« Féminicide après une dispute » dit la une des journaux, complètement impersonnelle. Nous savons plus sur l’agresseur et les circonstances de ta mort que sur toi qui es morte au petit matin du 11 novembre 2023 à Richterswil. Nous aurions voulu savoir plus sur toi, pas par goût de sensations ou par voyeurisme mais parce que tu n’es pas simplement un chiffre de plus dans la liste des féminicides en Suisse. Tu étais un être humain plein de vie, d’envies et de projets et tu manques certainement à tes proches. La violence patriarcale t’a arrachée beaucoup trop tôt de la vie et nous sommes de tout cœur avec tes proches. Nous n’oublierons pas ta mort, même quand les journaux n’en parleront plus. Nous nous souviendrons de toi !
19 féminicides depuis le début de l’année, dont nous sommes au courant. Toutes les 2.5 semaines, une femme est morte d’un féminicide. Malheureusement, nous n’avons pas d’informations sur la violence envers des personnes trans ou non-binaire et les travailleur-euses de sexe. Le chiffre serait probablement encore bien plus élevé ! Combien de victimes faut-il encore jusqu’à ce que la société se réveille et dit : pas une de plus, ni una menos ! Un féminicide n’est pas juste un fait divers, mais l’expression d’une violence systématique. Luttons ensemble et de manière solidaire pour qu’elle finisse enfin !
Catégorie : Féminicide
18 féminicide
Le 20 octobre 2023, une femme de 30 ans originaire de Zürich a été assassinée en Inde par un homme avec qui elle avait une relation. Selon les médias indiens, il l’a tuée parce qu’elle refusait une relation à long terme avec lui. Il s’agit d’un nouveau féminicide sur une longue liste en 2023, qui révèle les violentes revendications patriarcales de propriété des hommes cis sur les femmes.
Nous nous souvenons de la femme décédée et envoyons à ses proches beaucoup de force en ces temps difficiles. Nous continuerons à nous battre en ton nom pour mettre fin à la violence patriarcale et aux droits de propriété des hommes.
Ni una menos!
17ème féminicide en Suisse en 2023

Le 1er octobre, une femme de 30 ans a été victime d’un féminicide à Embrach dans le canton de Zurich.
Elle a été agressée par un homme qui l’a blessée si grièvement qu’elle est décédée à l’hôpital le soir même.
Les médias parlent d’une femme décédée suite à une dispute. Une dispute c’est deux points de vues qui s’opposent dans un rapport d’égalité. Quand par ses propos ou ses comportements, une personne veut contrôler et détruire une autre personne, quand il y a un rapport de domination c’est une agression. Écrire qu’une personne est décédée lors d’une dispute ça donne l’impression que les deux parties sont fautives.
Les féminicides ne sont pas des actes de violences isolés. Ils s’inscrivent dans ce qu’on appelle un continuum féminicidaire, l’ensemble des violences qui participent à l’objectification et l’anéantissement des femmes et de toutes les personnes sexisées.
On vit dans une société qui permet cette violence et elle nous concerne toutexs.
La jeune femme tuée à Embrach aurait pu être notre sœur, notre amie ou notre voisine. On pense à elle et on veut se souvenir d’elle. Continuer de lutter contre les féminicides et les violences patriarcales c’est notre façon d’honorer sa mémoire.
16ème féminicide
Le 2 août, un homme venant de Suisse a poussé sa petite amie de 27 ans, María, du sixième étage d’un immeuble à Pristina lors d’une dispute. María et son petit ami vivaient en Suisse et s’étaient rendus au Kosovo pour assister à un marriage. Ce féminicide s’ajoute à une longue liste et nous rend infiniment tristes et en colère. Nos pensées vont à la famille et aux proches de María, qui décrivent également sa mort comme un féminicide. Nous vous envoyons de la force ! Vous êtes invité-es à nous contacter à tout moment si l’on peut vous aider pour quoi que ce soit.
Le féminicide de María n’a pas eu lieu en Suisse et n’apparaîtra donc probablement pas dans les statistiques sur les féminicides en Suisse. Nous le savons : la violence patriarcale ne connaît ni frontières ni nationalités. Et nous savons que notre combat contre la violence patriarce doit également dépasser les frontières nationales, car les régimes frontaliers militarisés, le nationalisme et l’isolement conduisent à encore plus de violence.
