Catégories
Communiqué International

Une coalition d’une trentaine de collectifs suisses affichent leur soutien au luttes féministes en Autriche

Six camarades ont été arrêté-es en Autriche et inculpé-es d’organisation criminelle pour avoir prétendument coloré les murs des bureaux des partis au pouvoir le FPÖ et le ÖVP.

“Ni una menos”, “Mur des féminicides” ou “Notre colère sur vos murs” font partie des messages laissés sur les murs en réponse aux féminicides survenus en Autriche ces derniers mois. Comme partout ailleurs, la violence patriarcale est un danger mortel pour les femmes et les personnes queer dans la société autrichienne. En février de cette année, cinq féminicides ont été commis en une seule journée. En 2023, 42 féminicides ont été reportés en Autriche. En 2024, déjà 21 femmes ont déjà été arrachées à la vie par des féminicides. Chacune d’entre elles devrait encore être avec nous!

Nous, les organisations soussignées, déclarons notre solidarité totale avec les six camarades sont victimes de répression sous forme de perquisitions, de menaces avec des armes à feu lourdes et d’arrestations. Ces attaques s’inscrivent dans une longue tradition de répression et d’intimidation de la part de l’État à l’encontre des personnes qui se battent pour la justice sociale, la solidarité et contre les inégalités.

Ce qui s’est passé à Innsbruck montre une fois de plus comment les personnes qui s’expriment de manière critique vis-à-vis des structures de pouvoir existantes sont criminalisées. Les perquisitions, les arrestations et la confiscation d’objets personnels ne sont pas seulement une attaque contre les individus concernés, mais aussi contre toutes les personnes qui s’engagent pour une société plus juste et plus solidaire.

Sur ordre du parquet d’Innsbruck, des unités spéciales masquées et lourdement armées ont effectué des perquisitions dans plusieurs appartements ainsi que dans le local de gauche « Il Corvo ». Lors de l’intervention, des personnes ont été menacées par des armes lourdes, des chiens renifleurs ont été utilisés, toutes les portes des appartements ont été forcées et celles des chambres qui étaient fermées ont été enfoncées. L’ensemble de l’intervention a été documenté en vidéo.

L’État autrichien déploye une telle violence pour s’attaquer à de la peinture sur des bâtiments qui rend visible l’épidémie totalement ignorée de violence patriarcale et de féminicides. La peinture sur les murs n’a pas blessé ou menacé une seule personne, au contraire, elle attire l’attention sur la violence quotidienne contre les femmes et les personnes queer. Et l’attention du public est absolument nécessaire si nous voulons empêcher d’autres féminicides! L’État, quant à lui, exerce une violence directe et une répression contre les activistes, au lieu de consacrer des moyens et des ressources à la prévention de la violence et des féminicides. A cet égard, nous considérons que la réaction disproportionnée de la police face aux actions contre les féminicides sont aussi l’expression de la peur, car le gouvernement autrichien sait qu’il est coresponsable de chacun de ces féminicides. Chaque jour ou le gouvernement continue de maintenir en place un système de domination patriarcal, il se rend coupable de fémincide. Résister à ce système par tous les moyens qui sont à notre disposition est légitime et nécessaire.

L’histoire des mouvements (queer)féministes montre que l’État exerce une forte répression contre les personnes qui luttent pour un monde sans violence. Mais l’histoire montre aussi l’importance d’être uni-es pour s’opposer à cette violence. À une époque où les injustices sociales et les crises écologiques s’aggravent, il est essentiel que nous ne nous laissions pas intimider par la répression étatique. Nous nous tenons côte à côte avec les camarades concerné-es et ne nous laissons pas diviser ou réduire au silence par ces attaques. Notre lutte commune contre la violence patriarcale, l’exploitation, l’oppression et les politiques arbitraires de l’État continuera.

