Une femme de 31 ans à été assasinée à Renens (VD) le 25 juillet dernier par un homme qui était apparement son partenaire. Nous souhaitons beaucoup de force et de courage à ses proches. Sachez que nous sommes à vos côtés. Les féminicides ne sont pas des faits divers! Une féminicide est perpetré en Suisse toutes les 2 semaines en moyenne. Il s’agit d’une véritable guerre contre toutes les personnes identifiées comme femmes. La grande majorité de ces violences sont commises par des personnes que l’on connait, bien loin des clichés des agresseurs inconnus. Nous refusons de faire de cette violence une fatalité. Ensembles nous sommes fortexs et pouvons lutter. Contre les violences machistes, autodéfense féministe!
Aujourd’hui, nous avons organisé une manifestation devant le siège de la Croix Rouge à Zollikofen pour attirer l’attention sur l’absence de réaction et de prise de responsabilité suite au féminicide de Jamilia, survenu le 24 avril 2022 à Büren an der Aare, dans un centre d’asile de la Croix-Rouge.
Un groupe s’est rassemblé derrière une banderole ou il était écrit: « Violences patriarcales, la Croix-Rouge est responsable. Ni una menos ». Un autre groupe s’est immiscé dans les bureau de la Croix-Rouge et a fait irruption lors d’une réunion en lisant une liste de revendications. Des revendictions que nous avons d’abord portées par une lettre ouverte signée par plus de 30 collectifs mais que la Croix-Rouge s’obstine à ignorer.
Chères personnes présentes,
Le 24 avril, il y a exactement 4 mois, Jamilia a été tuée par son mari dans le camp d’asile de Büren an der Aare. C’est un féminicide et ce n’est pas un cas isolé. Il s’agit du 20e féminicide en un an et du 7ème en 2022 en Suisse. Ce féminicide a été perpétré dans une petite pièce du camp d’asile de Büren. Une pièce où les sept membres de la famille devaient dormir ensemble. Ce féminicide a pu être commis alors que les violences de l’homme étaient connues. Jamilia a fui l’Afghanistan et a été tuée ici, dans un camp d’asile ou elle s’était réfugiée. Ce camp est géré par la Croix-Rouge suisse et c’est pourquoi nous sommes ici aujourd’hui.
Cette nuit du 23 au 24 avril, ce sont les habitant-es du camp qui sont intervenu-es face à la violence de cet homme. Ce sont elles et eux qui ont tenté de défendre Jamilia et qui ont protégé les cinq enfants en les sortant de la pièce. Et ce sont ces mêmes personnes qui ont dû se rendre le soir même au poste de police pour faire des déclarations et donner leur ADN.
Environ un mois après le meurtre, la Croix-Rouge a envoyé une lettre de remerciement à la police. Il y est affirmé que les personnes résidentes du camp ont eu un sentiment de sécurité grâce à la police. Sans même parler des affirmations qui contredises ce que les personnes résidentes nous ont raconté, on peut se questionner sur la raison d’une telle lettre, s’agit-il de se protéger mutuellement des critiques ?
Pour de nombreuses personnes, la police n’est pas synonyme de sécurité, au contraire, elle est synonyme de danger. Dans de nombreux féminicides, la violence a été signalée à la police avant le meurtre, une plainte a souvent été déposée contre l’auteur, mais dans la plupart des cas, rien ne se passe. La police n’est pas une institution qui protège la population en général, c’est une institution qui maintient les rapports de domination.
Il y a environ un mois, nous avons envoyé une lettre ouverte à la Croix-Rouge, au service des migrations de Berne ainsi qu’à la police cantonale bernoise. La Croix-Rouge a refusé de nous répondre, c’est aussi pour cela que nous sommes ici aujourd’hui, pour s’assurer que notre message soit entendu. Dans la lettre, nous avons énuméré des revendications qui doivent être mises en œuvre de toute urgence. La violence du système d’asile est structurelle, ce n’est pas la protection des personnes qui est au premier plan, mais la gestion la plus avantageuse et la moins coûteuse possible des personnes.
Les revendications mentionnées dans cette lettre pourraient être mises en œuvre en très peu de temps, ce sont des points pour lesquels ce n’est pas le temps ou les capacités qui constituent un obstacle, mais uniquement la volonté.
Nos demandes sont les suivantes :
La mise à disposition immédiate d’informations sur les offres de soutien externes et les points de contact en cas de violence patriarcale dans tous les centres d’hébergement et dans différentes langues.
