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Féminicide

14 éme féminicide

Le 23 octobre 2024, une femme de plus a été tuée en Suisse. Elle était âgée de 61 ans.Il s’agit du 14e féminicide en Suisse cette année.La femme, dont nous ne connaissons malheureusement pas le nom, a été retrouvée morte à 17h30. Nous ne savons pas ce que vous ressentez, mais pour nous, il est insupportable d’imaginer ce qui s’est passé. Dans notre tête, les féminicides ont lieu au milieu de la nuit. Probablement parce qu’ils sont si insupportables que nous devons imaginer qu’ils ne peuvent pas avoir lieu pendant une journée ordinaire. Aussi parce que nous avons appris que la violence envers les femmes ne se produit pas au vu et au su de toustexs.En réalité, cette violence fait partie du quotidien en Suisse. Nous la voyons toutexs, nous décidons simplement de fermer les yeux. Les féminicides ont rarement lieu la nuit, mais bien plus souvent pendant la journée. Et ils ne sont pas un acte affectif, mais la fin tragique et prévisible d’une spirale de violence.Aussi insupportable que cela puisse être, pensons à ce que la femme de 61 ans de Brig-Ried a dû endurer avant de mourir.

Ne fermons plus les yeux à l’avenir et intervenons dès que nous constatons de la violence. Pour notre sœur décédée de Brig-Ried, pour ses proches et pour nous toutexs.

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Événement

Week-end de prévention contre les violences conjugales

Les 19 & 20 octobre 2024 à la Salle Atrium à Vicques.


Une fabuleuse et poignante pièce de théâtre, exclusivement mise sur pieds par la troupe de théâtre Mask’art’ade sera présenter. Divers stands associatifs et artisanaux seront également présents, ainsi qu’une succulente restauration valaisanne.

Infos et réservations: voir sur le flyer ou dans le texte ci dessous.

Programme

Samedi 19 octobre

11h30: discours de Bienvenue de la part de l’Association Mél

13h00: initiation et démonstration d’autodéfense

16h00: conférence sur le fonctionnement, les actions et les revendications de l’Association Mél, suivie d’une conférence sur les mécanismes de la violence, présentée par M Christophe Marquis.

20h00: présentation de la pièce de théatre “Les Battantes” par la troupe Mask’Art’Ade.

Prix pour le spectacle: adultes 20.-/ enfants 5.-

Réservations: 077 538 48 20 (18-19h30)

Dimanche 20 octobre

11h00: discours de Bienvenue de la part de l’Association Mél en présence de la Châticlique

13h00: conférence sur le fonctionnement, les actions et les revendications de l’Association Mél, suivie d’une conférence sur les mécanismes de la violence, présentée par M Christophe Marquis.

Pour terminer présence de la Vicaclique

17h00: présentation de la pièce de théatre “Les Battantes” par la troupe Mask’Art’Ade

Prix pour le spectacle: adultes 20.-/ enfants 5.-

Réservations: 077 538 48 20 (18-19h30)

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Communiqué International

Une coalition d’une trentaine de collectifs suisses affichent leur soutien au luttes féministes en Autriche

Six camarades ont été arrêté-es en Autriche et inculpé-es d’organisation criminelle pour avoir prétendument coloré les murs des bureaux des partis au pouvoir le FPÖ et le ÖVP.

“Ni una menos”, “Mur des féminicides” ou “Notre colère sur vos murs” font partie des messages laissés sur les murs en réponse aux féminicides survenus en Autriche ces derniers mois. Comme partout ailleurs, la violence patriarcale est un danger mortel pour les femmes et les personnes queer dans la société autrichienne. En février de cette année, cinq féminicides ont été commis en une seule journée. En 2023, 42 féminicides ont été reportés en Autriche. En 2024, déjà 21 femmes ont déjà été arrachées à la vie par des féminicides. Chacune d’entre elles devrait encore être avec nous!

Nous, les organisations soussignées, déclarons notre solidarité totale avec les six camarades sont victimes de répression sous forme de perquisitions, de menaces avec des armes à feu lourdes et d’arrestations. Ces attaques s’inscrivent dans une longue tradition de répression et d’intimidation de la part de l’État à l’encontre des personnes qui se battent pour la justice sociale, la solidarité et contre les inégalités.

Ce qui s’est passé à Innsbruck montre une fois de plus comment les personnes qui s’expriment de manière critique vis-à-vis des structures de pouvoir existantes sont criminalisées. Les perquisitions, les arrestations et la confiscation d’objets personnels ne sont pas seulement une attaque contre les individus concernés, mais aussi contre toutes les personnes qui s’engagent pour une société plus juste et plus solidaire.