Nous exigeons l’arrêt immédiat de toutes les enquêtes contre les militant-es concerné-es, ainsi que la restitution de tous les objets confisqués. En outre, nous condamnons la répression systématique qui vise les mouvements sociaux, les activistes et les personnes qui s’expriment de manière critique vis-à-vis de l’État.

Les années passées ont montré que les gouvernements et les États ne contribuent pas volontairement à mettre fin au système patriarcal. Au vu des chiffres élevés des féminicides et de la violence patriarcale, nous ne pouvons pas nous contenter de demander gentiment, nous devons lutter ensemble pour un monde féministe. Nous appellons toutes les organisations sociales et démocratiques à se mobiliser et faire entendre leur voix contre cette criminalisation sans précédent du mouvement féministe en Autriche.

En solidarité avec toutes celles et ceux qui luttent pour un monde meilleur!

Signataires

– Collectif féministe Valais

– Feministisches Streikkollektiv Zürich

– Migrant Solidarity Network

– Offensive gegen Feminizide/ Offensive contres les féminicides

– Ni una menos-Kollektiv Zürich

– Solidarisches Bündnis Bern

– Megafon

– Berns revolutionäre Jugend

– NoWef Winterquartier Bern

– frau-kunst-politik e.V. München

– Nous Serons Le Feu

– Bewegung für den Sozialismus Zürich

– Ni una menos Basel

– AKuT 

– Feministisches Kollektiv Thun-Berner Oberland

– Fédération Libertaire des Montagnes

– Grève du Climat Neuchâtel

– Klimastreik Bern

– Projet Evasion

– Verein Klimaprozesse (Bern)

– Bewegungsfreiheit für alle!

– Queers for Palestine Bern

– JUSO Schweiz

– Bibliothèque éco-féministe de Bienne, La Bise

– Orghan

– Feministischer Salon Schaffhausen

– Sex Workers Collective

Catégories
Féminicide

Le 11 septembre 2024 à Chiasso: C’était un féminicide !

Un décès initialement déclaré comme une crise cardiaque s’est avéré être un féminicide. Le 11 septembre 2024, une femme de 40 ans a été assassinée par son mari à Chiasso.

Une fois de plus, les médias et la police en parlent comme s’il ne s’agissait pas d’une personne dont la vie venait d’être anéantie. Nous n’avons pas besoin de connaître le mode opératoire exact de l’agresseur, nous ne nous soucions pas de savoir de quel pays il était originaire et nous en avons assez de nous faire resservir sans cesse à quel point les voisin-es ne voyaient rien venir. Un féminicide sert précisément à effacer la vie entière d’une personne. Une fois de plus, les médias et la police y prêtent main forte.

Nous voulons en savoir plus sur elle que son origine et la manière dont elle est morte. Nous voulons savoir comment elle s’appelait, ce qu’elle aimait faire, ce qui la faisait rire, quel était son plat préféré, quels étaient ses projets et ses rêves… Elle était bien plus que la simple victime d’un autre féminicide et elle manquera cruellement à ses proches.

Plus nous en apprenons sur les femmes tuées, plus nous sommes en contact avec leurs ami-exs et leurs proches, plus nous sommes déterminéexs à continuer à nous battre. Ne permettons pas que l’on nous prive de la possibilité de faire le deuil de nos sœurs et adelphes perduexs. Parlons de qui elles étaient et de la raison pour laquelle elles nous manquent. La douleur et le deuil nous rendent plus fort-exs et plus solidaires. C’est ainsi que nous déracinerons le patriarcat et empêcherons d’autres féminicides !

Catégories
International

Manifestations après quatre féminicides en Turquie

Ces derniers jours, quatre meurtres brutaux de femmes ont eu lieu en Turquie. Bedriye Işık a été tuée à Amed par son mari, l’auteur était un caporal de l’armée turque. A Mersin-Mezitli, Sonay Öztürk a été étranglée par son amant présumé. Enfin, un double féminicide à Istanbul suscite une grande horreur : Le même auteur assassine Ayşenur Halil et Ikbal Uzuner. L’auteur avait démembré Ikbal avant de se jeter lui-même du haut des remparts. Il était déjà connu des services de police et avait séjourné plusieurs fois dans des institutions psychiatriques. Il avait déjà tenu des propos violents envers les femmes par le passé.

