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Communiqué Féminicide International

Un enfant sain du patriarcat

« Il n’est pas un monstre, il est un enfant sain du patriarcat, de la culture du viol. Le féminicide est un meurtre d’État, parce que l’État ne nous protège pas. »


Ce sont les mots de la sœur d’une femme tuée en Italie samedi passé. Elle les a prononcés face aux médias qui les ont relayés jusqu’en Suisse. Quelle belle et forte manière de garder haut le nom de ta sœur assassinée ! Nous sommes de tout cœur avec toi et tes proches.
Encore bien trop souvent, les médias et la société représentent les auteurs de violence patriarcale comme des gens sympas, normaux, tranquilles, polis… ou comme « un fils parfait », selon le père du tueur de samedi passé, dans le cerveau duquel « quelque chose a dû exploser ».


Tant que la violence patriarcale est présentée comme quelque chose de malade, d’anormal, de monstrueux et ces actes comme des événements extraordinaires et isolés, il semble qu’on ne peut rien faire contre et que personne n’en porte la responsabilité. Le contraire est vrai : cette violence est produite par un système (le patriarchat) et par une culture. Changeons ce système, changeons cette culture pour arrêter toute cette violence !!


Solidarité avec les proches de Giulia, solidarité avec les proches de toutexs les victimes de féminicides !

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Communiqué Féminicide

Let’s talk about Sex Work

C’est avec une grande tristesse que nous avons appris qu’un féminicide, le 19ème cette année, avait eu lieu Richterswil le 11 novembre 2023. La victime était travailleuse du sexe et a été assassinée ce soir-là par un client dans un appartement.

Comme l’écrivent ProCore (Prostitution Collective Reflection) et la FiZ dans un rapport sur la violence dans le travail du sexe, toutes les travailleur-eusexs du sexe ne sont pas concernées par la violence – mais il s’agit d’un domaine ou la violence patriarcale et la précarité sont plus élevées que la moyenne. De nombreux-ses travailleur-eusexs du sexe font l’expérience de la dévalorisation, de la violence et de l’exploitation au quotidien et les assassinats dont réguliers.

Cette violence se fonde sur un rapport de genre hiérarchique et patriarcal, dans lequel la masculinité signifie exercer un pouvoir et un contrôle sur les femmes, les personnes féminisées et les persinnes queers. Les féminicides, comme celui de Richterswil, reposent sur des idées patriarcales selon lesquelles les hommes cis ont le droit de posséder les corps féminins et féminisés. Dans les cas de féminicides, l’auteur et la personne assassinée ne se connaissent pas forcément, comme c’est le cas pour certains féminicides commis sur des travailleuses du sexe.

Nous sommes incroyablement tristes et en colère. Nous pensons à la femme assassinée, à ses proches et à ses collègues de travail. Et nous continuons à nous battre pour un monde dans lequel toutes les femmes et tous les personnes queers pourront vivre librement et sans peur.
Pas un féminicide de plus!

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Communiqué

Solidarité avec toutes les femmes qui se défendent

Une jeune femme à sauvé la vie de sa mère à Zürich Wollishofen en 2020.


On a appris par la presse que la jeune femme est entrée dans une pièce et à vu son père tirer sur sa mère avec un pistolet et essayer de l’étrangler. La jeune femme qui avait 18 ans à l’époque s’est approchée, l’a poussé et lui a pris le pistolet. Alors que le père menaçait de les tuer toutes les deux, elle a tiré sur lui en autodéfense, sauvant ainsi la vie de sa mère.


Elle se retrouve aujourd’hui accusée de meurtre et devra comparaître devant le tribunal.


On voudrait lui dire qu’on la soutient de tout notre cœur. C’est tellement injuste qu’elle se retrouve sur le banc des accusées alors qu’elle a sauvé une vie.