La médiatisation du meurtre de María alimente une fois de plus les valeurs patriarcales et une inversion des rôles auteur-victime. Par exemple, un article du Blick cite des personnes qui connaissaient l’aggresseur comme un homme gentil et qu’il serait donc impensable qu’il soit l’auteur d’un féminicide. Un tel regard dédramatise la violence patriarcale. En effet, une femme sur quatre est victime de violence domestique en Suisse. Toutes les deux semaines, une femme, une personne non binaire ou queer est assassinée.
Le fait que les hommes cis utilisent la violence physique et psychologique contre leurs partenaires n’a rien à voir avec la façon dont ils apparaissent devant les autres, devant leur famille, leur voisinage ou leurs collègues de travail. Les personnes qui exercent la violence patriarcale sont des maîtres de la manipulation et sont souvent charmantes pour le monde extérieur. Il est donc extrêmement important de ne pas remettre en question les témoignages de survivantes de violence patriarcale ! C’est indispensable si on veut commencer de mettre un terme ensemble à cette violence.
María, même si nous ne te connaissions pas, nous te pleurons et ne t’oublierons pas !
Agissons ensemble contre féminicides – pas unex de plus !
15ème féminicide en 2023 en Suisse
Le 3 août à Monthey en Valais, une femme de 46 ans a vraisemblablement été tuée par son mari. Sa fille a été blessée elle aussi.
On espère que la fille se rétablira vite. Si tu nous lis, on pense très fort à toi, tu n’es pas seule et tu peux nous contacter si tu veux.
On a envie de pleurer mais aussi de crier. De crier notre rage contre la police et les journaux qui une fois de plus relatent un drame familial. Ils voudraient reléguer les féminicides dans la sphère privée, nous empêcher de crier qu’il s’agit de meurtres rendu possibles par tout un système ou le sexisme est normalisé. Mais plus ils essaierons de nous faire taire, plus on criera haut et fort qu’ensembles on réduira en cendres de système qui tue nos sœurs et nos adelphes. Et sur ces cendres on fera fleurir une société féministe basée sur la solidarité.
Si toi aussi tu as envie de pleurer a chaque fois que tu réalises a quel point les violences patriarcales sont présentes dans notre société, écris-nous, rejoins-nous. Car nos larmes communes sont une mer dont les vagues sont puissantes.
14ème féminicide en Suisse
Une jeune femme de 18 ans a été tuée à Penthaz (VD) par un jeune homme de 17 ans qui était probablement son petit ami.
C’est le 14ème féminicide en Suisse en 2023. 9 jours seulement se sont écoulés depuis le 13ème féminicide.
Nous sommes en pensée avec tes proches et leur souhaitons beaucoup de force. Même si nous ne te connaissons pas, nous sommes infiniment tristes! Mias nous sommes aussi en colère : en colère contre une société dans laquelle la violence patriarcale est si courante. En colère contre un système qui dévalorise, exploite, revendique la propriété des corps féminins, féminisés et queer et les efface par la violence.
Nous ne voulons pas nous taire face à cette violence inouïe. Nous nous battons pour une société dans laquelle nous ne devons plus pleurer nos soeurs et nos adelphes assassinées. Nous voulons vivre!
Portons notre tristesse, notre colère et notre lutte pour un monde sans violence et sans domination dans les rues.
Pas unex de plus!
13ème féminicide en Suisse en 2023

Une femme de 78 ans a été tuée par son mari le 19 juin à Neuchâtel. On ne sait pas grand chose d’elle pour l’instant, juste les mots d’une voisine qui raconte qu’elle “était tout le temps au service des autres”. On pense à ses proches, à toutes les personnes qui l’aiment et qu’elle aidait. On vous envoie beaucoup de courage. Sachez que vous n’êtes pas seul-es dans cette épreuve.
On ne trouve pas les mots pour exprimer notre rage et notre peine. Le couple vivait ensemble depuis de nombreuses années. Un meurtre inimaginable et pourtant la réalité c’est que les féminicides concernent toutes les couches de notre société, toutes les tranches d’âges sans exception.
Dans son communiqué de presse, la police neuchâteloise utilise le terme féminicide. Il faut dire que ces dix dernières années dans le canton de Neuchâtel, tous les homicides à l’exception d’un seul étaient des féminicides. Une réalité qui est exposée peu à peu grâce a l’engagement de nombreux groupes féministes. Et pourtant l’État ne prend aucune mesure ou presque. En fait c’est ce même État qui rend possible ces meurtres de masses. Un État patriarcal ou les violences patriarcales sont la norme, ou il y a eu 12 féminicides depuis le début de l’année.