Selon la plateforme « Nous arrêterons les féminicides» (KCDP), 292 femmes ont déjà été assassinées en Turquie cette année. Il ne se passe donc pas un seul jour en Turquie sans qu’un féminicide ne soit commis, sans même compter les cas de tentatives de féminicide. De plus, nous devons partir du principe qu’il existe un chiffre noir de violences dont les médias ne parlent pas.

Les cas ont déclenché une vague de manifestations qui se sont également dirigées contre le gouvernement et la police. La police en particulier n’offre aucune protection aux personnes concernées, les plaintes sont ignorées et les personnes concernées ne sont pas prises au sérieux. L’État turc participe également à l’oppression patriarcale. Ce n’est qu’en 2021 que la Turquie s’est retirée de la Convention du Conseil de l’Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique (également connue sous le nom de Convention d’Istanbul) par un décret du président turc Recep Tayyip Erdoğan, au motif qu’elle nuit à l’unité de la famille et favorise les divorces. La plateforme KCDP, fondée par des familles de victimes de fémicide et des femmes issues de différentes organisations, a fait l’objet d’une procédure d’interdiction en 2022, car les autorités turques estiment qu’elle agit « contre la loi et la morale ».

Nous voulons envoyer notre force et notre solidarité à nos sœurs en Turquie, qui s’opposent jour après jour au système patriarcal malgré toute répression, malgré toute violence. Ces cas montrent que toute protestation est nécessaire, que ce soit en Suisse, en Turquie ou ailleurs. Ensemble, nous pouvons changer le monde !

Catégories
Féminicide

12e féminicide en Suisse en 2024

Le 6 octobre 2024, une jeune femme de 27 ans originaire d’Afghanistan a été assassinée par son mari. L’État suisse est complice.


La femme décédée, dont nous ne connaissons malheureusement que l’âge et l’origine, vivait avec ses deux enfants et son mari dans le centre d’asile et de coordination de Bülach (ZH). L’après-midi du 6 octobre, elle a été poignardée devant au moins un de ses enfants. Elle avait dit auparavant à une amie qu’elle avait peur de son mari. La police avait déjà été appelée plusieurs fois et l’homme avait été renvoyé du centre d’asile et de coordination au moins à une reprise.


Le féminicide de Bülach présente ainsi des parallèles effrayants avec le meurtre de Jamilia, tuée en avril 2022 dans le centre d’hébergement collectif de Büren an der Aare. En fait, la Suisse, qui a signé la Convention d’Istanbul sur la lutte contre la violence à l’égard des femmes, devrait justement protéger particulièrement bien les femmes réfugiées. Le contraire est le cas !


La conception profondément patriarcale de la famille sur laquelle se basse l’État suisse fait qu’il est pratiquement impossible pour les femmes de quitter leur partenaire pendant toute la durée de la procédure d’asile (qui dure souvent des années). Même si celui-ci est violent et menace leur vie. Les femmes et les enfants doivent continuer à vivre avec des hommes violents, parfois dans une seule pièce.


Les responsables et les employé-e-xs des centres d’hébergement ne reçoivent aucune formation sur la violence de genre et ignorent souvent les mesures de prévention qui pourraient être prises. Les associations n’ont souvent pas ou peu accès aux centres d’hébergement et les femmes ne reçoivent aucune information sur les offres de soutien. L’État suisse, le système d’asile suisse et les responsables des hébergements sont entièrement responsables de la mort de notre sœur le 6 octobre 2024 et de celle de Jamilia !


Nous sommes en pensée avec les enfants et les ami-exs de la femme tuée et leur envoyons beaucoup de force. Même si nous ne connaissons pas son nom, nous nous souviendrons d’elle. Ne laissons pas l’État suisse et le patriarcat continuer à tuer ! Unissons-nous, soyons solidaires et luttons !