Sur ordre du parquet d’Innsbruck, des unités spéciales masquées et lourdement armées ont effectué des perquisitions dans plusieurs appartements ainsi que dans le local de gauche « Il Corvo ». Lors de l’intervention, des personnes ont été menacées par des armes lourdes, des chiens renifleurs ont été utilisés, toutes les portes des appartements ont été forcées et celles des chambres qui étaient fermées ont été enfoncées. L’ensemble de l’intervention a été documenté en vidéo.

L’État autrichien déploye une telle violence pour s’attaquer à de la peinture sur des bâtiments qui rend visible l’épidémie totalement ignorée de violence patriarcale et de féminicides. La peinture sur les murs n’a pas blessé ou menacé une seule personne, au contraire, elle attire l’attention sur la violence quotidienne contre les femmes et les personnes queer. Et l’attention du public est absolument nécessaire si nous voulons empêcher d’autres féminicides! L’État, quant à lui, exerce une violence directe et une répression contre les activistes, au lieu de consacrer des moyens et des ressources à la prévention de la violence et des féminicides. A cet égard, nous considérons que la réaction disproportionnée de la police face aux actions contre les féminicides sont aussi l’expression de la peur, car le gouvernement autrichien sait qu’il est coresponsable de chacun de ces féminicides. Chaque jour ou le gouvernement continue de maintenir en place un système de domination patriarcal, il se rend coupable de fémincide. Résister à ce système par tous les moyens qui sont à notre disposition est légitime et nécessaire.

L’histoire des mouvements (queer)féministes montre que l’État exerce une forte répression contre les personnes qui luttent pour un monde sans violence. Mais l’histoire montre aussi l’importance d’être uni-es pour s’opposer à cette violence. À une époque où les injustices sociales et les crises écologiques s’aggravent, il est essentiel que nous ne nous laissions pas intimider par la répression étatique. Nous nous tenons côte à côte avec les camarades concerné-es et ne nous laissons pas diviser ou réduire au silence par ces attaques. Notre lutte commune contre la violence patriarcale, l’exploitation, l’oppression et les politiques arbitraires de l’État continuera.

Nous exigeons l’arrêt immédiat de toutes les enquêtes contre les militant-es concerné-es, ainsi que la restitution de tous les objets confisqués. En outre, nous condamnons la répression systématique qui vise les mouvements sociaux, les activistes et les personnes qui s’expriment de manière critique vis-à-vis de l’État.

Les années passées ont montré que les gouvernements et les États ne contribuent pas volontairement à mettre fin au système patriarcal. Au vu des chiffres élevés des féminicides et de la violence patriarcale, nous ne pouvons pas nous contenter de demander gentiment, nous devons lutter ensemble pour un monde féministe. Nous appellons toutes les organisations sociales et démocratiques à se mobiliser et faire entendre leur voix contre cette criminalisation sans précédent du mouvement féministe en Autriche.

En solidarité avec toutes celles et ceux qui luttent pour un monde meilleur!

Signataires

– Collectif féministe Valais

– Feministisches Streikkollektiv Zürich

– Migrant Solidarity Network

– Offensive gegen Feminizide/ Offensive contres les féminicides

– Ni una menos-Kollektiv Zürich

– Solidarisches Bündnis Bern

– Megafon

– Berns revolutionäre Jugend

– NoWef Winterquartier Bern

– frau-kunst-politik e.V. München

– Nous Serons Le Feu

– Bewegung für den Sozialismus Zürich

– Ni una menos Basel

– AKuT 

– Feministisches Kollektiv Thun-Berner Oberland

– Fédération Libertaire des Montagnes

– Grève du Climat Neuchâtel

– Klimastreik Bern

– Projet Evasion

– Verein Klimaprozesse (Bern)

– Bewegungsfreiheit für alle!

– Queers for Palestine Bern

– JUSO Schweiz

– Bibliothèque éco-féministe de Bienne, La Bise

– Orghan

– Feministischer Salon Schaffhausen

– Sex Workers Collective

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Féminicide

Le 11 septembre 2024 à Chiasso: C’était un féminicide !

Un décès initialement déclaré comme une crise cardiaque s’est avéré être un féminicide. Le 11 septembre 2024, une femme de 40 ans a été assassinée par son mari à Chiasso.