On en peut plus, on veut juste vivre!
Luttons ensembles contre les féminicides et les violences patriarcales! Ensembles on peut tout changer!
Deux femmes ont étés assassinées par leur compagnons dans le canton de Vaud cette semaine.
La première habitait à Vevey et avait 37 ans. Elle avait 4 enfants. Elle a été poignardée par son compagnon qui aurait déjà été condamné par le passé pour violences conjugales.
La deuxième femme avait 23 ans et habitait à Lausanne. Elle a succombé à ses blessures à l’hôpital, après que son compagnon l’aie attaquée avec un couteau. Le père de la victime avait lui-même été l’auteur d’un féminicide.
Toutes nos pensées vont vers les proches des victimes, on leur souhaite beaucoup de courage.
Il y a eu 6 féminicides dans le canton de Vaud depuis le début de l’année. En 2022, la Police vaudoise avait annoncé son objectif zéro féminicides avec l’engagement de 16 nouvelles recrues dans une unité spéciale contre les violences. Il est difficile d’imaginer que renforcer les effectifs de la police puisse nous protéger, étant donné qu’une des victimes de féminicides dans le canton de Vaud en 2021 a été tuée par un policier. En 2018, c’est 6 agent-es du même corps de police qui avaient tué Mike Ben Peter, un homme noir nigérien, en le plaquant au sol. Les 12, 13 e 14 juin prochains aura lieu leur procès et une manifestation pour Mike est prévue le 3 juin à Lausanne. La police est une institution qui incarne le sexisme et le racisme.
Le féminicide est un crime collectif, un crime de masse, un crime d’État. Lutter contre les féminicides c’est lutter contre tout un système, tout une structure de violences sexistes qui sont normalisés et permettent à des crimes aussi violents que les féminicides d’être commis.
Face à de telles violences, on ne peut pas fermer les yeux. Rendez-vous le 14 juin dans la rue pour faire entendre nos voix, nos revendications, pour montrer qu’ensembles on est fortexs et puissantexs.
7ème féminicide en Suisse en 2023

Le 26 mars 2023, une femme a été assassinée par son compagnon à Dietikon près de Zürich. C’est le 7ème féminicide cette année en Suisse.
Elle avait 46 ans, elle travaillait dans un établissement de soins et était active dans la vie associative. Elle avait 2 enfants. On ne connait pas son nom et on ne sait rien de plus sur elle pour le moment.
On pense à ses enfants, à ses proches. On vous envoie force et courage.
On est tristes et en colère contre ce système patriarcal qui est responsable de la mort de nos sœurs et adelphes. On nous apprend à craindre les rues sombres la nuit alors que c’est à la maison que se trouve le plus grand danger. En Suisse plus de la moitié des homicides sont des féminicides. Une véritable épidémie, un problème majeur dont les politiciens se foutent complétement.
On en peut plus de vous entendre parler de drames familiaux, de faire comme s’il s’agissait de crimes isolés. Cette violence à un système et la seule façon d’en venir à bout c’est de détruire le patriarcat.
Ensembles nous sommes fortexs et nous continuerons à lutter à la mémoire de nos mortexs, pour protéger les vivantexs.
Elle avait 79 ans, elle habitait à Sierre. On ne connaît pas son nom. Sa voisine la décrit comme une personne douce et souriante. Le 21 mars 2023, son mari l’a tuée a coups de couteau.
Un “drame familial” selon le communiqué de la police. Un meurtre incompréhensible, c’était un homme “si gentil”, rapporte une voisine.
Ces meurtres sont pourtant le résultat d’une barbarie ordinaire, d’une violence systémique. Il ne s’agit pas de meurtres privés commis par des monstres mais de meurtres de masse, dont la responsabilité est collective.
Cette violence brutale n’a pas de limite d’âge et les féminicides de femmes âgées sont souvent ignorés ou minimisés. Pourtant les femmes âgées ont un risque élevé d’être concernées par des violences patriarcales, notamment en raison de l’isolement et de la dépendance financière envers leurs partenaire due à leur retraites plus faibles.
Cette violence n’est pas une fatalité ! Si le système patriarcal invisibilise les femmes âgées, cela ne les empêche pas de se mobiliser. Et quand les femmes âgées luttent aux côtés des jeunes femmes, des personnes trans et queer, le système patriarcal peut trembler.