On en peut plus de cette justice de patriarches qui criminalise les personnes qui se défendent contre des violences patriarcales mais ne fait rien pour empêcher ces violences. En France, Alexandra Richard a été condamnée a 10 ans de prison pour avoir tué en autodéfense son mari qui la torturait et la menaçait. Elle est actuellement en prison. Pour comparaison, Bertrand Cantat a été condamné à 8 ans pour avoir battu à mort sa compagne, l’actrice Marie Trintignant. Il avait déjà commis des actes de violence physique contre plusieurs de ses ex-compagnes.
Dans un pays comme la Suisse ou un féminicide est commis toutes les 2 semaines, on doit lutter pour faire reconnaître le droit à l’autodéfense contre les violences patriarcales. Car l’autodéfense est dans presque toutes les situations le seul moyen efficace pour se défendre. Mais malheureusement il existe de nombreuses barrières qui empêchent souvent les personnes concernées d’y recourir. Plusieurs de ces barrières sont psychologiques et il est possible de les dépasser. Faire changer les mentalités en criant haut et fort que l’autodéfense est légitime permet de casser certaines de ces barrières.

A la jeune femme qui a protégé sa mère, si tu nous lis, saches qu’on est avec toi et on te souhaite énormément de courage pour le procès.


Contactes-nous si on peux te soutenir pour quoi que ce soit.

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Communiqué

Bertrand Cantat ou la culture du féminicide

Nous aurions bien voulu ne plus devoir perdre du temps à parler de Bertrand Cantat… ! Mais au moment où l’auteur du féminicide de l’actrice Marie Trintignant, qui justifie depuis 20 ans son acte en parlant de son « amour » et de sa « passion » pour sa victime, a le culot de vouloir remonter sur scène, nous apprenons que les noms de Trintignant et de Cantat sont évoqués régulièrement par des rappeurs francophones… et ceci dans des chansons qui glorifient sans mesure la violence faite aux femmes/personnes féminisées et les féminicides.

Nous sommes choquéexs, nous sommes en rage.

Si nous essayons de contextualiser ce phénomène, nous arrivons au constat qu’il existe quelque chose comme une « culture du féminicide », comme il existe une culture du viol. Un ensemble de pensées, d’images, de propos et de comportements qui normalisent, banalisent et justifient la violence physique envers les femmes allant jusqu’au meurtre. 

Il persiste encore des idées encore très profondément ancrées sur la co-responsabilité de la femme/personne féminisée maltraitéex. Le tabou autour des violences physiques continue à exister et ces faits sont renvoyé au domaine privé (dont témoigne l’utilisation de termes comme « drame familial ») dans lequel des personnes extérieures ne sont pas censées s’immiscer. Les femmes et personnes féminisées qui se défendent contre leurs agresseurs sont criminaliséexs et condamnéexs comme si elles auraient dû choisir la mort plutôt que de l’autodéfense (pourtant parfois vue comme légale dans d’autres circonstances, quand il s’agit d’une violence « pas domestique »).

La notion de la culture du viol tout comme celle de la culture du féminicide renvoie également au contexte social qui rend ce genre d’acte pensable voire faisable. Car un féminicide n’est pas un acte d’un individu fou complètement isolé de la société. Dans notre société, les hommes apprennent encore avoir le droit de posséder le corps d’une femme ou d’une personne féminisée (de le regarder, de le toucher, de profiter de son travail gratuit, de le contrôler, d’en profiter sexuellement, de le tuer).

Certes, pas tout le monde écoute du rap français qui prétend qu’il faut tuer une femme/personne féminisée pour être un vrai homme, mais si notre société n’arrive même pas à nommer de féminicide un acte aussi violent que celui qu’a commis Bertrand Cantat, à le condamner fermement et à dire haut et fort qu’on ne tue par passion ou par amour, alors en ce cas, il existe clairement une culture qui produira encore d’autres féminicides. Ces rappeurs décrivent simplement de manière plus crue et plus explicite ce qui ne va pas dans notre société et dans nos socialisations genrées.

Heureusement qu’il existe aussi des musiciennexs génialexs qui créent une culture résolument féministe.

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Autodéfense Communiqué

L’autodéfense contre la violence patriarcale est légitime !

A la femme de Thonon-les-bains: on pense que tu as agi en autodéfense contre ton compagnon violent. Si c’est la cas, saches que tu as tout notre soutien. 

La presse raporte qu’en mars 2023, une femme a poignardé son compagnon à Thonon, près de Genève. Si aux premiers abords, on pourrait penser que les violences conjugales concernent aussi bien les hommes que les femmes, la réalité est tout autre.  

