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Féminicide

Le 11 septembre 2024 à Chiasso: C’était un féminicide !

Un décès initialement déclaré comme une crise cardiaque s’est avéré être un féminicide. Le 11 septembre 2024, une femme de 40 ans a été assassinée par son mari à Chiasso.

Une fois de plus, les médias et la police en parlent comme s’il ne s’agissait pas d’une personne dont la vie venait d’être anéantie. Nous n’avons pas besoin de connaître le mode opératoire exact de l’agresseur, nous ne nous soucions pas de savoir de quel pays il était originaire et nous en avons assez de nous faire resservir sans cesse à quel point les voisin-es ne voyaient rien venir. Un féminicide sert précisément à effacer la vie entière d’une personne. Une fois de plus, les médias et la police y prêtent main forte.

Nous voulons en savoir plus sur elle que son origine et la manière dont elle est morte. Nous voulons savoir comment elle s’appelait, ce qu’elle aimait faire, ce qui la faisait rire, quel était son plat préféré, quels étaient ses projets et ses rêves… Elle était bien plus que la simple victime d’un autre féminicide et elle manquera cruellement à ses proches.

Plus nous en apprenons sur les femmes tuées, plus nous sommes en contact avec leurs ami-exs et leurs proches, plus nous sommes déterminéexs à continuer à nous battre. Ne permettons pas que l’on nous prive de la possibilité de faire le deuil de nos sœurs et adelphes perduexs. Parlons de qui elles étaient et de la raison pour laquelle elles nous manquent. La douleur et le deuil nous rendent plus fort-exs et plus solidaires. C’est ainsi que nous déracinerons le patriarcat et empêcherons d’autres féminicides !

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Féminicide

12e féminicide en Suisse en 2024

Le 6 octobre 2024, une jeune femme de 27 ans originaire d’Afghanistan a été assassinée par son mari. L’État suisse est complice.


La femme décédée, dont nous ne connaissons malheureusement que l’âge et l’origine, vivait avec ses deux enfants et son mari dans le centre d’asile et de coordination de Bülach (ZH). L’après-midi du 6 octobre, elle a été poignardée devant au moins un de ses enfants. Elle avait dit auparavant à une amie qu’elle avait peur de son mari. La police avait déjà été appelée plusieurs fois et l’homme avait été renvoyé du centre d’asile et de coordination au moins à une reprise.


Le féminicide de Bülach présente ainsi des parallèles effrayants avec le meurtre de Jamilia, tuée en avril 2022 dans le centre d’hébergement collectif de Büren an der Aare. En fait, la Suisse, qui a signé la Convention d’Istanbul sur la lutte contre la violence à l’égard des femmes, devrait justement protéger particulièrement bien les femmes réfugiées. Le contraire est le cas !


La conception profondément patriarcale de la famille sur laquelle se basse l’État suisse fait qu’il est pratiquement impossible pour les femmes de quitter leur partenaire pendant toute la durée de la procédure d’asile (qui dure souvent des années). Même si celui-ci est violent et menace leur vie. Les femmes et les enfants doivent continuer à vivre avec des hommes violents, parfois dans une seule pièce.


Les responsables et les employé-e-xs des centres d’hébergement ne reçoivent aucune formation sur la violence de genre et ignorent souvent les mesures de prévention qui pourraient être prises. Les associations n’ont souvent pas ou peu accès aux centres d’hébergement et les femmes ne reçoivent aucune information sur les offres de soutien. L’État suisse, le système d’asile suisse et les responsables des hébergements sont entièrement responsables de la mort de notre sœur le 6 octobre 2024 et de celle de Jamilia !


Nous sommes en pensée avec les enfants et les ami-exs de la femme tuée et leur envoyons beaucoup de force. Même si nous ne connaissons pas son nom, nous nous souviendrons d’elle. Ne laissons pas l’État suisse et le patriarcat continuer à tuer ! Unissons-nous, soyons solidaires et luttons !

