’ancrage de la protestation dans la puissance du deuil et comment la demande de justice pour les personnes assassinée s’est étendue des seules familles directement concernées à toute la population nous donne des éléments de réflexion pour notre campagne contre les féminicides.

  • Est-ce que la lutte contre les féminicides bouscule les piliers du gouvernement suisse ?
  • Qu’est-ce qui fait que des dizaines de féminicides aient lieu chaque année dans l’indifférence ?
  • Comment cultiver l’espoir comme une pratique de lutte ?

Autant de questions que Chowra Makaremi nous propose de réfléchir.

Le 16 septembre 2022 l’étudiante iranienne d’origine kurde Mahsa Jina Amini meurt en garde à vue après avoir été arrêtée par la police pour avoir mal porté son voile. Le jour même le pays s’embrase et au cours des manifestations, plusieurs femmes enlèvent leur voile et défilent en scandant notamment “femme,vie, liberté”, inspiré du slogan féministe kurde “Jin Jiyan Azadî”. Les manifestations gagnent l’ensemble du pays et donnent à voir une rare solidarité entre les différentes ethnies ainsi qu’entre les hommes et les femmes. Ce mouvement d’une ampleur inédite dans l’histoire du régime des Molahs pose une vieille question de philosophie politique, celle de la possibilité du soulèvement, de la désobéissance et de la Révolution.

Chowra Makaremi est anthropologue, chercheuse au CNRS et spécialiste de la violence d’État. Dans son livre « Femme Vie Liberté », elle tient la chronique à distance de cette insurrection. Même si les grosses manifestations ont fini par s’arrêter et que le gouvernement a tenu, pour elle on a bien eu affaire à un soulèvement de nature révolutionnaire qui s’est attaqué frontalement à plusieurs piliers de la République islamique qui est en place depuis la révolution de 1979.

  • Quand est-ce qu’un peuple cesse de croire en la voie électorale pour changer les choses ?
  • Qu’est-ce qui fait qu’un régime tient ou ne tient plus ?
  • A quoi tient une révolution?

Le soulèvement qui a commencé en 2022 en Iran a des dimensions révolutionnaires parce que il rassemble toutes les franges de la population, qu’il prend place partout dans le pays en même temps et qu’il demande un renversement du régime. Le mouvement femme vie liberté a franchi les lignes rouges du régime, en mettant au centre du débat certains sujets dont il ne faut pas parler, qu’on ne peut pas négocier. Ces lignes rouges ont été tracées par un régime de terreur qui normalise la violence et conduit ainsi à son déni. La question du voile obligatoire est une de ces lignes rouges, qui a pendant longtemps fait l’objet de tentatives de négociations sans être jamais remis en question. Dans les années 2000-2010, les féministes iraniennes qui étaient déjà extrêmement actives et très bien organisées ont mené des luttes pour obtenir des réformes absolument essentielles telles que les droits civils, les questions d’héritage ou le droit de faire du sport. Leur stratégie était de négocier ce qui pouvait l’être sans remettre en question les fondamentaux du régime.

En 2022, quand les femmes descendent dans la rue, qu’elles enlèvent leur voile et le brûlent, elles transforment les frontières de l’espace public en barricades. Ce soulèvement est révolutionnaire car il fait vaciller les piliers du régime, ce que lui permet de maintenir son hégémonie, d’assurer un pouvoir qui ne fonctionne pas uniquement par la force des kalashnikov mais également par l’adhésion, en créant des statut quo qui sont acceptés par la société civile dans une certaine mesure.

Les 3 piliers qui s’effondrent en 2022 sont le régime d’affect, les valeurs et les modes d’identification collective.

L’identité collective iranienne s’est construite autour d’un récit fondateur présentant le régime des Molahs comme seul héritier légitime de la révolution de 79, avec la célébration des martyres de la révolution de 79 et de la guerre d’Irak. Mais en 2022, l’identité iranienne ne correspond soudainement plus à l’identité de la République islamique. Les supporters iraniens ont sifflé leur équipe nationale dans le stade de football pendant la Coupe du monde au Qatar. Des slogans tels que je me battrai, je mourrai, je libérerai l’Iran sont scandés. L’Iran est soudain perçu comme occupé par une clique d’élites dirigeantes et un divorce s’opère entre le pays réel et la République islamique. Mais ce divorce est relativement récent.

