Le féminicide de Kristina fait la une des journaux car on vient d’apprendre les circonstance particulièrement atroces de son décès. Les détails ont été révélés alors que son meurtrier qui était son ex-mari à fait une demande de libération conditionnelle. Il avait déclaré qu’il avait agi uniquement pour se défendre, Kristina l’ayant attaqué mais les investigations ont révélé un meurtre de sang-froid, prémédité.
Kristina avait 2 filles et travaillait à son compte en tant que coach. Elle avait été finaliste du concourt de miss Suisse en 2008. Active sur les réseaux sociaux, Kristina renvoyait l’image d’une vie heureuse et sans ombre. Une vie qui a sans doute fait rêvé de nombreuses jeunes femmes. Alors que la vérité était tout autre et que Kristina subissait les violences de son mari. On ne le dira jamais assez, les féminicides ne sont pas des actes de folie isolés, ils s’inscrivent dans une spirale de violences. L’agresseur utilise différentes formes de violences et de manipulation afin d’obtenir le pouvoir sur sa partenaire. On se demande parfois pourquoi la personne qui subissait ces violences n’est pas partie tout de suite mais c’est justement ce rapport de pouvoir et de domination qui l’en empêche. Kristina avait fini par quitter son mari et c’est là qu’il l’a tuée. Parce qu’il a préféré qu’elle soit morte plutôt qu’elle vive libre, sans lui.
Nous avons le cœur lourd et nos pensées vont vers Kristina et ses proches. Pour Kristina et pour toutes les autres victimes de féminicides, pour toutexs les survivantexs, nous continuerons à nous battre contre les violences patriarcales.
Auteur/autrice : Reseau
Au Kenya, l’athlète olympique Ougandaise Rebecca Cheptegei a été victime d’un féminicide. Son ex-partenaire l’a aspergée d’essence et y avait mis le feu. Il est lui aussi mort de ses blessures peu après l’attaque. Au début de l’année 2024 des milliers de personnes avaient manifesté contre la violence patriarcale au Kenya, le pays voisin, en réaction à plusieurs féminicides atroces. Rien que dans la première semaine de l’année, plus d’une douzaine de femmes avaient été victimes de féminicides. La coalition qui a organisé les manifestations est composée de femmes de différentes organisations et plateformes, incluant le Women’s Collective Kenya, des collectifs de travailleurs-euses du sexe ainsi que des communautés LGBTQ. Le mouvement a replacé les meurtres dans un contexte plus large de violence et d’inégalité de genre dans la région.
En France, Gisèle Pélicot a été abusée pendant des années par son mari et livrée à des dizaines d’hommes pour être violée. Il avait « proposé » ces viols collectifs sur un site de chat et rendait Gisèle inconsciente en lui administrant des tranquillisants. Ce n’est que par hasard qu’il a été découvert, et non parce qu’il a été dénoncé. Il est maintenant jugé avec de nombreux autres hommes qui ont été identifiés dans des enregistrements vidéo. Le procès a attiré l’attention internationale et a déclenché un nouveau débat public sur la violence patriarcale. Ce qui choque l’opinion publique c’est ce que les féministes dénoncent depuis longtemps: les violeurs ne sont pas des monstres mais des hommes très ordinaires, des papas modèles, des collègues sympas et des voisins attentionnés. L’affaire expose également la misogynie profonde de notre société. Gisèle a été droguée et violée pendant 10 ans au cours desquels elle a consulté pour des inflammations gynécologiques, des troubles neurologiques, des pertes de mémoire. Pourtant aucun professionel de santé n’a soupçonné qu’elle soit victime de violences sexuelles. Gisèle souhaite explicitement être citée par son nom et a refusé que le procès soit tenu à huit-clos car elle pense que la honte doit changer de camp. Elle force ainsi 50 des accusés a faire face au public. Par son attitude d’un courage exemplaire, elle fait un pas en avant historique dans la lutte contre la soumission chimique.