Catégories
Non classé

Solidarité féministe avec les camarades d’Innsbruck!!

Catégories
Communiqué

Les victimes de violences sexuelles précarisées ne peuvent pas compter sur la justice suisse.

Le jugement d’un couple qui a attiré pendant plusieurs années des migrantes par le biais d’annonces au pair pour finalement les enfermer et abuser d’elles dans des conditions épouvantables a été prononcé aujourd’hui à Andelfingen. L’homme avait déjà été condamné en 2014 à une peine de 24 mois de prison avec sursis pour mise en danger de la vie d’autrui et contrainte. Il avait ensuite suivi une thérapie sexuelle ordonnée et obtenu un crédit qui estimait que le risque de récidive était faible. Il avait attiré les femmes sur Internet en leur proposant du travail. L’une d’entre elles a déclaré qu’elle se trouvait dans une situation d’urgence et qu’elle avait besoin d’un travail pour obtenir son permis de séjour. Elle a signé un contrat de travail et il l’a fait patienter pendant des mois avec des documents falsifiés. Elle a été enfermée, surveillée jour et nuit par une caméra et devait faire tout ce qu’on lui demandait. Elle avait également accueilli des invités du couple. Une fois de plus, nous devons constater qu’une femme a été abusée et violée pendant des mois et que personne n’a rien remarqué. Ce qui est particulièrement choquant, c’est qu’après que l’intéressée ait pris la fuite et porté plainte, l’homme a reçu un avertissement selon lequel la police allait le contrôler. On ne sait pas d’où. Deux mois s’écoulent entre la plainte et la perquisition, la police trouve une autre femme, enfermée dans une cage. Cela aurait pu être évité si la police avait pris au sérieux les déclarations des personnes concernées. C’est aussi la complicité de l’Etat suisse qui a permis d’exploiter la détresse des migrants* de cette manière. Si l’expulsion menace à tout moment, il n’est pas étonnant que les personnes n’osent que tardivement, voire jamais, élever la voix lorsqu’elles sont victimes d’un tel acte. Il est probable que l’auteur n’ait pas à craindre une peine trop lourde en raison de ses aveux complets. Ce cas montre clairement que les victimes de violences sexuelles précarisées ne peuvent pas du tout compter sur la justice suisse. Cela nous attriste et nos pensées ne vont pas aujourd’hui à l’agresseur mais aux personnes concernées. Nous leur souhaitons de tout cœur le meilleur et espérons qu’ensemble, nous parviendrons à changer le monde pour que plus jamais personne ne doive supporter cette violence.

Catégories
Communiqué Féminicide

Kristina on ne t’oublie pas

Le féminicide de Kristina fait la une des journaux car on vient d’apprendre les circonstance particulièrement atroces de son décès. Les détails ont été révélés alors que son meurtrier qui était son ex-mari à fait une demande de libération conditionnelle. Il avait déclaré qu’il avait agi uniquement pour se défendre, Kristina l’ayant attaqué mais les investigations ont révélé un meurtre de sang-froid, prémédité.
Kristina avait 2 filles et travaillait à son compte en tant que coach. Elle avait été finaliste du concourt de miss Suisse en 2008. Active sur les réseaux sociaux, Kristina renvoyait l’image d’une vie heureuse et sans ombre. Une vie qui a sans doute fait rêvé de nombreuses jeunes femmes. Alors que la vérité était tout autre et que Kristina subissait les violences de son mari. On ne le dira jamais assez, les féminicides ne sont pas des actes de folie isolés, ils s’inscrivent dans une spirale de violences. L’agresseur utilise différentes formes de violences et de manipulation afin d’obtenir le pouvoir sur sa partenaire. On se demande parfois pourquoi la personne qui subissait ces violences n’est pas partie tout de suite mais c’est justement ce rapport de pouvoir et de domination qui l’en empêche. Kristina avait fini par quitter son mari et c’est là qu’il l’a tuée. Parce qu’il a préféré qu’elle soit morte plutôt qu’elle vive libre, sans lui.
Nous avons le cœur lourd et nos pensées vont vers Kristina et ses proches. Pour Kristina et pour toutes les autres victimes de féminicides, pour toutexs les survivantexs, nous continuerons à nous battre contre les violences patriarcales.