Le soulèvement de 2022 entraîne également un retournement des valeurs où le courage est valorisé au lieu de la prudence. On voit des vidéos circuler ou des jeunes filles crient contre des miliciens qui leur demandent de se re-voiler. Ces formes d’éclats de violence dans la rue auraient été perçus comme de la folie ou de l’hystérie il y a quelques années. De la même façon que certaines formes de militantisme peuvent passer pour de l’extrémisme radical.

Ce changement de système de valeurs permet un changement du régime d’affects qui était basé sur l’indifférence. Cette indifférence qui va de pair avec l’individualisme et l’atomisation de la société empêchait de ressentir de l’empathie pour les autres. Cette indifférence est une construction sociale qui est un élément clé qui permet au régime de maintenir son hégémonie. Il s’agit de la même indifférence qui fait qu’on puisse passer à coté de personnes qui vivent dans la rue par des températures en dessous de zéro et qu’on puisse accepter cet état de fait. Il faut tout un ordre social pour permettre que cela se produise. De la même façon en Iran, les familles de prisonnièr-es politiques étaient appelées dans un parc de loisir qui s’appelait le Luna Parc pour recevoir des nouvelles de leurs proches. J’ai vécu cela quand j’étais petite et que ma mère était détenue dans la prison d’Evin. Dans cet espace extrêmement violent, où des mères à qui on annonçait l’exécution de leurs enfants s’effondraient et étaient violemment évacuées par les gardiens, des personnes mangeaient des glaces et des barbes à papa en s’amusant. Des années plus tard en y rependant je me dis que c’est complètement fou. Pour manufacturer cette indifférence, la violence d’État joue un rôle fondamental. Paradoxalement, le fait qu’aient lieu  de nombreuses exécutions publiques avec une mise en scène publique, ça fait qu’on s’y habitue. Ça devient quelque chose de l’ordre du quotidien mais aussi de l’ordre du spectacle qui permet d’indiquer à la population quel est le niveau auquel on se situe. La question du seuil de tolérance est importante dans un pays comme l‘Iran ou la peine de mort existe non seulement pour la vente de de la drogue, mais également pour la simple possession de stupéfiants. Et le fait qu’énormément de jeunes hommes soient exécutés pour des questions de drogue ça augmente le seuil de sensibilité à la violence. Cela permet d’exercer une plus grande violence politique. Mais en 2022, le repli dans l’indifférence n’a pas eu lieu et la mort de Mahsa Jina Amini a signé le retour de l’empathie et de la solidarité. Des formes de contestations utilisées jusque là uniquement par les militant-es et les familles de prisonnièr-es politiques telles que le fait de demander justice pour les mort-es se sont étendues à toute la société civile. La contestation contre le pouvoir s’est ancrée dans le deuil avec une façon de se montrer extrêmement solidaire et empathique. C’est dans les émotions ressenties face à l’injustice de la mort de Mahsa Jina Amini que c’est ancrée la mobilisation qui a embrasé le pays en quelques jours. La population a cessé de se détourner des familles des personnes exécutées, de se détourner d’elles comme ça avait été le cas dans les années 80, ce dont ma famille a fait l’expérience. Le soulèvement Jin Jiyan Azadî a fait plus de 500 mort-es mais malgré cette répression, malgré le risque de se faire arrêter, torturer et condamner à mort, les iraniens et les iraniennes ont continué à protester. Cette empathie retrouvée s’est étendue au delà des seules familles des victimes et a constitué le moteur affectif de la révolte.

Quand on me demande si le soulèvement a des chances de renverser le pouvoir je me dis qu’on est au cœur d’un malentendu politique et philosophique.