Une fois de plus, les médias et la police en parlent comme s’il ne s’agissait pas d’une personne dont la vie venait d’être anéantie. Nous n’avons pas besoin de connaître le mode opératoire exact de l’agresseur, nous ne nous soucions pas de savoir de quel pays il était originaire et nous en avons assez de nous faire resservir sans cesse à quel point les voisin-es ne voyaient rien venir. Un féminicide sert précisément à effacer la vie entière d’une personne. Une fois de plus, les médias et la police y prêtent main forte.

Nous voulons en savoir plus sur elle que son origine et la manière dont elle est morte. Nous voulons savoir comment elle s’appelait, ce qu’elle aimait faire, ce qui la faisait rire, quel était son plat préféré, quels étaient ses projets et ses rêves… Elle était bien plus que la simple victime d’un autre féminicide et elle manquera cruellement à ses proches.

Plus nous en apprenons sur les femmes tuées, plus nous sommes en contact avec leurs ami-exs et leurs proches, plus nous sommes déterminéexs à continuer à nous battre. Ne permettons pas que l’on nous prive de la possibilité de faire le deuil de nos sœurs et adelphes perduexs. Parlons de qui elles étaient et de la raison pour laquelle elles nous manquent. La douleur et le deuil nous rendent plus fort-exs et plus solidaires. C’est ainsi que nous déracinerons le patriarcat et empêcherons d’autres féminicides !

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International

Manifestations après quatre féminicides en Turquie

Ces derniers jours, quatre meurtres brutaux de femmes ont eu lieu en Turquie. Bedriye Işık a été tuée à Amed par son mari, l’auteur était un caporal de l’armée turque. A Mersin-Mezitli, Sonay Öztürk a été étranglée par son amant présumé. Enfin, un double féminicide à Istanbul suscite une grande horreur : Le même auteur assassine Ayşenur Halil et Ikbal Uzuner. L’auteur avait démembré Ikbal avant de se jeter lui-même du haut des remparts. Il était déjà connu des services de police et avait séjourné plusieurs fois dans des institutions psychiatriques. Il avait déjà tenu des propos violents envers les femmes par le passé.

Selon la plateforme « Nous arrêterons les féminicides» (KCDP), 292 femmes ont déjà été assassinées en Turquie cette année. Il ne se passe donc pas un seul jour en Turquie sans qu’un féminicide ne soit commis, sans même compter les cas de tentatives de féminicide. De plus, nous devons partir du principe qu’il existe un chiffre noir de violences dont les médias ne parlent pas.

Les cas ont déclenché une vague de manifestations qui se sont également dirigées contre le gouvernement et la police. La police en particulier n’offre aucune protection aux personnes concernées, les plaintes sont ignorées et les personnes concernées ne sont pas prises au sérieux. L’État turc participe également à l’oppression patriarcale. Ce n’est qu’en 2021 que la Turquie s’est retirée de la Convention du Conseil de l’Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique (également connue sous le nom de Convention d’Istanbul) par un décret du président turc Recep Tayyip Erdoğan, au motif qu’elle nuit à l’unité de la famille et favorise les divorces. La plateforme KCDP, fondée par des familles de victimes de fémicide et des femmes issues de différentes organisations, a fait l’objet d’une procédure d’interdiction en 2022, car les autorités turques estiment qu’elle agit « contre la loi et la morale ».

Nous voulons envoyer notre force et notre solidarité à nos sœurs en Turquie, qui s’opposent jour après jour au système patriarcal malgré toute répression, malgré toute violence. Ces cas montrent que toute protestation est nécessaire, que ce soit en Suisse, en Turquie ou ailleurs. Ensemble, nous pouvons changer le monde !

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Féminicide

12e féminicide en Suisse en 2024

Le 6 octobre 2024, une jeune femme de 27 ans originaire d’Afghanistan a été assassinée par son mari. L’État suisse est complice.


La femme décédée, dont nous ne connaissons malheureusement que l’âge et l’origine, vivait avec ses deux enfants et son mari dans le centre d’asile et de coordination de Bülach (ZH). L’après-midi du 6 octobre, elle a été poignardée devant au moins un de ses enfants. Elle avait dit auparavant à une amie qu’elle avait peur de son mari. La police avait déjà été appelée plusieurs fois et l’homme avait été renvoyé du centre d’asile et de coordination au moins à une reprise.


Le féminicide de Bülach présente ainsi des parallèles effrayants avec le meurtre de Jamilia, tuée en avril 2022 dans le centre d’hébergement collectif de Büren an der Aare. En fait, la Suisse, qui a signé la Convention d’Istanbul sur la lutte contre la violence à l’égard des femmes, devrait justement protéger particulièrement bien les femmes réfugiées. Le contraire est le cas !