Catégories
Communiqué

Ces dernières semaines, deux cas de violence patriarcale ont fait la une des médias internationaux

Au Kenya, l’athlète olympique Ougandaise Rebecca Cheptegei a été victime d’un féminicide. Son ex-partenaire l’a aspergée d’essence et y avait mis le feu. Il est lui aussi mort de ses blessures peu après l’attaque. Au début de l’année 2024 des milliers de personnes avaient manifesté contre la violence patriarcale au Kenya, le pays voisin, en réaction à plusieurs féminicides atroces. Rien que dans la première semaine de l’année, plus d’une douzaine de femmes avaient été victimes de féminicides. La coalition qui a organisé les manifestations est composée de femmes de différentes organisations et plateformes, incluant le Women’s Collective Kenya, des collectifs de travailleurs-euses du sexe ainsi que des communautés LGBTQ. Le mouvement a replacé les meurtres dans un contexte plus large de violence et d’inégalité de genre dans la région.

En France, Gisèle Pélicot a été abusée pendant des années par son mari et livrée à des dizaines d’hommes pour être violée. Il avait « proposé » ces viols collectifs sur un site de chat et rendait Gisèle inconsciente en lui administrant des tranquillisants. Ce n’est que par hasard qu’il a été découvert, et non parce qu’il a été dénoncé. Il est maintenant jugé avec de nombreux autres hommes qui ont été identifiés dans des enregistrements vidéo. Le procès a attiré l’attention internationale et a déclenché un nouveau débat public sur la violence patriarcale. Ce qui choque l’opinion publique c’est ce que les féministes dénoncent depuis longtemps: les violeurs ne sont pas des monstres mais des hommes très ordinaires, des papas modèles, des collègues sympas et des voisins attentionnés. L’affaire expose également la misogynie profonde de notre société. Gisèle a été droguée et violée pendant 10 ans au cours desquels elle a consulté pour des inflammations gynécologiques, des troubles neurologiques, des pertes de mémoire. Pourtant aucun professionel de santé n’a soupçonné qu’elle soit victime de violences sexuelles. Gisèle souhaite explicitement être citée par son nom et a refusé que le procès soit tenu à huit-clos car elle pense que la honte doit changer de camp. Elle force ainsi 50 des accusés a faire face au public. Par son attitude d’un courage exemplaire, elle fait un pas en avant historique dans la lutte contre la soumission chimique.

Ces deux cas sont liés. Ils exposent la violence du système patriarcal qui règne dans le monde entier, que ce soit en Suisse, au Kenya ou en France. Contrairement à ce qu’écrivent de nombreux journaux, il ne s’agit pas de cas exceptionnels. Cela peut sembler être le cas, car ils sont l’expression d’une violence particulièrement cruelle et impitoyable. Mais cette violence se produit tous les jours et son origine est la même. Comment se fait-il que des centaines d’hommes participent-ils à un viol collectif et que celui qui les organise s’en tire pendant des années sans jamais être dénoncé? Pour nous, ce n’est pas une surprise. Nous, les personnes concernées par cette violence, connaissons bien ce système et nous savons ce qui peut nous arriver à tout moment. C’est pourquoi une partie de notre travail consiste à nous protéger mutuellement. L’endroit le plus sûr pour nous c’est notre communauté. Et ce n’est qu’ensemble que nous pouvons nous défendre. Tout comme les milliers de femmes et de personnes queers dans les rues du Kenya, tout comme Gisèle Pélicot, qui parle au nom de nombreuses personnes concernées et qui sait qu’elle n’est pas seule.
Nous voulons profiter de ce moment pour envoyer un message à toutes les perosnnes qui, chaque jour, se soutiennent les uns les autres dans les conditions les plus difficiles. Vous n’êtes définitivement pas seulexs!