On a pas besoin de bonnes raison d’être optimiste parce que la question du courage politique s’articule dans l’espoir. Quand on court pour avoir son bus on n’est pas tout le temps en train d’évaluer si on l’aura ou pas, on court parce qu’on veut l’avoir. De la même façon quand le peuple ukrainien à fait face à une invasions totale de la Russie, il n’a pas évalué ses chances de réussite car il était question de se mettre dans une résistance de survie. Le problème c’est qu’ici on a perdu la pratique de l’espoir comme une pratique de lutte, une pratique collective. Le courage c’est quelque chose avec lequel on se met en résonance et pas quelque chose qu’on applaudit de l’extérieur en évaluant ses chances de réussites. On fait face ici a d’énormes défis politiques et sociaux et on n’est pas armé-es collectivement pour leur faire face puisqu’on a perdu toute pratique de l’espoir, toute conception politique de ce à quoi sert le courage.

Si on commence à applaudir les Iraniennes je pense qu’on est perdu-es. Il s’agit au contraire d’apprendre d’elles pour arriver à évaluer comment est-ce que les soulèvements révolutionnaires ré-ouvrent toujours la possibilité de déboulonner des ordres qui semblent indéboulonnables. Parce que c’est comme ça que se construit l’hégémonie, en donnant impression que la fiction du pouvoir c’est la réalité du pouvoir. Le régime en Iran tenait sur des piliers idéologiques qui lui assuraient non seulement l’obéissance, mais aussi l’adhésion du peuple en combinant une politique de violence et de déni de cette violence, en réécrivant l’histoire et en faisant croire à la fiction d’une réforme possible. Le soulèvement de 2022 a disloqué ces piliers et même si les manifestations sont devenues rares la République islamique a définitivement perdu sa légitimité et elle ne se maintient plus que par la force. Elle est donc condamnée tôt ou tard à mourir.

Le podcast à écouter ici :

https://www.arteradio.com/son/61685349/quoi_tient_une_revolution

Et son livre : « Femme ! Vie ! Liberté ! »  qui identifie les genèses multiples du soulèvement Jin Jiyan Azadî, et tente de saisir le basculement  révolutionnaire irréfutable qu’il représente:

https://www.editionsladecouverte.fr/femme__vie__liberte_-9782348080449

Catégories
Communiqué International

Une coalition d’une trentaine de collectifs suisses affichent leur soutien au luttes féministes en Autriche

Six camarades ont été arrêté-es en Autriche et inculpé-es d’organisation criminelle pour avoir prétendument coloré les murs des bureaux des partis au pouvoir le FPÖ et le ÖVP.

“Ni una menos”, “Mur des féminicides” ou “Notre colère sur vos murs” font partie des messages laissés sur les murs en réponse aux féminicides survenus en Autriche ces derniers mois. Comme partout ailleurs, la violence patriarcale est un danger mortel pour les femmes et les personnes queer dans la société autrichienne. En février de cette année, cinq féminicides ont été commis en une seule journée. En 2023, 42 féminicides ont été reportés en Autriche. En 2024, déjà 21 femmes ont déjà été arrachées à la vie par des féminicides. Chacune d’entre elles devrait encore être avec nous!

Nous, les organisations soussignées, déclarons notre solidarité totale avec les six camarades sont victimes de répression sous forme de perquisitions, de menaces avec des armes à feu lourdes et d’arrestations. Ces attaques s’inscrivent dans une longue tradition de répression et d’intimidation de la part de l’État à l’encontre des personnes qui se battent pour la justice sociale, la solidarité et contre les inégalités.

Ce qui s’est passé à Innsbruck montre une fois de plus comment les personnes qui s’expriment de manière critique vis-à-vis des structures de pouvoir existantes sont criminalisées. Les perquisitions, les arrestations et la confiscation d’objets personnels ne sont pas seulement une attaque contre les individus concernés, mais aussi contre toutes les personnes qui s’engagent pour une société plus juste et plus solidaire.

Sur ordre du parquet d’Innsbruck, des unités spéciales masquées et lourdement armées ont effectué des perquisitions dans plusieurs appartements ainsi que dans le local de gauche « Il Corvo ». Lors de l’intervention, des personnes ont été menacées par des armes lourdes, des chiens renifleurs ont été utilisés, toutes les portes des appartements ont été forcées et celles des chambres qui étaient fermées ont été enfoncées. L’ensemble de l’intervention a été documenté en vidéo.

