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Discours au tribunal d’une survivante de violence patriarcale victime d’une tentative d’intimidation

Après une énième agression de son ex-compagnon, Océane a trouvé le courage de demander de l’aide et de porter plainte. Au cours de la procédure elle a été amenée, à la demande de la police, à signaler d’autres comportements illicites de son agresseur. Deux ans plus tard, c’est pourtant elle qui se retrouve sur le banc des accusés, poursuivie pour dénonciation calomnieuse, pour avoir simplement répondu, lors de son audition policière, aux questions posées par les enquêteurs.
Ce renversement des responsabilités interroge profondément la justice et met en lumière un phénomène préoccupant : les procès-bâillons, des procédures intentées contre des victimes dans le but de les intimider, de les faire taire ou de les inciter à retirer leurs plaintes.
Océane a eu le courage d’utiliser ce procès comme une tribune pour dénoncer les procès-bâillons et plus généralement les violences que le système judicaire fait subir aux survivantexs.
Condamnée en première instance à payer 600.- à son agresseur, Océane à cette fois été acquittée. Une belle victoire pour elle et pour toutes les personnes mobilisées en soutien!

Dans cette vidéo, Océane lit le discours poignant qu’elle à prononcé devant le tribunal de Martigny.

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Action Féminicide

Rassemblement: Justice pour Kelly

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Le 25 novembre :  Manifestation contre les violences patriarcales à Bienne

Le 25 novembre est la journée internationale de la lutte contre les violences patriarcales. En suisse, nous savons que l’année passée une femme était tuée toutes les deux semaines en raison de son genre, selon les statistiques disponibles. Cette année, 26 femmes ont déjà été tuées jusqu’à fin septembre. Plus que pendant toute l’année 2024! Nous savons aussi que beaucoup de féminicides restent invisibles et que leur nombre réel est encore plus élevé. L’État et les médias traitent ces meurtres comme des faits divers isolés mais nous savons que la violence patriarcale est rendue possible par un système et ses institutions qui normalisent la violence envers les personnes TINFA* ! Et nous devons compter sur des forces de résistance pour compter nos mortexs, leur donner une visibilité, essayant de redonner à leur vie leur juste valeur.

Partout les forces fascistes gagnent du pouvoir et mettent nos vies en danger. Comme l’antifascist.e.x Maja qui est illégalement enfermé.e.x en Hongrie, dans des circonstances extremement violentes parce qu’ielle est nonbinaire & antifasciste. Ou comme aux étas unis ou “L’antifa” est étiquetté comme mouvement terroriste. On le voit aussi en suisse, où, même si le parti d’extrême droite UDC est depuis longtemps le parti majoritaire, la montée en puissance de groupes d’extrême droite et fascistes tels que Junge Tat est de plus en plus visible. Les groupes fascistes sont aussi de plus en plus présents dans les rues et sur les réseaux sociaux et participent à la normalisation de la bascule à droite de la société. La répression augmente contre les mouvements qui luttent pour la justice sociale, les idéaux “traditionnels” reprennent de la place dans les esprits, les personnes queer subissent des violences chaque jour, des policiers tuent des mineurexs et des personnes raciséexs sans conséquences, des féminicides continuent d’être commis sans réaction. Les femmes qui défendent leur vie sont davantage criminalisées que les hommes qui violent et tuent sans répercussions. Les empires poursuivent leurs projets coloniaux et meurtriers, avec le soutien des état soi-disant démocratiques & neutres, comme on peut le voir avec l’État d’Israël, qui commet un génocide contre la population palestinienne, tandis que l’Europe finance et produit les armes utilisées. Sans compter tous les autres pays, où les puissances coloniales portent la majorité des responsabilités dans les conflits meurtiers.

Malgré ces réalités écrasantes, nous savons que l’espoir se trouve dans l’organisation collective. Nous savons que l’augmentation de la répression est proportionnelle à la peur des dominants, ils protègent leur système de pouvoir en place contre nos menaces. Nous observons aussi une augmentation des mouvements résistants, puissants, qui ont déjà renversés des systèmes injustes. Les dominants veulent nous épuiser, nous décourager, nous donner le sentiment d’être isoléexs et seulexs face à ces atrocités, afin d’anéantir nos espoirs de vivre différemment. Mais nous connaissons notre valeur et nous savons que nos vies valent plus que leur violence. 