Que soit mis en place un travail d’information systématique et régulier par des services spécialisés tels que Lantana, FIZ ou Brava.
L’élaboration d’un guide et de procédures en cas de violence patriarcale et de féminicides.
Que des informations sur le thème de la violence patriarcale soient disponibles dans les centres d’hébergements (au moins des affiches en différentes langues et des contacts avec des services spécialisés). Le matériel devrait être élaboré en concertation avec un service spécialisé.
La mise en place d’un bureau d’information externe pour les plaintes contre la direction des centres d’hébergements ou les employé·es.
Que la société civile (par ex. le groupe « Stop Isolation »), ait accès aux camps d’hébergements.
Nous attendons des mesures sérieuses pour renforcer la protection des femmes, des enfants, des personnes féminisées et de toutes les personnes en procédure d’asile.
Et ce faisant, nous sommes conscientexs que nous ne pourrons vivre en sécurité et en liberté que lorsque l’exploitation des êtres humains et de la nature aura pris fin dans le monde entier, lorsque le patriarcat, le racisme et le capitalisme auront été surmontés.
Le jeudi 18 août, un centre d’éducation pour filles soutenu par l’ONU a été bombardé par un drone turc. Quatre filles ont été tuées et onze blessées. Les noms des jeunes filles tombées sont Dîlan Ezedîn, Ranya Eta, Zozan Zêdan et Diyana Elo. Zarok bingeha jiyanê ne ! De la tristesse naît la colère, de la colère naît la résistance !
Cette attaque est un féminicide cruel. Elle s’ajoute aux nombreuses attaques de l’armée turque contre les mouvements de jeunes et de femmes qui sont au cœur de la révolution au Rojava. La Turquie mène une guerre cruelle contre la région autogérée du Rojava – le monde observe.
Les attaques contre les luttes antipatriarcales, contre les femmes, les filles et les personnes féminisées dans le monde entier nous concernent toutes. Car il ne s’agit pas seulement d’attaques contre des individus, mais elles font partie de la stratégie de maintien et d’extension de la domination patriarcale et capitaliste. Il s’agit de riposter avec détermination à cette attaque. Défendre la révolution au Rojava ! #NoFlyZone4Rojava
14. julliet, suisse, comité « Justice pour Jamilia – Justice pour toutexs »
Dans la nuit du 23 au 24 avril 2022, Jamilia, une femme ayant fui l’Afghanistan et mère de cinq enfants, a été poignardée par son mari dans le centre d’hébergement de Büren an der Aare, un centre géré par la Croix-Rouge suisse dans le canton de Berne. Plusieurs habitant·es du centre ont réagit et ont pu sauver les enfants de la petite chambre dans laquelle toute la famille devait dormir. Pour Jamilia, toute aide est malheureusement arrivée trop tard, bien que les habitant·es aient immédiatement appelé les secours.
1) Structures patriarcales du système d’asile
La violence de l’homme était déjà connue. Jamilia avait contacté la direction de l’hébergement à ce sujet. Bien que les responsables de l’hébergement étaient au courant que l’homme usait de violence contre Jamilia et contre les enfants, ils n’ont rien fait. Aucune mesure n’a été prise pour les protéger et toute la famille a dû continuer à partager une même et unique pièce. Jamilia n’a pas été prise au sérieux et sa vie n’a pas été protégée. La nuit du meurtre, les résident·es ont pris l’initiative d’intervenir. Mais depuis cette nuit-là, ils n’ont plus été informés de la situation, ni de l’endroit où se trouve l’homme, ni de ce qui est arrivé aux enfants qu’ils ont sauvés, ni de quoi que ce soit d’autre sur la situation.
Cet incident n’est pas un cas isolé. Il y a un manque de formation des employées et des responsables des centres d’hébergements sur la gestion de la violence patriarcale. Il n’existe aucun service d’alerte en cas de comportement sexiste ou patriarcal des employé·es. Il n’existe pas d’offres de protection ni de soutien spécifiques destiné aux femmes dans les centres d’hébergements. Par ailleurs, les informations sur les centres de conseil et les offres de soutien externes sont largement insuffisantes.
Nous demandons:
Quelles démarches ont été entreprises dès lors qu’on a appris que l’homme était violent ?
Quels sont les processus mis en place en cas de violence patriarcale dans un centre d’hébergement?