Alors que les hommes sont violents pour assoir leur possessivité, la violence contre les hommes est en grande majorité exercée en autodéfense. En continuant la lecture on apprend que le compagnon en question a été condamné pour violences conjugales en 2022. On ne sait rien de plus de cette affaire pour l’instant mais il y a de grandes chances que cette femme aie poignadé sont compagnon pour défendre sa vie.  

En tant que campagne de lutte contre les féminicides, on veut crier haut et fort que l’autodéfense contre les violences patriarcales est légitime. A toutes les personnes qui ont choisi la vie et on trouvé un moyen de se défendre, on vous soutien de tout notre coeur.  

A travers le monde, des millers de femmes sont criminalisées pour avoir sauvé leur vie. En France Alexandra Richard est incarcérée, condamnée à 10 ans de prison pour avoir tué un mari qui la torturait.  

Il est primordial de soutenir toutes les femmes, et plus largement toutes les personnes concernées par la violence patriarcale, qui sont criminalisées car elles ont agi en autodéfense. 

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Communiqué Féminicide

Les femmes âgées, victimes ignorées des féminicides

Elle avait 79 ans, elle habitait à Sierre. On ne connaît pas son nom. Sa voisine la décrit comme une personne douce et souriante. Le 21 mars 2023, son mari l’a tuée a coups de couteau.
Un “drame familial” selon le communiqué de la police. Un meurtre incompréhensible, c’était un homme “si gentil”, rapporte une voisine.
Ces meurtres sont pourtant le résultat d’une barbarie ordinaire, d’une violence systémique. Il ne s’agit pas de meurtres privés commis par des monstres mais de meurtres de masse, dont la responsabilité est collective.
Cette violence brutale n’a pas de limite d’âge et les féminicides de femmes âgées sont souvent ignorés ou minimisés. Pourtant les femmes âgées ont un risque élevé d’être concernées par des violences patriarcales, notamment en raison de l’isolement et de la dépendance financière envers leurs partenaire due à leur retraites plus faibles.
Cette violence n’est pas une fatalité ! Si le système patriarcal invisibilise les femmes âgées, cela ne les empêche pas de se mobiliser. Et quand les femmes âgées luttent aux côtés des jeunes femmes, des personnes trans et queer, le système patriarcal peut trembler.


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Communiqué

Le patriarcat tue, la police aussi

Il y a 2 ans, le 19 mars 2021, Evangelista Mañón Moreno (Eli)a été tué à Bussigny par son compagnon. Il avait travaillé comme policier à Lausanne et il a utilisé son arme de service pour tuer Eli. Auparavant, il a signalé avoir peur de « faire une bêtise » avec l’arme, mais il n’a pas été pris au sérieux. Un policier qui tue, c’est inimaginable… ? Et pourtant, cela arrive bien trop souvent !

Nous sommes encore sous le choc après le quadruple féminicide à Yverdon-les-Bains le 9 mars 2023. L’auteur n’a pas seulement tiré des balles sur Coralie, Alyssia, Madyson et Chelsey, ses trois filles et son ex-partenaire, il a aussi fait exploser la maison familiale. Plus rien ne devait rester de la vie de ces 4 femmes. L’auteur était un ex-gendarme.

Le deuxième féminicide commis par un policier en deux ans dans un canton pourtant pas si grand. Peut-on vraiment parler de hasard ? Eh ben, non. Le féminicide est une expression particulièrement extrême de ce que cela veut dire d’avoir été éduqué « comme un homme » en Suisse. Ne pas savoir affronter ses émotions autrement que par la violence, ne pas pouvoir chercher efficacement de l’aide, croire qu’il est légitime et de son droit de posséder les personnes avec qui on est en relation.

Propriété privée, vous avez dit ? En Suisse, aucun autre bien est aussi bien protégé. Les lois autorisent les tribunaux à punir une personne qui a volé le bien d’autrui bien plus sévèrement qu’une personne qui a ôté la vie, et ils le font avec une systématique effrayante. La mission de la police est souvent décrite comme la défense de l’État de droit. Pas étonnant alors que dans un pays qui valorise autant la possession privée, les policiers aient un sens particulièrement développé de la possession. Ajoutons à cela l’habitude de manier des armes à feu, d’utiliser la violence, la camaraderie et l’entre-soi des copains qui vont vous rappeler constamment ce qu’est un « vrai homme », l’impunité des policiers violents (critiqués par de nombreuses ONG ainsi que des organisations internationales).