Ces deux cas sont liés. Ils exposent la violence du système patriarcal qui règne dans le monde entier, que ce soit en Suisse, au Kenya ou en France. Contrairement à ce qu’écrivent de nombreux journaux, il ne s’agit pas de cas exceptionnels. Cela peut sembler être le cas, car ils sont l’expression d’une violence particulièrement cruelle et impitoyable. Mais cette violence se produit tous les jours et son origine est la même. Comment se fait-il que des centaines d’hommes participent-ils à un viol collectif et que celui qui les organise s’en tire pendant des années sans jamais être dénoncé? Pour nous, ce n’est pas une surprise. Nous, les personnes concernées par cette violence, connaissons bien ce système et nous savons ce qui peut nous arriver à tout moment. C’est pourquoi une partie de notre travail consiste à nous protéger mutuellement. L’endroit le plus sûr pour nous c’est notre communauté. Et ce n’est qu’ensemble que nous pouvons nous défendre. Tout comme les milliers de femmes et de personnes queers dans les rues du Kenya, tout comme Gisèle Pélicot, qui parle au nom de nombreuses personnes concernées et qui sait qu’elle n’est pas seule.
Nous voulons profiter de ce moment pour envoyer un message à toutes les perosnnes qui, chaque jour, se soutiennent les uns les autres dans les conditions les plus difficiles. Vous n’êtes définitivement pas seulexs!
La Caravane contre les féminicides a été une action puissante et mobilisatrice qui a attiré l’attention sur la crise persistante de la violence patriarcale en Suisse. Dans le cadre de cette tournée, qui comprenait différentes villes de Suisse, nous avons fait entendre un message clair : les féminicides ne sont pas une fatalité, mais le résultat d’une violence structurelle que nous combattons avec détermination.
Nous avons sillonné les rues aux alentours de Lausanne, Bienne et Zürich pour commémorer nos soeurs et adelphes assassinées, pour visibiliser cette violence visible et la nommer dans l’espace public. Des actions ont également été menées dans d’autres endroits commme à Genève, Sion, Courfaivre, Schaffhouse et Berne. Cette caravane nous a également permis de forger de nouvelles alliances et de renforcer la conscience collective sur l’urgence de la question. Ces trois jours ont été beaux, touchants, tristes, empouvoirants et combatifs.
1er jour
Une prise de parole à également attiré l’attention sur la responsabilité des institutions suisses dans les féminicides et on a commémoré Eli qui a été assassinée en 2019 par son compagnon qui était policier dans la police de Lausanne. Des lettres écrites par la fille d’Eli et pas une de ses amies nous on rappellé qu’elle était une femme qui aimait la vie, qui aimait danser mais aussi une femme discrète qui contredisait rarement les autres. Une pierre a été déposée devant l’arbre pour rappeller aux personnes de passage qu’il s’agit d’un arbre pour commémorer toutes les victimes de féminicide.
Une banderole a été accrochée sur le lac pour se souvenir de la personne assassinée à Allaman dont le corps a été jeté dans le lac Léman. C’était le 1er féminicide cette année.
La caravane est ensuite montée au local de Lajîn, l’association des femmes kurdes de Lausanne pour une soirée repas et discussion. Une présentation du travail de Lajîn à montré à quel point il est important pour le mouvement féministe suisse d’échanger avec le mouvement révolutionnaire des femmes kurdes. La soirée s’est terminée avec des danses kurdes qui ont rempli nos coeurs de motivation.
2ème jour
Nous avons vécu ensembles de moments très émouvants et forts lorsqu’un poème écrit par la fille de Jamila a été lu. Des fleurs violettes et un pommier ont ensuite été plantés sous la demande des enfants de Jamila. Les authorité du camp refusant de donner aux enfants de Jamila un lieu de recueillement dans le jardin, nous avons pris contact avec le paysan voisin qui à très gentillement accepté que le pommier et les fleurs soient plantés sur son terrain.
Un magnifique signe de solidarité pour lutter contre le silence et l’indifférence.