Il est primordial de ne pas arrêter de rêver de nos utopies, car on oublie vite en se battant contre tout, qu’on se bat aussi pour des choses concrètes. On lutte pour une société non genrée, où on peut vivre en collectivité, où notre tendresse est là pour tout le monde & où prendre soin des unexs et des autres fait partie du quotidien. Dans nos utopies, les personnes peuvent se déplacer ibrement, car il n’y a plus de frontières ni d’États qui nous catégorisent aléatoirement et définissent nos possibles. Les vies ne seraient plus hiérarchisées par des critères arbitraires. On lutte pour chaque personne, pour la tendresse, pour le soin, pour la liberté & pour la justice.

Pour toutes ces raisons et encore beaucoup d’autres, on invite toutes les personnes TINFA* à nous rejoindre pour une marche de nuit aux flambeaux dans les rues de Bienne le 25 novembre. 

La manifestation sera sans demande d’autorisation au préalable & en mixité choisie sans homme cis. Parce qu’on refuse de suivre les règles des institutions répressives qui protègent le patriarcat. Aller dans la rue & se faire entendre, c’est notre droit. On prend le droit de résister afin de défendre nos existences et celles de touxtes les autres personnes opprimées. Les événements en mixité choisie ne sont pas une fin en soi, mais un outil pour critiquer les rapports de force sociaux et de créer des espaces émancipateurs propices aux luttes. Les hommes cis peuvent et doivent s’engager contre les violences patriarcales, ils en ont l’occasion au quotidien.

Il y a eu plein de luttes avant nous & il y en aura plein d’autres après, on fait partie d’une longue histoire de luttes que l’on ne peut pas stopper! Ensemble, nous sommes fortexs ! De la tristesse à la colère, de la colère à la résistance !

TINFA* = acronyme désignant les personnes trans*, inter*, non binaires, femmes, agenres ou en questionnement.

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Action

Dernier août: la lutte contre les violences patriarcales n’a pas de frontières!

Signer la convention d’Istanbul et ne pas reconnaitre la violence patriarcale comme motif d’asile? Liberté de mouvement pour tout le monde!

Demain, c’est le 1er août, une date qui, traditionnellement, donne lieu à la normalisation et à la romantisation des frontières, du repli sur soi et des discours d’extrême droite. Nous ne voulons pas célébrer la fête nationale et profitons de cette occasion pour exprimer nos critiques et nos contre-perspectives.

Nous répondons à l’appel de la campagne “dernier août” à des journées d’action pour la liberté de mouvement et un avenir solidaire avec un petit signe. 

Le Bureau fédéral de l’égalité entre femmes et hommes (BFEG) est l’organe national chargé de coordonner la mise en œuvre de la Convention d’Istanbul. Aujourd’hui, nous avons accroché une banderole devant le bureau de l’égalité avec l’inscription « Signer la Convention d’Istanbul sans reconnaître la violence patriarcale comme motif de fuite? Liberté de mouvement pour toustes ».  Nous sommes en colère que la Suisse signe la Convention d’Istanbul, mais que la protection qu’elle est censée garantir ne s’applique pas à toutes les personnes concernées.

L’objectif de la Convention d’Istanbul est de « protéger les femmes contre toutes les formes de violence ». Elle vise à éliminer toutes les formes de discrimination et à promouvoir l’égalité effective entre les femmes et les hommes (art. 1, let. a et b).

Les États parties s’engagent ainsi à protéger les victimes « sans aucune discrimination » (art. 4, al. 3), notamment en raison de leur origine, de leur religion, de leur statut de séjour, d’un handicap, de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre.

En Suisse, la Convention d’Istanbul ne s’applique pas « sans aucune discrimination ».

En réalité, la Convention d’Istanbul prévoit plusieurs obligations en matière de protection des femmes migrantes et réfugiées. En particulier, l’article 59, paragraphe 1, garantit, sous certaines conditions, l’octroi d’un permis de séjour indépendant aux victimes dont le statut de séjour dépend de leur conjoint ou partenaire. 

La Suisse a toutefois émis une réserve à cette disposition, qui prévoit de « ne pas l’appliquer ou de ne l’appliquer que dans certains cas ou sous certaines conditions ». Une réserve à cette disposition, qui vise à protéger les migrants dont le permis de séjour dépend d’un partenaire violent, a certes été levée en 2025, mais les conditions rendent l’obtention de l’asile presque impossible. En effet, la personne peut obtenir un permis de séjour, mais elle doit prouver après un an qu’elle est économiquement indépendante.

En outre, la violence patriarcale n’est généralement reconnue comme motif d’asile par le SEM que si la personne concernée a demandé la protection des autorités de son lieu d’origine et ne l’a pas obtenue des institutions étatiques telles que la police, les tribunaux ou les structures de protection telles que les foyers pour femmes.