Dans quelle mesure les employé·es sont-ils formé·es pour faire face à de telles situations ?
Pourquoi toute la famille a-t-elle dû continuer à être logée dans la même chambre, pourquoi la femme et les enfants n’ont-ils pas été protégé·es ?
Quelles mesures sont prises pour que ce soit le dernier féminicide dans un centre d’hébergement?
Pourquoi les résident·es n’ont-ils/elles pas été davantage informé·es ?
Nous exigeons:
La mise à disposition immédiate d’informations sur les offres de soutien externes et les points de contact en cas de violence patriarcale dans tous les centres d’hébergement et dans différentes langues.
Que soit mis en place un travail d’information systématique et régulier par des services spécialisés tels que Lantana, FIZ ou Brava.
L’élaboration d’un guide et de procédures en cas de violence patriarcale et de féminicides.
Que des informations sur le thème de la violence patriarcale soient disponibles dans les centres d’hébergements (au moins des affiches en différentes langues et des contacts avec des services spécialisés). Le matériel devrait être élaboré en concertation avec un service spécialisé.
La mise en place d’un bureau d’information externe pour les plaintes contre la direction des centres d’hébergements ou les employé·es.
Que la société civile (par ex. le groupe « Stop Isolation »), ait accès aux camps d’hébergements.
Les points ci-dessus devraient être des conditions préalables à l’octroi de tout mandats de travail avec des personnes réfugiées (ORS, Croix-Rouge, etc.)
2) Manquements de la police et des services d’urgence
Les résident·es ont immédiatement appelé le numéro d’urgence. Pourtant la police a mis plus de 20 minutes pour arriver et l’ambulance presque 45 minutes. A l’arrivée de la police, les premiers soins ont été prodigués, mais la mort de Jamilia n’a pas pu être évitée. La police a fait preuve d’insensibilité en emmenant l’homme et laissant les enfants être pris en charge par les résident·es. L’homme a été emmené sans menottes et la police lui a donné l’opportunité d’expliquer son acte odieux en proférant des insultes contre Jamilia. La police a donné l’impression d’être compréhensive à son égard.
Le matin même, les personnes qui étaient entrées dans la chambre de Jamilia pour lui porter secours ont été interrogées au poste de police et certaines ont dû se soumettre à des prélèvements d’échantillons d’ADN. La police ne s’est pas souciée d’organiser des traductions. Au contraire, elle s’est comportée de manière irrespectueuse et raciste envers les habitant·es en raison de leur manque de connaissances en allemand. Plus tard, une personne de ‘Stop Isolation’ qui s’est rendue au camp pour soutenir les résident·es a pu assurer une traduction pour une partie d’entre elles.
Le comportement de la police et le retard de son intervention sont des problèmes structurels connus. Régulièrement, les personnes hébergées dans les centres ne sont pas prises au sérieux, elles subissent un manque de respect, des contrôles racistes ou encore l’inversion des rôles entre victime et bourreau.
Nous demandons :
Pourquoi la police et l’ambulance ont-elles mis autant de temps à se rendre sur les lieux alors qu’il s’agissait d’une urgence?
Pourquoi la police n’organise-t-elle pas des traductions, en particulier dans une situation aussi traumatisante et extrême?
Pourquoi les habitant·es qui ont sauvé les enfants et qui étaient les seules personnes à réagir dans cette situation ont-ils/elles été traité·es avec un tel manque de respect?
Pourquoi la déclaration de la victime par la police auprès du service d’aide aux victimes a-t-elle été retardée de plusieurs jours, voire plusieurs semaines, ce qui a rendu très difficile une prise en charge et un accompagnement compétents pour les enfants?
Que fait-on contre les comportements racistes et sexistes au sein de la police ?
Que fait-on concernant le fait que les cas d’urgences des résident·es des centres d’hébergements ne sont pas pris au sérieux ?
La politique d’asile suisse est fondamentalement méprisante et raciste. Elle expose les personnes, en particulier les femmes, les personnes trans et queer, à des situations violentes. Elle ne protège pas les personnes ayant subi des violences, les motifs de fuite spécifiques au genre étant à peine reconnus. Alors que des problèmes structurels énormes existent dans le système d’asile, on continue d’économiser et de faire du profit sur le dos des personnes réfugiées et migrantes. Cette politique doit prendre fin. Des changements fondamentaux et un changement de mentalité sont nécessaires. Les revendications contenues dans ce texte ne sont qu’un petit pas, mais celui-ci est urgent et doit être mis en œuvre immédiatement afin de prévenir autant que possible d’autres féminicides et situations de violence.