La conception profondément patriarcale de la famille sur laquelle se basse l’État suisse fait qu’il est pratiquement impossible pour les femmes de quitter leur partenaire pendant toute la durée de la procédure d’asile (qui dure souvent des années). Même si celui-ci est violent et menace leur vie. Les femmes et les enfants doivent continuer à vivre avec des hommes violents, parfois dans une seule pièce.


Les responsables et les employé-e-xs des centres d’hébergement ne reçoivent aucune formation sur la violence de genre et ignorent souvent les mesures de prévention qui pourraient être prises. Les associations n’ont souvent pas ou peu accès aux centres d’hébergement et les femmes ne reçoivent aucune information sur les offres de soutien. L’État suisse, le système d’asile suisse et les responsables des hébergements sont entièrement responsables de la mort de notre sœur le 6 octobre 2024 et de celle de Jamilia !


Nous sommes en pensée avec les enfants et les ami-exs de la femme tuée et leur envoyons beaucoup de force. Même si nous ne connaissons pas son nom, nous nous souviendrons d’elle. Ne laissons pas l’État suisse et le patriarcat continuer à tuer ! Unissons-nous, soyons solidaires et luttons !

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Solidarité féministe avec les camarades d’Innsbruck!!

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Communiqué

Les victimes de violences sexuelles précarisées ne peuvent pas compter sur la justice suisse.

Le jugement d’un couple qui a attiré pendant plusieurs années des migrantes par le biais d’annonces au pair pour finalement les enfermer et abuser d’elles dans des conditions épouvantables a été prononcé aujourd’hui à Andelfingen. L’homme avait déjà été condamné en 2014 à une peine de 24 mois de prison avec sursis pour mise en danger de la vie d’autrui et contrainte. Il avait ensuite suivi une thérapie sexuelle ordonnée et obtenu un crédit qui estimait que le risque de récidive était faible. Il avait attiré les femmes sur Internet en leur proposant du travail. L’une d’entre elles a déclaré qu’elle se trouvait dans une situation d’urgence et qu’elle avait besoin d’un travail pour obtenir son permis de séjour. Elle a signé un contrat de travail et il l’a fait patienter pendant des mois avec des documents falsifiés. Elle a été enfermée, surveillée jour et nuit par une caméra et devait faire tout ce qu’on lui demandait. Elle avait également accueilli des invités du couple. Une fois de plus, nous devons constater qu’une femme a été abusée et violée pendant des mois et que personne n’a rien remarqué. Ce qui est particulièrement choquant, c’est qu’après que l’intéressée ait pris la fuite et porté plainte, l’homme a reçu un avertissement selon lequel la police allait le contrôler. On ne sait pas d’où. Deux mois s’écoulent entre la plainte et la perquisition, la police trouve une autre femme, enfermée dans une cage. Cela aurait pu être évité si la police avait pris au sérieux les déclarations des personnes concernées. C’est aussi la complicité de l’Etat suisse qui a permis d’exploiter la détresse des migrants* de cette manière. Si l’expulsion menace à tout moment, il n’est pas étonnant que les personnes n’osent que tardivement, voire jamais, élever la voix lorsqu’elles sont victimes d’un tel acte. Il est probable que l’auteur n’ait pas à craindre une peine trop lourde en raison de ses aveux complets. Ce cas montre clairement que les victimes de violences sexuelles précarisées ne peuvent pas du tout compter sur la justice suisse. Cela nous attriste et nos pensées ne vont pas aujourd’hui à l’agresseur mais aux personnes concernées. Nous leur souhaitons de tout cœur le meilleur et espérons qu’ensemble, nous parviendrons à changer le monde pour que plus jamais personne ne doive supporter cette violence.

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Communiqué Féminicide

Kristina on ne t’oublie pas

Le féminicide de Kristina fait la une des journaux car on vient d’apprendre les circonstance particulièrement atroces de son décès. Les détails ont été révélés alors que son meurtrier qui était son ex-mari à fait une demande de libération conditionnelle. Il avait déclaré qu’il avait agi uniquement pour se défendre, Kristina l’ayant attaqué mais les investigations ont révélé un meurtre de sang-froid, prémédité.
Kristina avait 2 filles et travaillait à son compte en tant que coach. Elle avait été finaliste du concourt de miss Suisse en 2008. Active sur les réseaux sociaux, Kristina renvoyait l’image d’une vie heureuse et sans ombre. Une vie qui a sans doute fait rêvé de nombreuses jeunes femmes. Alors que la vérité était tout autre et que Kristina subissait les violences de son mari. On ne le dira jamais assez, les féminicides ne sont pas des actes de folie isolés, ils s’inscrivent dans une spirale de violences. L’agresseur utilise différentes formes de violences et de manipulation afin d’obtenir le pouvoir sur sa partenaire. On se demande parfois pourquoi la personne qui subissait ces violences n’est pas partie tout de suite mais c’est justement ce rapport de pouvoir et de domination qui l’en empêche. Kristina avait fini par quitter son mari et c’est là qu’il l’a tuée. Parce qu’il a préféré qu’elle soit morte plutôt qu’elle vive libre, sans lui.
Nous avons le cœur lourd et nos pensées vont vers Kristina et ses proches. Pour Kristina et pour toutes les autres victimes de féminicides, pour toutexs les survivantexs, nous continuerons à nous battre contre les violences patriarcales.