En avril 2025, la Suisse a été condamnée par la Cour européenne des droits de l’homme pour ne pas avoir protégé la vie d’une femme qui avait été séquestrée, maltraitée et violée par son partenaire après lui avoir fait part de son intention de mettre fin à leur relation.

Ce n’est pas un cas isolé. Nous exigeons la protection une lutte sans limite contre la violence patriarcale. Pour la liberté de mouvement et de séjour pour tout le monde. 

Contre les frontières nationales, contre la forteresse Europe et la réforme actuelle du RAEE, et pour la reconnaissance de la coresponsabilité de la Suisse dans les guerres et les destructions à travers le monde, qui obligent des personnes à quitter leur pays d’origine.

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Action Féminicide Non classé

Notre colère sur les murs

vu dans les rues de Bienne

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Action Événement Féminicide

Le procès concernant le féminicide de Jamila s’est poursuivi aujourd’hui à la Cour suprême de Berne

Nous avons assisté à l’audience au cours de laquelle le mari de Jamila XXX a été condamné.

L’avocat de l’accusé s’est aujourd’hui appuyé sur tous les récits sexistes pour légitimer la violence patriarcale et même pour rendre responsable la victime – elle serait une femme irascible qui laissait parfois ses enfants sans surveillance.

De plus, le crime aurait eu lieu à huis clos ne nous laissant donc que le récit de l’accusé. Le fait que les cinq enfants aient été témoins de l’acte et que d’autres habitant·e·s du camp aient signalé la violence de cet homme à la direction du camp n’est pas mentionné.

Les féminicides ne sont pas une affaire privée et nous voulons les faire passer de la sphère privée à la sphère politique. Ils sont le résultat d’un système patriarcal violent, se produisent partout et nous concernent tous.

Nous sommes en colère que les féminicides soient toujours nommés « Meurtre passionnel », nous sommes en colère et tristes que Jamila n’ait pas obtenu de protection, que les structures d’asile soient inhumaines et violentes et que les coresponsables comme la direction de l’hébergement collectif à Büren an der Aare ou la CRS ne prennent toujours pas leurs responsabilités.

Et nous sommes également pensifs sur la manière de gérer cette violence, car nous savons que les prisons et les instances punitives ne sont pas des lieux d’accueil.

L’article relatant le procès au tribunal régional:

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Action Autodéfense International

L’antifascisme c’est de l’autodéfense- Free Maja

Ce 8 mars on veut envoyer un petit message à Maja pour lui montrer notre soutien alors que son procès vient de commencer à Budapest.
Militant.e antifasciste non-binaire, Maja risque jusqu’a 24 ans de prison, accusé.e d’avoir participé à une confrontation avec des nazis qui manifestaient.
Avec la montée de l’extrême droite un peu partout, les droits pour lesquels nos grand-mères se sont battues risquent de nous être retirés. Alors que les filles ne peuvent plus aller à l’école en Afghanistan, que les femmes ne peuvent plus avorter légalement en Pologne et que l’identité des personnes trans n’est plus reconnue aux États-Unis, lutter contre la montée du fascisme est une question d’autodéfense pour les femmes et les personnes queer.

En tant que collectif de lutte contre les violences patriarcales, c’est important pour nous de soutenir les personnes qui sont criminalisées parce qu’elle ont agi contre ceux qui tentent de nous dominer et nous exploiter.

En plus de ça le système carceral est l’expression de notre société patriarcale et est d’autant plus violent contre les classes opprimées. A cause de son identité queer, Maja est détenu en isolement depuis plus de 200 jours.

En tant que féministes, en tant que personnes qui luttent contre les violences patriarcales, mobilisons-nous pour soutenir Maja!
Les prochaines dates de son procès ont été annoncées: 04.06, 06.06, 12.06, 18.06, 20.06 .

Nous appellons toutes les personnes qui le peuvent a se rendre à Budapest pour assister au procès. Car chaque siège qu’on laisse vide dans la salle d’audience pourrait être prise par des fascistes. Ne leur laissons aucune place!!

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Action Féminicide

Commémoration à Berne

Plus de 50 personnes ont participé à une commémoration lundi soir à Berne. C’est en nous rassemblant et en unissant nos forces que nous construisons une réponse collective! Merci à toutes les personnes présentes sur place ou en pensée. Nous envoyons beaucoup de force aux proches de M.

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Action Féminicide

Visibiliser la violence patriarcale

Il y a quelques jours, une tentative de féminicide a eu lieu à Gümligen (BE). Une fois de plus, il est apparu clairement que la violence patriarce n’est pas seulement un concept abstrait, mais une réalité amère – ici, dans nos quartiers, dans notre quotidien. Nous ne voulons plus accepter cette violence, nous ne voulons pas nous taire, mais nous organiser ensemble pour lutter contre elle.