3ème jour
Des chaussures rouges ont été placées tout au long du chemin, symbolisant celles dont la vie a été arrachée.
Nous sommes arrivées juste à temps même si un peu transpirantexs pour l’échange avec les collectifs Ni Una Menos et la grève féministe Zürich.
Deux d’entre nous ont expliqué pourquoi nous avions décidé d’organiser cette caravane contre les féminicides et nous avons échangé sur nos luttes communes.
Actions dans d’autres endroits
La caravane contre les féminicides, c’était pas seulement 3 jours de manif à vélo mais aussi et surtout des mobilisations dans différentes régions pour montrer que les féminicides sont une réalité qui touche les villes comme les campagnes, les plaines comme les montagnes, absolument toutes les couches de notre société.
Mais ensemble on organise la riposte! Parce-que les violences patriarcales ne sont pas une fatalité, on luttera jusqu’au jour ou on pourra danser sur les cendres du patriarcat.
Courfaivre:
Sion:
L’action commémorative a permis de montrer qu’on oublie pas ni notre soeur tuée à Sion, aucune des victimes de féminicides.
Berne:
Schaffhouse:
Genève:
Remerciements
Nous remercions toutes les personnes qui ont résisté avec nous contre le système patriarcal raciste et capitaliste. Nous étions nombreuxses et nous continuerons la lutte jusqu’à ce que cette violence prenne fin ! Nous remercions chaleureusement tous les collectifs et toutes les personnes qui ont participé à la caravane.
Un immense merci à (dans le désordre):
- Contre Attaque & Autonomie
- Nous serons le feu
- Lajîn – Assemblée des femmes kurdes de Lausanne
- Grève Féministe Vaud
- Atelier des Machines
- Clip Clip Tulipe
- Sexworkers Collective
- Migrant Solidarity Network
- Tom de Büren an der Aare, pour nous avoir laissé planter un pommier sur son terrain.
- Chorale Anarchiste de Bienne
- Ni una Menos Zürich
- Borumbaia Zürich
- Association Mél
- Collectif Féministe Valais
- Collectif de la grève féministe Zürich
- Collectif de la grève féministe Berne
- Sarah de décharge podcasts, decharge.co
- Radio ultraviolet. t
- Grève Féministe Biel-Bienne
- Queer Bienne
- Quai du Bas, Bienne
- Grève Féministe Genève
- Feministischer Salon Schaffhausen
- L’équipe qui réalise le documentaire sur la caravane contre les féminicides
- Tous les collectifs qui ont signé l’appel de la caravane
- Et toutes les personnes solidaires qui ont cuisiné pour nous!
La lutte continue!
Appel à l’action
Dimanche 01.09, nous avons organisé une commémorAction à Richterswil pour une de nos sœurs qui a été tuée par la violence patriarcale. Elle travaillait comme travailleuse du sexe. Voici un appel à l’action, tout le monde est concerné, nous pouvons tous faire notre part. Commençons donc par une liste de suggestions d’actions que vous pourriez avoir envie de prendre:
Que puis-je faire?
- Dépénaliser le travail du sexe https://chng.it/Mg8MPrvTwM
- Lutter contre la stigmatisation
- Construisez une société de soins, de sécurité et de soutien en prenant la parole si vous voyez que quelqu’un dans votre entourage (pas seulement les femmes et les personnes marginalisées) est traité injustement, contraint ou menacé, ou se sent en insécurité.
- Reconnaître le travail du sexe comme une profession
- Davantage de femmes et de personnes marginalisées à des postes décisionnels et politiques. Si elles ne peuvent pas occuper elles-mêmes ces postes, les décideurs politiques doivent les consulter avant d’adopter de nouvelles lois ou réglementations.
- Encourager et promouvoir la thérapie
- Rien sur nous sans nous. Faire de l’implication des personnes qui sont concernées par une règle ou une réglementation, et du fait que leur contribution a plus de poids que d’être simplement enregistrée statistiquement, une norme. Celles qui ont le plus de connaissances sur le sujet devraient avoir un droit de parole prioritaire.