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Communiqué Féminicide

Kristina on ne t’oublie pas

Le féminicide de Kristina fait la une des journaux car on vient d’apprendre les circonstance particulièrement atroces de son décès. Les détails ont été révélés alors que son meurtrier qui était son ex-mari à fait une demande de libération conditionnelle. Il avait déclaré qu’il avait agi uniquement pour se défendre, Kristina l’ayant attaqué mais les investigations ont révélé un meurtre de sang-froid, prémédité.
Kristina avait 2 filles et travaillait à son compte en tant que coach. Elle avait été finaliste du concourt de miss Suisse en 2008. Active sur les réseaux sociaux, Kristina renvoyait l’image d’une vie heureuse et sans ombre. Une vie qui a sans doute fait rêvé de nombreuses jeunes femmes. Alors que la vérité était tout autre et que Kristina subissait les violences de son mari. On ne le dira jamais assez, les féminicides ne sont pas des actes de folie isolés, ils s’inscrivent dans une spirale de violences. L’agresseur utilise différentes formes de violences et de manipulation afin d’obtenir le pouvoir sur sa partenaire. On se demande parfois pourquoi la personne qui subissait ces violences n’est pas partie tout de suite mais c’est justement ce rapport de pouvoir et de domination qui l’en empêche. Kristina avait fini par quitter son mari et c’est là qu’il l’a tuée. Parce qu’il a préféré qu’elle soit morte plutôt qu’elle vive libre, sans lui.
Nous avons le cœur lourd et nos pensées vont vers Kristina et ses proches. Pour Kristina et pour toutes les autres victimes de féminicides, pour toutexs les survivantexs, nous continuerons à nous battre contre les violences patriarcales.

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Féminicide

9ème féminicide en Suisse en 2024

Elle avait 55 ans elle était collaboratrice à la commune de Vétroz. Elle était en instance de divorce et avait emménagé avec son nouveau compagnon.
Son ex l’a assassinée, elle et son compagnon, avec une arme a feu. On est tellement triste et en colère d’apprendre la nouvelle de ce destin brisé.
Dans la presse, le président de la commune explique sa surprise car le tueur “était loin d’être un rambo”. C’est peut-être ce qui est le plus choquant dans les féminicides, qu’il ne s’agit pas de meurtres commis par des rambos, des fous ou des monstres. C’est des hommes très ordinaires, des monsieurs tout le monde. Souvent on entend dire que rirn ne pouvait laisser présager d’un tel acte. Pourtant les féminicides ne sont jamais des actes isolés mais s’inscrivent dans un continuum de violence patriarcale.
Aux proches de notre soeur assassinée à Vétroz, on est en pensées avec vous!
On continuera la lutte pour vivre un jour dans une société ou on ne devra plus pleurer toutes les 2 semaines une soeur ou adelphe assassinée.