L’État autrichien déploye une telle violence pour s’attaquer à de la peinture sur des bâtiments qui rend visible l’épidémie totalement ignorée de violence patriarcale et de féminicides. La peinture sur les murs n’a pas blessé ou menacé une seule personne, au contraire, elle attire l’attention sur la violence quotidienne contre les femmes et les personnes queer. Et l’attention du public est absolument nécessaire si nous voulons empêcher d’autres féminicides! L’État, quant à lui, exerce une violence directe et une répression contre les activistes, au lieu de consacrer des moyens et des ressources à la prévention de la violence et des féminicides. A cet égard, nous considérons que la réaction disproportionnée de la police face aux actions contre les féminicides sont aussi l’expression de la peur, car le gouvernement autrichien sait qu’il est coresponsable de chacun de ces féminicides. Chaque jour ou le gouvernement continue de maintenir en place un système de domination patriarcal, il se rend coupable de fémincide. Résister à ce système par tous les moyens qui sont à notre disposition est légitime et nécessaire.

L’histoire des mouvements (queer)féministes montre que l’État exerce une forte répression contre les personnes qui luttent pour un monde sans violence. Mais l’histoire montre aussi l’importance d’être uni-es pour s’opposer à cette violence. À une époque où les injustices sociales et les crises écologiques s’aggravent, il est essentiel que nous ne nous laissions pas intimider par la répression étatique. Nous nous tenons côte à côte avec les camarades concerné-es et ne nous laissons pas diviser ou réduire au silence par ces attaques. Notre lutte commune contre la violence patriarcale, l’exploitation, l’oppression et les politiques arbitraires de l’État continuera.

Nous exigeons l’arrêt immédiat de toutes les enquêtes contre les militant-es concerné-es, ainsi que la restitution de tous les objets confisqués. En outre, nous condamnons la répression systématique qui vise les mouvements sociaux, les activistes et les personnes qui s’expriment de manière critique vis-à-vis de l’État.

Les années passées ont montré que les gouvernements et les États ne contribuent pas volontairement à mettre fin au système patriarcal. Au vu des chiffres élevés des féminicides et de la violence patriarcale, nous ne pouvons pas nous contenter de demander gentiment, nous devons lutter ensemble pour un monde féministe. Nous appellons toutes les organisations sociales et démocratiques à se mobiliser et faire entendre leur voix contre cette criminalisation sans précédent du mouvement féministe en Autriche.

En solidarité avec toutes celles et ceux qui luttent pour un monde meilleur!

Signataires

– Collectif féministe Valais

– Feministisches Streikkollektiv Zürich

– Migrant Solidarity Network

– Offensive gegen Feminizide/ Offensive contres les féminicides

– Ni una menos-Kollektiv Zürich

– Solidarisches Bündnis Bern

– Megafon

– Berns revolutionäre Jugend

– NoWef Winterquartier Bern

– frau-kunst-politik e.V. München

– Nous Serons Le Feu

– Bewegung für den Sozialismus Zürich

– Ni una menos Basel

– AKuT 

– Feministisches Kollektiv Thun-Berner Oberland

– Fédération Libertaire des Montagnes

– Grève du Climat Neuchâtel

– Klimastreik Bern

– Projet Evasion

– Verein Klimaprozesse (Bern)

– Bewegungsfreiheit für alle!

– Queers for Palestine Bern

– JUSO Schweiz

– Bibliothèque éco-féministe de Bienne, La Bise

– Orghan

– Feministischer Salon Schaffhausen

– Sex Workers Collective

Catégories
International

Manifestations après quatre féminicides en Turquie

Ces derniers jours, quatre meurtres brutaux de femmes ont eu lieu en Turquie. Bedriye Işık a été tuée à Amed par son mari, l’auteur était un caporal de l’armée turque. A Mersin-Mezitli, Sonay Öztürk a été étranglée par son amant présumé. Enfin, un double féminicide à Istanbul suscite une grande horreur : Le même auteur assassine Ayşenur Halil et Ikbal Uzuner. L’auteur avait démembré Ikbal avant de se jeter lui-même du haut des remparts. Il était déjà connu des services de police et avait séjourné plusieurs fois dans des institutions psychiatriques. Il avait déjà tenu des propos violents envers les femmes par le passé.