Notre État est aussi patriarcal, c’est-à-dire qu’il est a été conçu sur le modèle d’une famille avec un patriarche à la tête et qu’il définit ce cadre de vie comme la norme. Des nombreuses lois comme par exemple les lois sur les impôts ou le droit de famille en vigueur en témoignent encore. La femme comme subordonnée à l’homme : la police comme bras armé de l’État et comme garante de l’ordre public et des bonnes mœurs comme définis par les lois, défend aussi cette vision du couple.

Il est important de se rappeler des histoires d’Eli, Coralie, Alyssia, Madyson et Chelsey. Elles sont mortes à cause du patriarcat mais aussi à cause de la police en tant qu’institution.

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Communiqué

Un quadruple meurtre n’est pas un drame familial

Jeudi dernier, cinq personnes ont été retrouvées mortes dans une maison incendiée à Yverdon-les-Bains. Hier, la police cantonale vaudoise a communiqué que toutes les personnes avaient des blessures de balles et qu’une arme à feu a été retrouvé à côté du père. Dans son communiqué, la police écrit qu’elle « privilégie l’hypothèse d’un drame familial qui se serait produit à huis clos ». Tous les articles de presse parus à ce jour ont repris ce terme…

Les trois filles ont vécu jusqu’à 5, 9 et 13 ans, la femme jusqu’à 40 ans. Très probablement, elles ont été tuées une par une par leur père ou ex-partenaire. Un drame assurément, mais pas un « drame familial » !

« Drame familial » laisse entendre qu’il s’agissait d’un événement qui s’est produit à l’interne de la famille, à la maison, dans le domaine privé. Mais la violence domestique a toujours une composante sociale (les circonstances sociales qui mènent une personne à utiliser la violence ; ce que nous apprenons dans notre société sur comment vivre nos relations et nos ruptures ; la violence comme partie constituante de la socialisation d’être un homme) et elle nous concerne tous et toutexs !

Cela fait trop longtemps déjà que la violence faites aux femmes* est traitée comme une affaire privée, comme quelque chose que les deux personnes concernées devraient régler entre elles. En continuant d’utiliser ou d’accepter des termes comme « drame familial », nous normalisons cette violence et la rendons possible. Le quadruple féminicide d’Yverdon-les-Bains nous rappelle extrêmement dramatiquement que nous ne devons pas fermer les yeux.

Il n’y a pas de « drames familiaux », il n’y a que de la violence qui nous concerne tous et toutexs et que nous devons combattre ensemble, de manière solidaire et déterminée !

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Communiqué

Critique de la nouvelle stratégie d’aide aux victimes du canton de Berne

En novembre 2022, le Conseil-exécutif du canton de Berne a adopté la stratégie cantonale d’aide aux victimes 2023-2033. Dès la procédure de consultation, le document stratégique a fait l’objet de critiques massives de la part de services spécialisés. Nous aussi, nous critiquons la stratégie pour les raisons suivantes :


1 Mesures racistes et classistes
Les mesures proposées ne sont pas assez axées sur les besoins des personnes concernées, en mettant plutôt l’accent sur les auteurs∙trices de violence migrant∙es. La stratégie d’aide aux victimes est ainsi détournée au profit d’une politique de migration et d’asile raciste sans renforcer les personnes touchées par la violence. De même, la proposition de réduire l’aide sociale aux agresseurs∙euses comme moyen répressif ne constitue pas une stratégie efficace pour lutter contre la violence patriarcale, mais crée une inégalité de traitement des agresseur∙euses en fonction de leur origine de classe. De plus, dans certains cas, la réduction de l’aide sociale ne punit pas seulement l’auteur∙trice de la violence, mais aussi la personne concernée par la violence, qui peut se trouver dans une relation de dépendance avec l’auteur∙trice.


2 Logique binaire
Toute la stratégie d’aide aux victimes est exclusivement orientée sur les femmes et les filles. De nombreuses personnes touchées par la violence patriarcale sont ainsi rendues invisibles et exclues des offres de protection. Une stratégie d’aide aux victimes devrait inclure toutes les personnes TINFA (TINFA= trans, inter, non-binaire, féminin, agenre). Les personnes trans et les personnes non-binaires sont particulièrement exposées à la discrimination et à la violence dans la société patriarcale et hétéronormative dans laquelle nous vivons – pourtant, la plupart des « lieux de protection » ne leur sont pas accessibles.