Nous sommes en pensées avec la survivante et lui exprimons notre solidarité. Nous espérons que tu te remettras de cette agression et te souhaitons beaucoup de force. Si tu lis ceci, tu peux contacter à tout moment !

Avec cette banderole, nous voulons aussi toucher les personnes du quartier qui n’ont peut-être pas remarqué ce qui s’est passé dans leur entourage. Nous appelons à ne pas détourner le regard, car la violence patriarcale n’est pas une affaire privée, elle concerne tout le monde. Accrocher une banderole n’est pas un acte symbolique. C’est une tentative de briser la normalisation de la violence patriarcale. De tels attaques n’arrivent pas de nulle part. Elles sont l’expression d’une structure sociale profondément enracinée qui tolère, minimise et souvent rend invisible la violence envers les femmes, les personnes lues comme femmes et les personnes queer.

Il ne suffit pas d’être choqué-ex par cette violence, nous devons agir. La violence patriarcale ne prendra pas fin si nous nous contentons de rejeter la responsabilité sur les personnes concernées ou d’attribuer la faute individuellement sur les auteurs sans remettre en question les structures qui se cachent derrière.

En tant que société, nous devons avoir un rôle actif : écouter, soutenir et agir de manière solidaire.

Luttons collectivement pour un monde dans lequel de tels actes n’ont plus leur place !

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Action Communiqué Féminicide

Rassemblement à Bienne après le 1er féminicide en 2025

Prise de parole pendant le rassemblement
Lorsque j’ai appris hier qu’encore une fois une sœur a été assassinée, j’ai été submergée de tristesse. Je me suis sentie paralysée, dépassée, perdue… Ma tête était envahie de pensées… A chaque féminicide, je me demande « Comment cela peut-il arriver – encore et encore ? Quelle absence de valeur ont nos vies ? »
Dans cette tristesse, j’ai aussi trouvé ma colère et les réponses à ces questions que nous connaissons probablement touxtes. Nous vivons dans un système qui dévalorise nos vies. Dès notre plus jeune âge, on apprend que nos voix n’ont pas de poids, que nos corps appartiennent aux autres, que « l’amour fait mal », que la violence est un acte d’amour, qu’une femme assassinée ne mérite pas que des voix s’élèvent.

Les journaux parlent de « dispute conjugale qui dégénère », les hommes – auteurs de violences – sont acquittés sous prétexte qu’ils auraient agi par désespoir ou sous le coup de l’émotion, sans savoir ce qu’ils faisaient. Le système et ceux qui ont le pouvoir ne sont pas de notre côté, car eux aussi exploitent nos corps et ceux de nos sœurs et adelphes.
Quelque chose m’obsède quand je pense à cette femme assassinée. Je ne peux pas m’empêcher de penser que sa mort aurait pu être évitée. La police de Bienne est actuellement connue pour son attitude irresponsable et violente envers les victimes. Les personnes qui appellent lors de violences domestiques attendent plus longtemps les policiers qu’une personne qui appelle pour de simples nuisances sonores. Les femmes qui dénoncent des agressions se voient refuser le droit de lire le procès-verbal et de l’approuver – les policiers trouvant ça « superflu ». Nous ne savons donc pas ce qu’ils écrivent, ni ce qui reste dans leur dossier et nous avons encore moins de chances d’obtenir justice dans ce système.
La police ne nous aide presque jamais, car son système est contre nous et à Bienne, ils nous refusent même la possibilité de punir les multirécidivistes. La police a notre sang sur les mains. Mais nous nous défendrons.
Le patriarcat assassine, mais nous nous voulons vivantes et pas une de moins.
Rassemblons-nous dans la tristesse, transformons notre tristesse en colère et notre colère en résistance. Ensemble, nous avons de la force.
Aux personnes qui doutent de l’importance de se rassembler alors qu’on a pour l’instant pas de preuves qu’il s’agisse d’un fémincide, on voudrait répondre qu’au vu de la manière de communiquer de la police, tout porte à croire qu’il s’agit d’une mort violente. Selon les statistiques en Suisse la majorité des meurtres de femmes sont des féminicides et cela n’est prouvé que plus tard via une enquête. Ce timing provoque une certaine invibilisation des féminicides et donc la possibilité de dénoncer publiquement des agissements intolérables. Il est de notre devoir d’empêcher l’oubli et la banalisation de toutes formes de violences faites aux femmes et aux personnes queers et c’est pour ça qu’on était dans la rue hier!
Quand l’unex de nous est touchée, nous sommes toutexs concernées!

https://web.telebielingue.ch/fr/emissions/info/2025-01-20