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Communiqué

Ces dernières semaines, deux cas de violence patriarcale ont fait la une des médias internationaux

Au Kenya, l’athlète olympique Ougandaise Rebecca Cheptegei a été victime d’un féminicide. Son ex-partenaire l’a aspergée d’essence et y avait mis le feu. Il est lui aussi mort de ses blessures peu après l’attaque. Au début de l’année 2024 des milliers de personnes avaient manifesté contre la violence patriarcale au Kenya, le pays voisin, en réaction à plusieurs féminicides atroces. Rien que dans la première semaine de l’année, plus d’une douzaine de femmes avaient été victimes de féminicides. La coalition qui a organisé les manifestations est composée de femmes de différentes organisations et plateformes, incluant le Women’s Collective Kenya, des collectifs de travailleurs-euses du sexe ainsi que des communautés LGBTQ. Le mouvement a replacé les meurtres dans un contexte plus large de violence et d’inégalité de genre dans la région.

En France, Gisèle Pélicot a été abusée pendant des années par son mari et livrée à des dizaines d’hommes pour être violée. Il avait « proposé » ces viols collectifs sur un site de chat et rendait Gisèle inconsciente en lui administrant des tranquillisants. Ce n’est que par hasard qu’il a été découvert, et non parce qu’il a été dénoncé. Il est maintenant jugé avec de nombreux autres hommes qui ont été identifiés dans des enregistrements vidéo. Le procès a attiré l’attention internationale et a déclenché un nouveau débat public sur la violence patriarcale. Ce qui choque l’opinion publique c’est ce que les féministes dénoncent depuis longtemps: les violeurs ne sont pas des monstres mais des hommes très ordinaires, des papas modèles, des collègues sympas et des voisins attentionnés. L’affaire expose également la misogynie profonde de notre société. Gisèle a été droguée et violée pendant 10 ans au cours desquels elle a consulté pour des inflammations gynécologiques, des troubles neurologiques, des pertes de mémoire. Pourtant aucun professionel de santé n’a soupçonné qu’elle soit victime de violences sexuelles. Gisèle souhaite explicitement être citée par son nom et a refusé que le procès soit tenu à huit-clos car elle pense que la honte doit changer de camp. Elle force ainsi 50 des accusés a faire face au public. Par son attitude d’un courage exemplaire, elle fait un pas en avant historique dans la lutte contre la soumission chimique.

Ces deux cas sont liés. Ils exposent la violence du système patriarcal qui règne dans le monde entier, que ce soit en Suisse, au Kenya ou en France. Contrairement à ce qu’écrivent de nombreux journaux, il ne s’agit pas de cas exceptionnels. Cela peut sembler être le cas, car ils sont l’expression d’une violence particulièrement cruelle et impitoyable. Mais cette violence se produit tous les jours et son origine est la même. Comment se fait-il que des centaines d’hommes participent-ils à un viol collectif et que celui qui les organise s’en tire pendant des années sans jamais être dénoncé? Pour nous, ce n’est pas une surprise. Nous, les personnes concernées par cette violence, connaissons bien ce système et nous savons ce qui peut nous arriver à tout moment. C’est pourquoi une partie de notre travail consiste à nous protéger mutuellement. L’endroit le plus sûr pour nous c’est notre communauté. Et ce n’est qu’ensemble que nous pouvons nous défendre. Tout comme les milliers de femmes et de personnes queers dans les rues du Kenya, tout comme Gisèle Pélicot, qui parle au nom de nombreuses personnes concernées et qui sait qu’elle n’est pas seule.
Nous voulons profiter de ce moment pour envoyer un message à toutes les perosnnes qui, chaque jour, se soutiennent les uns les autres dans les conditions les plus difficiles. Vous n’êtes définitivement pas seulexs!