
Une fois de plus, nous sommes en pensée avec les proches de la victime et leur souhaitons beaucoup de force et de courage.
Le seul article de presse qui en parle n’emploie pas le mot « féminicide ». Sans l’excellent projet de recherche (totalement bénévole) stopfemizid.ch, nous n’aurions pas été au courant de ce meurtre. Il est extrêmement important que la police et les médias commencent à utiliser systématiquement le terme « féminicide ». De plus, il faut un registre national financé par l’État qui recense tous les féminicides.
Le terme féminicide, qui a été popularisé en Amérique latine, pour désigner des meurtres – souvent extrêmement brutaux et caractérisés par une volonté d’anéantir toute trace de l’autre personne – de femmes et de personnes trans basés notamment sur un sentiment de droit légitime à disposer de ses corps féminins et trans. La syllabe « ni » dans féminicide a été utilisé en premier par l’anthropologue Marcela Lagarde afin de signifier l’importance de prendre en compte des structures de pouvoir sociales et la co-responsabilité étatique en ce qui concerne ces meurtres.
L’État et la société suisses sont encore basé sur le modèle patriarcal de la famille hétérosexuelle nucléaire, dans laquelle l’homme en tant que père de famille est le responsable et en même temps le dirigeant de sa famille. C’est exactement cette compréhension du rôle social de l’homme qui est à la base de tout féminicide. Tant que nous ne changerons pas profondément l’État et la société en sortant de ce modèle patriarcal, les féminicides continueront.
Pour commencer, disons-le : féminicide. Pour souligner précisément ce lien entre l’État, la société et ces meurtres. Pour qu’il n’y ait plus aucun féminicide de plus !