Selon la plateforme « Nous arrêterons les féminicides» (KCDP), 292 femmes ont déjà été assassinées en Turquie cette année. Il ne se passe donc pas un seul jour en Turquie sans qu’un féminicide ne soit commis, sans même compter les cas de tentatives de féminicide. De plus, nous devons partir du principe qu’il existe un chiffre noir de violences dont les médias ne parlent pas.

Les cas ont déclenché une vague de manifestations qui se sont également dirigées contre le gouvernement et la police. La police en particulier n’offre aucune protection aux personnes concernées, les plaintes sont ignorées et les personnes concernées ne sont pas prises au sérieux. L’État turc participe également à l’oppression patriarcale. Ce n’est qu’en 2021 que la Turquie s’est retirée de la Convention du Conseil de l’Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique (également connue sous le nom de Convention d’Istanbul) par un décret du président turc Recep Tayyip Erdoğan, au motif qu’elle nuit à l’unité de la famille et favorise les divorces. La plateforme KCDP, fondée par des familles de victimes de fémicide et des femmes issues de différentes organisations, a fait l’objet d’une procédure d’interdiction en 2022, car les autorités turques estiment qu’elle agit « contre la loi et la morale ».

Nous voulons envoyer notre force et notre solidarité à nos sœurs en Turquie, qui s’opposent jour après jour au système patriarcal malgré toute répression, malgré toute violence. Ces cas montrent que toute protestation est nécessaire, que ce soit en Suisse, en Turquie ou ailleurs. Ensemble, nous pouvons changer le monde !

Catégories
International

Justice pour Sonya

Dans l’Illinois, un policier a assassiné une femme noire, Sonya Massey, dans son propre appartement, après qu’elle eut appelé les secours pour un cambriolage. Les images de la bodycam montrent qu’il n’y avait aucun danger pour les policiers. Les coups de feu qui ont tué Sonya ont été tirés alors qu’elle était déjà à genoux sur le sol. Environ mille personnes meurent chaque année aux États-Unis à cause de la violence policière. 30 à 40 % des personnes tuées sont noires, et la violence touche presque toujours des personnes vivant dans la pauvreté.

Le meurtre de Sonya Massey n’est pas un cas isolé. Il s’agit d’un féminicide d’État et d’un meurtre policier raciste. Les personnes noires et indigènes ne vivent pas seulement aux États-Unis sous le coup d’une inégalité systématique depuis la colonisation. Selon les statistiques, les femmes indigènes sont particulièrement exposées aux féminicides et les auteurs restent impunis, les meurtres invisibles. Les causes de la violence sont également étroitement liées aux institutions de l’État. Beaucoup de féminicides sont commis par des policiers, souvent avec leurs armes de service. Aux Etats-Unis notamment, où la « ségrégation raciale » n’a été abolie qu’en 1964, le racisme et la pensée coloniale sont profondément enracinés dans les structures de l’Etat.

Des statistiques sont disponibles pour l’Argentine, ou environ 13 % des féminicides qui ont lieu chaque jour sont des meurtres commis par des policiers. C’est pourquoi les protestations des proches et des activistes sont souvent dirigées contre la violence policière. Souvent, les auteurs sont déjà connus, dénoncés par des partenaires. Mais rien ne se passe, il n’y a pas de sanctions pour les auteurs, et de futurs actes de violence ne sont pas empêchés. Dans ce système profondément violent et patriarcal, les femmes noires et indigènes ainsi que les personnes queers ne méritent pas d’être protégées.

Dans le monde entier, les victimes de la violence patriarcale luttent ensemble pour leur vie et pour un monde meilleur !
Nous demandons justice pour Sonya Massey !