- Les travailleuses du sexe devraient avoir le même accès aux examens de santé que les travailleurs du sexe masculins et trans ont actuellement.
- Défendre une politique qui soutient l’égalité des droits et l’autonomie corporelle.
- Rejeter le modèle nordique
- Exiger et soutenir des programmes éducatifs (à l’école et au travail) qui renforcent la conscience et l’empathie pour le genre, le racisme, la bigoterie et les luttes des marginalisés. Également des programmes qui se concentrent sur la gestion des émotions, les compétences de communication et les relations saines.
- Hébergement pour les personnes maltraitées.
- Congé menstruel. 2 jours de congés payés par mois pour les femmes.
- Soutien aux entreprises qui envoient des produits d’hygiène féminine aux femmes et aux filles défavorisées afin qu’elles puissent aller plus souvent à l’école. Comme https://www.daysforgirls.org/
- Meilleure rémunération des enseignants et des infirmières
- Abordez le sujet si vous entendez des remarques désobligeantes sur les femmes ou des personnes marginalisées.
Si l’une de ces propositions n’a pas encore fait l’objet d’une pétition
, lancez-en une et faites-la circuler.
Réfléchissez à d’autres moyens de contribuer au rééquilibrage des pouvoirs.
Prise de parole à Richterswil
Nous sommes ici aujourd’hui pour attirer l’attention sur la triste réalité des féminicides, en particulier ici en Suisse, avec une commémoration spéciale pour une sœur et collègue qui a été tuée ici l’année dernière.
Comment cela s’est-il produit ? Comment se fait-il que si peu de gens soient au courant ? Des personnes se sont-elles même senties concernées?
Lorsque vous entendez qu’elle était travailleuse du sexe, qu’est-ce qui vous vient à l’esprit ?
Pensez-vous qu’il s’agit de justice rendue pour une vie immorale ? Pensez-vous qu’elle savait dans quoi elle s’engageait ? Si c’est le cas, j’aimerais vous demander, premièrement, en quoi c’est différent de dire quelque chose comme « regardez ce qu’elle portait, elle l’a bien cherché ». Deuxièmement, pourquoi est-il devenu acceptable, voire attendu, qu’une personne, quel que soit son sexe, puisse être blessée ou tuée dans l’exercice de sa profession quelle qu’elle soit?
Quelles sont les nombreuses façons dont la pensée patriarcale s’est ancrée dans chacun de nos esprits ? Comment en sommes-nous venu.es à accepter le danger et la violence ? Comment en sommes-nous venu.es à accepter un système tant que nous en sommes les bénéficiaires ?
Je pose ces questions parce que l’on parle beaucoup de détruire le patriarcat, mais il s’agit généralement d’amener les autres à mettre en œuvre ces changements. Mais je tiens à vous rappeler que chaqun et chaqune d’entre nous a non seulement le pouvoir d’agit contre le patriarcat, mais aussi le devoir de le faire. Je crois qu’il est du devoir de celles et ceux qui ont plus de soutenir et de défendre celles et ceux qui ont moins. D’être la voix de celles qui n’en ont plus, de voir ce que les autres choisissent de ne pas voir.
Nous pouvons rééquilibrer notre société non pas en démtruisant les hommes, mais en empouvoirant les femmes et les personnes marginalisées.
Le travail du sexe est souvent présenté comme le plus vieux des métiers mais il n’est pas considéré comme une véritable profession. Certes, il l’est un peu plus ici en Suisse où il est légal, mais il n’a pas été totalement décriminalisé. Nous bénéficions d’un soutien et de soins, mais il s’agit surtout de nous aider lorsque les choses tournent mal, et non d’empêcher les problèmes de se produire. Il n’existe pas de formation ou d’éducation formelle pour nous, alors qu’il y a un réel besoin en la matière. Il s’agit d’un secteur incroyablement complexe et nuancé, pour lequel nous pourrions bénéficier d’une formation structurée. En raison du manque de connaissances, de la stigmatisation et des réglementations qui varient d’un canton à l’autre, un grand nombre des personnes les plus vulnérables ont des problèmes avec la loi et perdent de grosses sommes d’argent, ce qui les empêche de changer leur situation économique et affecte leur niveau de sécurité.