Arin Mirkan Frauen Komission – Biel
Berjîn Zenda Frauenrat Bern
Brava
Cabbak
Collectif femmes* Valais
cfd – die feministische Friedensorganisation
Droit de rester Neuchâtel
Fédération Libertaire des Montagnes
Feministisches Kollektiv Thun-Berner Oberland
feministischer Streik Bern
feministischer Streik Schaffhausen
feministischer Streik Zürich
Frauen*raum Reitschule Bern
Grève féministe Biel-Bienne
Grève féministe Yverdon
Kleinstadt Freund*innen Solothurn
Lastesis Interventionsgruppe Bern
L’AMAR
Marche Mondiale des Femmes – Suisse
Migrantifa Base
lMigrant Solidarity Network
Mosaïk Bienne
Ni Una Menos Basel
Ni Una Menos Luzern
Ni Una Menos Zürich
Offensiv gegen Feminizide – Offensive contre les féminicides
Rosara – Frauenzentrum
Stop Isolation
YJK-S Union der kurdischen Frauen Schweiz
Zora Schweiz
16 jours contre la violence faite aux femmes* – Biel/Bienne
Le patriarcat tue à nouveau. Le 9 juillet, une femme de 86 ans a été assassinée à son domicile de Hochwald SO, vraisemblablement par son mari. C’est déjà le neuvième féminicide de l’année. Nous sommes en pensées avec les proches et leur souhaitons beaucoup de courage ! Une fois de plus, l’assassinat d’une femme ne reçoit aucune attention publique, si ce n’est une petite note sans information dans un journal bon marché. Cette absence de mention de la violence patriarcale contre les femmes, les personnes trans et non binaires fait partie de cette violence systématique. Veillons à ce que la violence sexiste soit nommée, à ce qu’elle soit rendue visible afin que nous puissions la combattre. Ni la police, ni le ministère public, ni les tribunaux ne nous aident à le faire – ils font partie de la violence patriarcale, répressive et raciste qui touche les femmes, les personnes trans et non binaires. Nous ne pouvons lutter pour une vie meilleure et sans domination qu’en nous organisant de manière autodéterminée et en créant des structures et des relations solidaires. A notre sœur de Hochwald, à Eli, à Ladina et toutexs les autres soeurs et adelphes tuéexs par le patriarcat : nous ne vous oublions pas sur ce chemin vers un monde meilleur. Nous continuons à porter vos histoires dans nos cœurs et nos luttes.
En Colombie, 622 femmes ont été assassinées l’année dernière, 8 victimes sur 10 étant des mineures. Selon les statistiques, une femme ou une fille est assassinée chaque 40 heures.
La loi criminalisant le féminicide n’existe que dans 17 pays d’Amérique latine. En Colombie, c’est la loi 1761 de 2015, une loi nommée Rosa Elvira Cely en hommage à une femme victime d’un odieux féminicide, qui a été faite afin de punir toute personne qui cause la mort ou tente d’assassiner une femme parce qu’elle est une femme ou en raison de son sexe. Le coupable ne sera pas seulement jugé comme un meurtrier, mais comme celui qui perpétue la pire forme et manifestation de violence de genre.
Cette loi a été dirigée par l’ex sénatrice colombienne, Gloria Ines Ramirez, qui a été décrit avec mépris comme “ce sénatrice là-bas, peu importe qui” par le candidat à la présidence de l’extrême droite conservatrice de Colombie, un homme à la pensée macho rétrograde hostile et misogyne qui cherche à faire reculer les droits acquis par le mouvement féministe et les différentes organismes sociaux colombiens au cours d’années de lutte intense contre le système capitaliste et patriarcal qui violent les droits des femmes.
Ce candidat présidentiel, Rodolfo Hernández, a l’intention de mettre fin à la loi sur le fémicide en arguant qu’il ne s’agit que d’une invention de l’ex sénatrice Gloria Ines Ramirez, ainsi que du mouvement des femmes, puisque les féminicides n’existent pas. Non satisfait de cela, il entend également délégitimer la participation à la politique des femmes colombiennes en arguant qu’elles devraient être dans la cuisine et s’occuper des enfants et non dans des scénarios politiques. De cette façon, avec des arguments religieux, il affirme que les femmes qui font de la politique doivent agir comme la Vierge Marie et sinon ce sont des “putas”, avec lequel il entend dire que les femmes putes n’ont aucune valeur dans la société, affirmation qui constitue un acte grave de discrimination.