Catégories
International Non classé

Liberté pour Maja et toustes les antifascistes!

Maja est un.e militant.e antifasciste accusé.e d’avoir participé à une action antifasciste à Budapest. L’action visait les nazis qui se réunissent chaque année en février en Hongrie pour commémorer les SS. Le gouvernement allemand vient d’extradier Maja vers la Hongrie, ou Maja risque une longue peine de prison dans des conditions difficiles, et cela contre la décision du tribunal.
L’autodéfense féministe signifie également se mobiliser pour empêcher la montée du fascisme en Europe, qui menace l’existence des personnes queer, des personnes migrantes des femmes et des militant.es pour la justice sociale. En effet, pendant que le gouvernement allemand poursuit les militants antifascistes, les néonazis s’organisent et s’arment. Des camps d’asile sont régulièrement attaqués sans qu’aucune enquête ne soit menée.

En tant que personne non-binaire, Maja est exposé.e à la violence du gouvernement d’extrême droite d’Orbàns et à sa politique de haine contre les personnes LGBTQI+.

Maja est un.e militant.e antifasciste accusé.e d’avoir participé à une action antifasciste à Budapest. L’action visait les nazis qui se réunissent chaque année en février en Hongrie pour commémorer les SS. Le gouvernement allemand vient d’extradier Maja vers la Hongrie, ou Maja risque une longue peine de prison dans des conditions difficiles, et cela contre la décision du tribunal. L’autodéfense féministe signifie également se mobiliser pour empêcher la montée du fascisme en Europe, qui menace l’existence des personnes queer, des personnes migrantes des femmes et des militant.es pour la justice sociale. En effet, pendant que le gouvernement allemand poursuit les militants antifascistes, les néonazis s’organisent et s’arment. Des camps d’asile sont régulièrement attaqués sans qu’aucune enquête ne soit menée. En tant que personne non-binaire, Maja est exposé.e à la violence du gouvernement d’extrême droite d’Orbàns et à sa politique de haine contre les personnes LGBTQI+.Nous envoyons toute notre solidarité à Maja, ses proches et ses ami.es. L’antifascisme n’est pas un crime. L’autodéfense contre le fascisme et la violence machiste est légimite et nécessaire. Nous envoyons toute notre solidarité à Maja, ses proches et ses ami.es. L’antifascisme n’est pas un crime. L’autodéfense contre le fascisme et la violence machiste est légimite et nécessaire.

Catégories
Communiqué International

Pour le 8 mars : appel queer et féministe pour stopper le génocide à Gaza

Le gouvernement d’extrême droite israélien organise un génocide contre le peuple palestinien à Gaza. Plus de 30’000 personnes ont été assassinées, parmi elles plus de 70% de femmes et d’enfants. Après cinq mois d’horreurs, des enfants meurent de faim chaque jour. Une famine organisée par Israël qui empêche les containers de nourriture d’entrer à Gaza.

Ces violences n’ont pas commencé le 7 octobre mais sont la continuation de plus de 75 ans d’expansion coloniale soutenue par tous les gouvernements occidentaux. Ce système d’exploitation coloniale est brutalement lié à l’exploitation capitaliste et patriarcale. Dans ce contexte, la lutte de libération de genre est intrinsèquement liée à la lutte pour la libération nationale palestinienne. Notre engagement féministe nous confronte sans cesse aux relations de pouvoir et à l’exploitation systémique qu’elles engendrent. Notre combat contre le système patriarcal ne peut se mener sans combattre les autres systèmes d’oppression.

Pour ces raisons, à l’occasion du 8 mars, nous appelons toutexs les militantexs queer et féministes à répondre a l’appel de Queers in Palestine et des mouvements des femmes palestiniennes à affirmer leur solidarité avec le peuple palestinien et à exiger que des sanctions soient prises contre Israël.

Nous appelons à défendre la vision de Jewish Voice for Peace selon laquelle en s’organisant on peut démanteler les institutions et les structures qui entretiennent l’injustice et faire naître à leur place quelque chose de joyeux et de vivifiant.