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Féminicide

Les féminicides des femmes trans et des travailleuses du sexe sont invisibilisés

Nous avons lu avec colère qu’une travailleuse du sexe transgenre est décédée en février 2022 à Vevey chez un client accusé de l’avoir laissé mourir sans rien faire. Son procès se déroule en ce moment. L’homme ne voulait pas la payer et l’a agressée puis il l’a simplement laissée sur le sol, ignorant ses cris de détresse. Apparemment, elle avait un problème cardiaque, raison pour laquelle elle est finalement morte dans son appartement alors qu’il s’est contenté de regarder. Nous sommes bouleversées et profondément attristées par ce qu’elle a dû endurer. Pour nous c’est clair qu’il s’agit d’un féminicide.
Les travailleuses du sexe sont exposées à un danger particulier. Leur travail est souvent illégal et il est donc particulièrement difficile pour elles de trouver de l’aide. Dans de nombreux pays, le marché du travail est difficile, voire impossible d’accès pour les personnes trans. Il est plus probable pour les personnes transgenres de se retrouver dans un emploi précaire. Au Brésil par exemple, selon l’ANTRA (Associação Nacional de Travestis e Transexuais), 90% de la population trans travaille ou a travaillé comme travailleur-euse du sexe. Selon une étude de l’ANTRA, 175 personnes trans ont été assassinées au Brésil en 2020, 65% des victimes gagnaient leur vie grâce au travail du sexe. 71 % d’entre elles sont mortes dans des établissements officiels. Toutes ces violences sont liées! Les femmes transgenres ne sont pas attaquées exclusivement en raison de leur identité de femme, mais aussi parce que leur identité n’est généralement pas reconnue. Les féminicides des femmes trans sont souvent moins bien documentés et sont invisibles pour la société. Nous voulons rendre cette violence visible ! Nous pleurons notre sœur et nous sommes solidaires de toutes les personnes touchées par la violence patriarcale. Nous luttons ensemble contre la violence patriarcale!

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Féminicide

Les féminicides ne prennent pas de vacances


Nous pleurons une nouvelle victime de la violence patriarcale : samedi dernier, le 6 juillet 2024, une femme de 57 ans a été tuée par son compagnon à Sursee (LU). Nos pensées vont à ses amiexs et à ses proches, nous leur souhaitons beaucoup de force et de courage.
Le décès de cette femme de 57 ans, dont nous ne connaissons malheureusement même pas le nom, est survenu après un certain temps pendant lequel, heureusement, plus aucun féminicide n’a été commis. Nous ne connaissons pas les circonstances exactes du féminicide de Sursee et ne les connaîtrons peut-être jamais – le besoin de protéger de la sphère privée, très marqué en Suisse, fait qu’en règle générale, nous ne connaissons même pas le nom ou le visage de la personne tuée.
Ce que nous savons en revanche, c’est à quel point la période des vacances est dangereuse pour les personnes qui subissent la violence patriarcale. Cette période apparemment sans stress est malheureusement pour de nombreuses personnes un moment où il n’est plus possible d’éviter la personne qui exerce la violence. Partir en vacances, planifier des vacances ou – en cas de séparation – regretter des vacances communes fait dégénérer de nombreuses situations de violence. Les températures chaudes et les grandes manifestations sportives sont également des facteurs de risque.
Nous ne saurons probablement jamais si le féminicide de Sursee aurait pu être évité. Mais nous savons avec certitude que d’autres féminicides ne sont pas une fatalité ! Ne détournez pas le regard et intervenez si des violences patriarcales se produisent dans votre voisinage ou dans votre entourage. Cherchez de l’aide si vous êtes vous-même concernéex ou si vous observez quelque chose. Contactez-nous si vous avez besoin d’adresses et de soutien.
Par la solidarité et une action commune déterminée, nous déracinerons le patriarcat et sa violence !

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Féminicide

7ème féminicide en Suisse en 2024

Le 4 juin, une femme de 78 ans a été tuée par son mari à Knonau (Zh)
C’est le 7ème féminicide en Suisse en 2024

Pour l’instant on ne sait rien de plus sur elle. On voudrait dire aux personnes qui l’aimaient qu’on partage leur tristesse.
Les féminicide ne sont pas des actes isolés, ils sont toujours précédés par des violences qui parce qu’elles sont acceptées et ignorées par la société, rendent possible des meurtres d’une violence extrême. Les femmes âgées représentent une grande partie des personnes concernées par ces violences qui sont perpétrées dans l’indifférence générale. Au mois de mars dernier une femme de 74 ans était tuée elle aussi par son mari.
Mais pour pouvoir agir il faut déjà pouvoir nommer les faits. La police zurichoise dans son communiqué de presse indique qu’un couple a été retrouvé mort alors qu’il s’agit d’un féminicide suivi d’un suicide.
Combien de femmes vivent depuis des années en couple avec des hommes violents, des hommes qui les méprisent ou leur manquent de respect ?
Pour notre soeur assassinée à Knonau et pour toutes les personnes concernées par les violences patriarcales, nous continuerons à lutter. Touchez l’unex de nous, nous riposterons toutexs !