3 Suppression de structures de soutien
Une stratégie d’aide aux victimes devrait être orientée sur les personnes concernées : les offres devraient être axées sur leurs besoins et être à bas seuil. La suppression prévue de structures existantes (p. ex. la fermeture du site de l’Oberland bernois, le fait de rendre impossible l’ouverture d’un foyer pour filles) et le manque de volonté d’allouer des fonds suffisants restreignent massivement l’accès à des offres à bas seuil. Et ce, alors que le nombre de personnes concernées n’a cessé d’augmenter au cours des dernières années.


4 Inversion auteur-victime
La stratégie prévoit que les victimes de violence ayant de faibles connaissances de la langue allemande puissent être obligées d’acquérir des « compétences linguistiques ». Il s’agit là d’une inversion classique et discriminatoire des auteur∙trices et des victimes. En revanche, la stratégie omet les éléments les plus importants dans le conseil aux victimes, à savoirs qu’il s’agit de conseiller des personnes traumatisées, ce qui nécessite du temps et une attention particulière, et la nécessité de s’assurer de la sécurité des personnes concernées.


Cette critique concerne spécifiquement la stratégie d’aide aux victimes 2023-2033. Nous estimons important qu’il existe aujourd’hui des offres d’aide fonctionnelles, accessibles et le moins discriminatoires possibles pour les personnes touchées par la violence patriarcale. En outre, nous estimons que des perspectives révolutionnaires et une critique fondamentale de l’État capitaliste et bourgeois sont nécessaires. Car la violence patriarcale se base sur des structures patriarcales ayant également une dimension étatique et institutionnelle. L’État et ses institutions comme la police et le système judiciaire ne garantiront jamais la sécurité de toutes les personnes face à la violence patriarcale et raciste et ne contribueront surtout pas à mettre fin à la violence patriarcale.

Au lieu de compter sur les politicien∙nes, la police, les juges et d’autres complices du patriarcat, nous devons formuler et obtenir par la lutte nos propres solutions et projets de société, basés sur la communauté, l’aide mutuelle, le soutien réciproque et la solidarité.

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Autodéfense Communiqué

Bravo, mais non merci !

Le 15 janvier passé, Christophe Moreau a été arrêté par la police et placé en détention provisoire à Porrentruy. Les fans de cyclisme le connaissent notamment pour avoir fini en 4ème place du Tour de France en 2000. Il y a deux semaines, il a menacé de tuer son ex-partenaire et ses deux filles.

En 2019, la police jurassienne a ignoré les nombreux appels à l’aide de la part de Mélanie et de son entourage. Mélanie a été tuée par son ex-partenaire le 21 octobre 2019 à Courfaivre. Par la suite, l’Association Mél a vu le jour pour amener au grand jour la question des violences faites au femmes et des féminicides.

La réaction rapide et décidée de la part de la police et de la justice jurassienne est peut-être due au fait que l’ex-partenaire de Christophe Moreau est une personnalité influente et connue dans le canton de Jura, mais l’engagement de l’Association Mel a sans doute joué un rôle important aussi.

Nous souhaitons que la société toute entière nous défende, plutôt que de devoir faire appel à la police et à la justice, mais en attendant que cela soit le cas, nous saluons le signal envoyé par les autorités jurassiennes à tous les hommes violents.

La police et la justice sont des instances qui, historiquement, ont été mis en place pour défendre un ordre dans lequel certaines catégories de personnes détiennent le pouvoir au détriment des autres. Ces dernières ont logiquement peu de chances à être entendues quand elles font appel à la police ou à la justice. De plus, la soumission des « femmes » étant nécessaire au bon fonctionnement du système que défendent la police et la justice, ces deux instances ne sont, en fin de compte, pas là pour garantir nos droits et notre bien-être.

Apprenons à nous défendre nous-mêmes. Soyons solidaires entre nous et condamnons fermement et publiquement chaque acte de violence. Pour qu’un jour, nous n’ayons plus besoin d’autres personnes pour défendre notre vie et notre liberté !