Enfin, nous appelons à soutenir la campagne Shut Elbit down. Elbit est l’un des plus importants fournisseurs de l’armée israélienne qui affirme travailler sans relâche pour soutenir l’offensive sur Gaza et avec qui l’armée Suisse entretient des relations commerciales.

La lutte contre les violences patriarcales est internationale !

Pour un cessez-le feu immédiat Gaza, la fin du blocus et de la colonisation de la Palestine!

Catégories
Action International

Solidarité avec la Paléstine – Ceasefire Now !

Les puissances occidentales se sont tues lorsque l’État israélien a mis en place un système d’apartheid en Cisjordanie. Elles continuent de soutenir le massacre de l’État israélien dans la bande de Gaza et dans son incitation à la haine raciale contre le peuple palestiniens!

Solidarité avec le peuple de Palestine ! Cessez le feu maintenant!
Contre le colonialisme et l’apartheid ! Contre le racisme et l’antisémitisme !

Catégories
International

Solidarité avec les femmes qui résistent aux disparitions forcées au Balochistan

Les femmes mènent un soulèvement sans précédent au Balochistan. Le 23 novembre, la mort tragique de Balaach Mola Bakhsh, un jeune homme de 24 ans victime d’une disparition forcée par la police pakistanaise, a suscité l’indignation au Balochistan. Les manifestant-es ont entamé une marche, à laquelle se sont jointes des femmes qui avaient perdu leur fils, leur frère ou leur partenaire de la même manière. Un cortège qui aparcouru 1’600 km jusqu’à Islamabad, la capitale, pour défier les autorités pakistanaises et demander justice. Leur marche a fait l’objet d’une répression sévère, la police les arrêtant à de nombreuses reprises, blessant plusieurs personnes et en arrêtant des dizaines d’autres. Mais la détermination des manifestant-es n’a pas faibli et leur sit-in de protestation se poursuit malgré les attaques.
La violence patriarcale prend de nombreuses formes selon les régions et les époques. Au Balochistan, les intérêts impérialistes occidentaux, le colonialisme pakistanais et le patriarcat se combinent en un monstre assoiffé de sang qui opprime le peuple sans limites. Il est bien établi que les conflits touchent de manière disproportionnée les femmes et les enfants, exacerbant les inégalités et les rendant plus susceptibles de subir des violences patriarcales et de ne pas avoir accès aux services médicaux.

Mais malgré toutes les menaces auxquelles elles sont confrontées, les femmes baloches ne baissent pas les bras et n’acceptent pas d’être considérées uniquement comme des victimes. Elles ont pris la résistance dans leur main comme un devoir. Elles n’ont peur de rien et suivent les pas de Karima Baloch, assassinée en 2016 au Canada où elle fuyait les menaces de l’État pakistanais.


Les femmes unies sont une menace pour l’État patriarcal, et les femmes baloches comme d’autres femmes de la région nous montrent la voie vers un monde libéré des oppressions !


Pour plus d’informations sur la résistance des femmes au Balochistan, suivez :
@mahrangbaloch_
@sammideen
@balochwomenforum

Catégories
International

Féminicides commis par l’État turc

L’État turc continue de commettre des crimes de guerre et de bombarder l’Administration démocratique autonome de la région du nord et de l’est de la Syrie. Les infrastructures civiles telles que les installations d’approvisionnement en énérgie ont été particulièrement visées par les frappes aériennes turques ces derniers mois, privant ainsi des milliers de personnes d’électricité, de chauffage ou d’eau. Hier, l’imprimerie Sîmav, à l’ouest de Qamişlo, a également été bombardée, tuant 4 personnes. Parmi elles se trouvait Bêrîvan Zubêr, qui travaillait dans l’imprimerie. L’État turc ne cesse de s’attaquer en particulier aux lieux où les femmes s’organisent et commet des féminicides!

Nous condamnons ces attaques et nos pensées vont vers Bêrivan et vers toutes les autres femmes qui ont perdu la vie à cause de ce barbarisme.

Nous nous opposons à ces meurtres d’État, notre lutte est internationaliste!