Toute personne a droit à la dignité, à un environnement de travail et de vie sûr, à l’éducation et à un revenu, mais ces besoins fondamentaux sont soit refusés, soit pratiquement inaccessibles pour beaucoup.
Nous vous demandons aujourd’hui de nous donner les moyens d’agir. Soyez la voix des sans-voix. Même si vous êtes moralement ou autrement opposé à l’industrie du sexe, j’espère que vous ne vous opposerez pas à ce que d’autres personnes voient leurs droits fondamentaux respectés, et à ce que des vies soient littéralement sauvées.
Nous pouvons toutes et tous observer comment la mentalité patriarcale à pu se nicher en nous et nous en libérer doucement.
Nous vous demandons aujourd’hui de vous joindre à nous pour voter en faveur de la décriminalisation du travail du sexe et de l’acceptation d’un programme de formation sur la manière de faire notre travail en toute sécurité et de manière efficace.
Ensemble, nous pouvons changer les choses. Cela commence avec nous. Cela commence aujourd’hui.
Le programme de la Caravane !
Le programme de la Caravane s’enrichit et s’étouffe ! Venez nous trouver au lieu suivants : https://contre-les-feminicides.ch/caravane-contre-les-feminicides/
Si vous avez envie de pédaler avec nous, nous pouvons organiser l’hébergement. Inscrivez-vous ici :
https://framaforms.org/inscription-a-la-caravane-contre-les-feminicides-du-30-aout-au-1er-sept-2024-1717788499
Faisons de cette Caravane un événement pour célebrer la vie de nos soeurs et adelphes mortexs et pour lutter pour qu’il n’y a plus jamais des féminicides !
Manifestation à Courfaivre
Le 31 août, rendez-vous à 16:30 au Centre de Culture et de Sport de Courfaivre pour le départ de la caravane des féminicides.
Lors de cet événement, et parce que nous ne les oublions pas, nous manifesterons contre les féminicides et en mémoire de toutes celles qui, comme Mélanie, ont péri sous les coups d’un homme.
À la fin de celle-ci, un discours sera donné par la présidente de l’association Mel, un lancer de lanternes aura lieu en hommages aux féminicides de l’année 2023 et une petite restauration sera disponible sur place, de quoi vivre tous ensemble un moment de partage et de souvenirs.
Vous êtes créatif(ve)s ? Alors à vos crayons, les banderoles, slogans, t-shirts customisés sont les bienvenus lors de cette marche, qui doit se faire remarquer !!
Nous nous réjouissons de partager ce moment avec vous toutes et tous ! ❤️
9ème féminicide en Suisse en 2024
Elle avait 55 ans elle était collaboratrice à la commune de Vétroz. Elle était en instance de divorce et avait emménagé avec son nouveau compagnon.
Son ex l’a assassinée, elle et son compagnon, avec une arme a feu. On est tellement triste et en colère d’apprendre la nouvelle de ce destin brisé.
Dans la presse, le président de la commune explique sa surprise car le tueur “était loin d’être un rambo”. C’est peut-être ce qui est le plus choquant dans les féminicides, qu’il ne s’agit pas de meurtres commis par des rambos, des fous ou des monstres. C’est des hommes très ordinaires, des monsieurs tout le monde. Souvent on entend dire que rirn ne pouvait laisser présager d’un tel acte. Pourtant les féminicides ne sont jamais des actes isolés mais s’inscrivent dans un continuum de violence patriarcale.
Aux proches de notre soeur assassinée à Vétroz, on est en pensées avec vous!
On continuera la lutte pour vivre un jour dans une société ou on ne devra plus pleurer toutes les 2 semaines une soeur ou adelphe assassinée.