Catégories
Action Communiqué

Impressions de la Caravane contre les féminicides

La Caravane contre les féminicides a été une action puissante et mobilisatrice qui a attiré l’attention sur la crise persistante de la violence patriarcale en Suisse. Dans le cadre de cette tournée, qui comprenait différentes villes de Suisse, nous avons fait entendre un message clair : les féminicides ne sont pas une fatalité, mais le résultat d’une violence structurelle que nous combattons avec détermination.

Nous avons sillonné les rues aux alentours de Lausanne, Bienne et Zürich pour commémorer nos soeurs et adelphes assassinées, pour visibiliser cette violence visible et la nommer dans l’espace public. Des actions ont également été menées dans d’autres endroits commme à Genève, Sion, Courfaivre, Schaffhouse et Berne. Cette caravane nous a également permis de forger de nouvelles alliances et de renforcer la conscience collective sur l’urgence de la question. Ces trois jours ont été beaux, touchants, tristes, empouvoirants et combatifs.

1er jour

Sur la route entre Renens et Bussigny
Dans la forêt de Bussigny, nous avons planté un Viorne obier qui avec ses boules de fleurs blanches nous rappellera le souvenir de nos soeurs et adelphes tuées par la violence patriarcale.
Une prise de parole à également attiré l’attention sur la responsabilité des institutions suisses dans les féminicides et on a commémoré Eli qui a été assassinée en 2019 par son compagnon qui était policier dans la police de Lausanne. Des lettres écrites par la fille d’Eli et pas une de ses amies nous on rappellé qu’elle était une femme qui aimait la vie, qui aimait danser mais aussi une femme discrète qui contredisait rarement les autres. Une pierre a été déposée devant l’arbre pour rappeller aux personnes de passage qu’il s’agit d’un arbre pour commémorer toutes les victimes de féminicide.
A St-Sulpice, nous nous sommes arrêtéexs au bord du lac pour pic-niquer ensemble et distribuer des flyers en expliquant aux passant-es la raison de notre présence.
Après avoir roulé au bord du lac en criant des slogans tels que “Transformons nos larmes en rage, notre rage en force, notre force en lutte” ou “Violences machistes, offensive féministe”, nous nous sommes arrêtéexs à Vidy pour une commémorAction.
Une banderole a été accrochée sur le lac pour se souvenir de la personne assassinée à Allaman dont le corps a été jeté dans le lac Léman. C’était le 1er féminicide cette année.
Une prise de parole de Contre Attaque et Autonomie a souligné les liens entre les violences patriarcales et les autres formes d’opressions systèmiques. Elle a également attiré l’attention sur la haine transphobe et les meurtres de personnes trans qui sont le produit de la même violence patriarcale. Des affiches avec des portrait de personnes trans assassinées ont été accrochés pour se souvenir du pouvoir des personnes trans et de la nécessité de lutter à leur côté.
La caravane s’est terminée à la place du 14 juin ou un rassemblement était organisé pour rendre visible notre lutte et nos revendications. “Nous serons le feu” a pris la parole en soulignant notamment à quel point les poltiques n’avaient pas pris la mesure de la situation et en citant Virginie Despentes: “Si c’était des patrons tués par leurs employés, ça serait un scandale national”. L’assemblée des femmes kurdes a poursuivit en attirant l’attention sur les féminicides de militantes politiques et en nous rappellant le courage des femmes kurdes qui organisent l’autodéfense contre Daech et l’Etat turc. Une survivante de fémincide a fait une prise de parole courageuse soulignant à quel point il est difficile de trouver du soutien auprès des institutions. Les paroles de la soeurde Guila, dont le féminicide a embrasé l’Italie l’année passé ont été cités: “Son meurtrier n’est pas un monstre, il est le fils sain du patriarcat”. Le rassemblement s’est terminé au sons des slogans.
La caravane est ensuite montée au local de Lajîn, l’association des femmes kurdes de Lausanne pour une soirée repas et discussion. Une présentation du travail de Lajîn à montré à quel point il est important pour le mouvement féministe suisse d’échanger avec le mouvement révolutionnaire des femmes kurdes. La soirée s’est terminée avec des danses kurdes qui ont rempli nos coeurs de motivation.

