Nous avons lu avec colère qu’une travailleuse du sexe transgenre est décédée en février 2022 à Vevey chez un client accusé de l’avoir laissé mourir sans rien faire. Son procès se déroule en ce moment. L’homme ne voulait pas la payer et l’a agressée puis il l’a simplement laissée sur le sol, ignorant ses cris de détresse. Apparemment, elle avait un problème cardiaque, raison pour laquelle elle est finalement morte dans son appartement alors qu’il s’est contenté de regarder. Nous sommes bouleversées et profondément attristées par ce qu’elle a dû endurer. Pour nous c’est clair qu’il s’agit d’un féminicide.
Les travailleuses du sexe sont exposées à un danger particulier. Leur travail est souvent illégal et il est donc particulièrement difficile pour elles de trouver de l’aide. Dans de nombreux pays, le marché du travail est difficile, voire impossible d’accès pour les personnes trans. Il est plus probable pour les personnes transgenres de se retrouver dans un emploi précaire. Au Brésil par exemple, selon l’ANTRA (Associação Nacional de Travestis e Transexuais), 90% de la population trans travaille ou a travaillé comme travailleur-euse du sexe. Selon une étude de l’ANTRA, 175 personnes trans ont été assassinées au Brésil en 2020, 65% des victimes gagnaient leur vie grâce au travail du sexe. 71 % d’entre elles sont mortes dans des établissements officiels. Toutes ces violences sont liées! Les femmes transgenres ne sont pas attaquées exclusivement en raison de leur identité de femme, mais aussi parce que leur identité n’est généralement pas reconnue. Les féminicides des femmes trans sont souvent moins bien documentés et sont invisibles pour la société. Nous voulons rendre cette violence visible ! Nous pleurons notre sœur et nous sommes solidaires de toutes les personnes touchées par la violence patriarcale. Nous luttons ensemble contre la violence patriarcale!
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