Pour cette raison et bien d’autres tout aussi graves, le mouvement féministe colombien aux côtés des femmes du Pacte Historique, dirigé par la leader sociopolitique et féministe, Francia Marquez, doit exiger que le candidat d’extrême droite à la présidentielle, Rodolfo, Hernández, se rétracte pour violation des droits des femmes, des persones non binaires et LGBTI+. Ces droits ont étés obtenus après de nombreuses années de lutte et de démonstrations constantes et les perdre serait catastrophique.
Notre soeur Jamilia est morte dans la nuit du 23 au 24 avril, tuée par son mari. Il s’agit du 7ème féminicide en Suisse cette année. Sept vies brisées par la même violence machiste.
Jamilia avait fui la guerre en Afghanistan et s’était réfugiée en Suisse avec ses 5 enfants. Les personnes qui la connaissait la décrivent comme une personne sympathique et réservée. Elle était entrain d’apprendre a faire du vélo sur les chemins de campagne autours de Büren an der Aare. Elle y vivait avec son mari et ses 5 enfants dans un tout petit espace dans un camp pour les personnes réfugiées. Plusieures semaines auparavent, elle avait parlé aux gestionnaires du camp du fait que son mari était violent contre elle et ses enfants. Nous pensons à ses proches, a sa famille en Afghanistan, aux personnes qui partageaient leur quotidien avec elle dans ce camp. Nous sommes de tout coeur avec elles et partageons leur tristesse. Nous sommes tristes mais aussi en colère. En colère contre l’Etat suisse ou 7 féminicides ont eu lieu depuis le début de l’année dans l’indiférence. En colère contre un Etat qui refuse de reconnaitre sa responsabilité, de reconnaitre que les féminicides ne sont pas des affaires privées mais l’expression de la maladie du système patriarcal dans lequel nous vivons. Nous sommes en colère contre le système dit d’asile qui au lieu d’accueilir les gens, les rejete ou les enferme dans des conditions inhumaines. Ensembles nous transformerons notre colère en résistance! Ni una menos
Le samedi 19 mars, nous nous sommes réunis à Lausanne pour une manifestation de commémoration et de protestation en mémoire d’Eli. Eli a été tuée par son mari, un policier, le 19 mars 2021.
Message de la fille d’Eli, tuée par un policicer, son compagnon, le 19 mars 2021 dans le canton de Vaud C’était notre mère, Evangelista Mañon Moreno ou Eli. Dés son plus jeune âge, elle s’est battue pour sa famille et ses enfants et a aidé toutes les personnes qu’elle pouvait. Elle souriait toujours et aimait la vie, elle aimait sa famille par-dessus tout. Elle m’a appris à danser, à cuisiner et bien d’autres choses que seule une mère peut faire. Elle ne voulait qu’une chose, le bonheur de ses enfants, la paix et la tranquillité pour sa famille. Plus rien n’est possible car il me l’a enlevée, mon ange et ma lumière dans l’obscurité, laissant quatre orphelins le cœur brisé et la tête pleine d’incertitudes. Le 25 avril c’est son anniversaire. Un anniversaire que nous ne célèbrerons plus.
Lui, un meurtrier sans scrupules qui, en tant que policier était censé défendre les gens et leurs droits, l’a torturée et tuée, brisant ma vie et me laissant complètement dévastée. Je cherche de l’aide, pour que le meurtre de ma mère ne soit pas un de plus, pour que plus aucune femme ne soit odieusement assassinée par des hommes qui se croient maîtres de nos vies.
Message de Keysha, une amie d’Eli Ma chère amie Eli, t’as été une amie divertissante, sexy et pleine de bons sentiments, une personne heureuse qui voulait avancer dans la vie et aller de l’avant, une femme typique du peuple qui a voyagé dans des eaux étrangères pour avoir une vie meilleure et pouvoir l’offrir à ses enfants, une femme sans faim, une femme silencieuse qui se disputait peu et contredisait rarement les autres et une femme avec une lumière très belle. Que Dieu t’offre le repos éternel que tu mérites, mon amie travailleuse, employée dans le nettoyage. Repose en paix, ma chère Eli. Traduit de l’espagnol.