Justice pour Sonya
Dans l’Illinois, un policier a assassiné une femme noire, Sonya Massey, dans son propre appartement, après qu’elle eut appelé les secours pour un cambriolage. Les images de la bodycam montrent qu’il n’y avait aucun danger pour les policiers. Les coups de feu qui ont tué Sonya ont été tirés alors qu’elle était déjà à genoux sur le sol. Environ mille personnes meurent chaque année aux États-Unis à cause de la violence policière. 30 à 40 % des personnes tuées sont noires, et la violence touche presque toujours des personnes vivant dans la pauvreté.
Le meurtre de Sonya Massey n’est pas un cas isolé. Il s’agit d’un féminicide d’État et d’un meurtre policier raciste. Les personnes noires et indigènes ne vivent pas seulement aux États-Unis sous le coup d’une inégalité systématique depuis la colonisation. Selon les statistiques, les femmes indigènes sont particulièrement exposées aux féminicides et les auteurs restent impunis, les meurtres invisibles. Les causes de la violence sont également étroitement liées aux institutions de l’État. Beaucoup de féminicides sont commis par des policiers, souvent avec leurs armes de service. Aux Etats-Unis notamment, où la « ségrégation raciale » n’a été abolie qu’en 1964, le racisme et la pensée coloniale sont profondément enracinés dans les structures de l’Etat.
Des statistiques sont disponibles pour l’Argentine, ou environ 13 % des féminicides qui ont lieu chaque jour sont des meurtres commis par des policiers. C’est pourquoi les protestations des proches et des activistes sont souvent dirigées contre la violence policière. Souvent, les auteurs sont déjà connus, dénoncés par des partenaires. Mais rien ne se passe, il n’y a pas de sanctions pour les auteurs, et de futurs actes de violence ne sont pas empêchés. Dans ce système profondément violent et patriarcal, les femmes noires et indigènes ainsi que les personnes queers ne méritent pas d’être protégées.
Dans le monde entier, les victimes de la violence patriarcale luttent ensemble pour leur vie et pour un monde meilleur !
Nous demandons justice pour Sonya Massey !
Nous avons lu avec colère qu’une travailleuse du sexe transgenre est décédée en février 2022 à Vevey chez un client accusé de l’avoir laissé mourir sans rien faire. Son procès se déroule en ce moment. L’homme ne voulait pas la payer et l’a agressée puis il l’a simplement laissée sur le sol, ignorant ses cris de détresse. Apparemment, elle avait un problème cardiaque, raison pour laquelle elle est finalement morte dans son appartement alors qu’il s’est contenté de regarder. Nous sommes bouleversées et profondément attristées par ce qu’elle a dû endurer. Pour nous c’est clair qu’il s’agit d’un féminicide.
Les travailleuses du sexe sont exposées à un danger particulier. Leur travail est souvent illégal et il est donc particulièrement difficile pour elles de trouver de l’aide. Dans de nombreux pays, le marché du travail est difficile, voire impossible d’accès pour les personnes trans. Il est plus probable pour les personnes transgenres de se retrouver dans un emploi précaire. Au Brésil par exemple, selon l’ANTRA (Associação Nacional de Travestis e Transexuais), 90% de la population trans travaille ou a travaillé comme travailleur-euse du sexe. Selon une étude de l’ANTRA, 175 personnes trans ont été assassinées au Brésil en 2020, 65% des victimes gagnaient leur vie grâce au travail du sexe. 71 % d’entre elles sont mortes dans des établissements officiels. Toutes ces violences sont liées! Les femmes transgenres ne sont pas attaquées exclusivement en raison de leur identité de femme, mais aussi parce que leur identité n’est généralement pas reconnue. Les féminicides des femmes trans sont souvent moins bien documentés et sont invisibles pour la société. Nous voulons rendre cette violence visible ! Nous pleurons notre sœur et nous sommes solidaires de toutes les personnes touchées par la violence patriarcale. Nous luttons ensemble contre la violence patriarcale!