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Communiqué Féminicide

Au sujet du féminicide (?) à Männedorf

Mardi 21 mai, une joggeuse a été attaquée par un jeune homme de 19 ans et est décédée. Celui-ci aurait été nu et l’aurait attaquée. On ne sait pas si l’auteur a choisi sa victime au hasard ou s’il l’a tuée délibérément. Nous souhaitons néanmoins attirer l’attention sur ce meurtre.

La triste réalité des femmes, des personnes trans, inter et non-binaires est qu’elles doivent réfléchir à deux fois avant d’aller faire leur jogging seules le soir. Dès l’enfance, nous apprenons que cela peut mal tourner pour nous si nous ne faisons pas attention. C’est pourquoi il est douloureux pour nous de lire de telles nouvelles, car nous pensons qu’il pourrait s’agir d’un féminicide. Cette incertitude fait également partie de notre travail de documentation des féminicides.

Quoi qu’il en soit, nous voulons rendre hommage à la femme assassinée et présenter nos condoléances à sa famille et à ses ami-exs et leur dire que nous sommes très attristéexs par la nouvelle de sa mort.

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Communiqué Féminicide

7ème féminicide en Suisse en 2024

Elle avait 74 ans. On ne connait pas son prénom mais on promet qu’elle ne restera pas anonyme. On honorera sa mémoire, on se souviendra d’elle et de toutes les autres personnes arrachées à la vie par la violence patriarcale.
Des personnes du voisinages interviewées par les médias expliquent être sous le choc mais pas surpris car le meurtier était un homme colérique. On est souvent désemparé-es face aux hommes violent et à l’incompétence de la police. C’est très difficile de savoir comment réagir au mieux mais ce qui est sûr c’est que ne pas réagir c’est la pire solution. Si vous soupçonnez des violences dans votre voisinage ou chez des proches, n’hésitez jamais à demander de l’aide et des conseils.

Vous pouvez contacter par exemple la Fédération Solidarité Femmes au 077 5355625 ou la helpline lgbtqi par chat via https://www.lgbtiq-helpline.ch/fr.

La police suisse vient de publier les statistiques de la criminalité en suisse en 2023. Il y a eu 53 meurtres. Les collectifs féministes ont recensé 22 féminicides sur la même année. Donc au moins 40% des meurtres en suisse sont des féminicides. Étant donné qu’on a accès uniquement aux infos publiées dans les médias et que le gouvernement ne daigne même pas recenser les féminicides, ce pourcentage est sans aucun doute sous-estimé. Combien de fois on devra hurler pour que ces meurtres de masse soient pris au sérieux?
On nous dit de craindre les ruelles sombres alors que l’endroit le plus dangereux pour les femmes et les personnes sexisées c’est la maison!

Pour notre soeur qui a perdu la vie à Frauenfeld et pour toutexs les autres, on continuera à se mobiliser pour l’abolition du patriarcat et du capitalisme.

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Communiqué Féminicide

6ème féminicide en 2024

Le samedi 16 mars, une femme de 40 ans a été retrouvée sans vie dans son appartement à Vevey. Son compagnon a été arrêté en tant que suspect et a reconnu l’avoir blessée avec un objet contondant. C’est déjà le sixième féminicide lié à la Suisse cette année et nous sommes à peine en mars. Cela signifie qu’un féminicide a lieu toutes les deux semaines en Suisse. Nous ne connaissons pas le nom de la femme, mais nos pensées vont à elle et aux personnes à qui elle va terriblement manquer. Nous sommes tristes et en colère, mais nous continuerons à nous battre pour toutes les personnes qui souffrent de la violence patriarcale.

Si vous nous prenez unex, nous répondrons toutes !