2ème jour

La caravane a pris la route le matin à Bienne, forte d’une cinquantaine de participantexs.
Une première commémorAction à eu lieu à la Place Centrale ou une banderole a été accrochée et ou la Chorale Anarchiste de Bienne à chanté la “Cancion sin Miedo”, un chant contre les fémincides en espagnol.
En route pour Lengnau
Au centre du village de Lengnau, nous nous sommes souvenues de la femme tuée en juin 2023. Nous avons planté des fleurs et des flammes pour marquer notre colère et accompagner nos mortes. Une prise de parole a également dénoncé l’indifférence et promis de mener une lutte commune pour sortir de ce système qui nous enferme dans la violence
La caravane a ensuite roulé jusqu’au camp d’asile de Büren an der Aare ou notre soeur Jamila a été assassinée par son mari en avril 2022. Nous avons déployé une banderole devant le batiment afin de visibiliser ce meurtre que la Croix-rouge, responsable du camp, essaie par tous les moyens de cacher. 2 personnes de Migrant Solidarity Network ont pris la parole pour nous rappeller qui était Jamila et qu’elle devrait encore être avec nous aujourd’hui. Les responsables du camp étaient au courant de la violence du mari mais n’ont pris aucune mesure, laissant la famille de 7 personnes vivre dans une seule pièce. Le discours a souligné la violence du système d’asile suisse dans son ensemble.
Nous avons vécu ensembles de moments très émouvants et forts lorsqu’un poème écrit par la fille de Jamila a été lu. Des fleurs violettes et un pommier ont ensuite été plantés sous la demande des enfants de Jamila. Les authorité du camp refusant de donner aux enfants de Jamila un lieu de recueillement dans le jardin, nous avons pris contact avec le paysan voisin qui à très gentillement accepté que le pommier et les fleurs soient plantés sur son terrain.
Un magnifique signe de solidarité pour lutter contre le silence et l’indifférence.
Sur le chemin du retour, au son des slogans. Avec dans la charette une équipe de choc qui réalise un documentaire sur la caravane, pour que cette action ne soit pas éphémère.
La soirée s’est poursuivie avec une discussion passionante avec Sarah qui a accepté de partager avec nous le récit intime du fémincide de sa cousine Stessi qu’elle raconte dans le podcast “Celles qui restent”. La discussion autour de l’espoir et du courage était animée par la radio féministe Ultraviolet.t. et diffusées en direct. Une discussion qui nous a donné des pistes sur comment transformer le sentiment d’impuissance en résistance collective.
Après cette discussion intense, la soirée s’est terminée avec les sons féministes de nos 2 djettes.

3ème jour

Cette troisième journée a commencé avec une commémorAction au bord du lac de Richterswil. Des prises de paroles du Sexworkers collective et d’autres personnes ont expliqué qu’un fémincide avait eu lieu ici en novembre 2023. La femme tuée travaillait comme escort. Elle était venue en Suisse avec l’idée de travailler juste quelques mois avant de rentrer chez elle. Les discours ont souligné les préjugés de notre société envers les travailleuses du sexe qui s’engageraient en toute conscience dans un travail dangereux. Un appel à l’action a proposé de nombreuses manières de s’engager contre les violences patriarcales, par exemple en militant pour la décriminalisation du travail du sexe.
Des chaussures rouges ont été placées tout au long du chemin, symbolisant celles dont la vie a été arrachée.
La caravane a continué son chemin jusqu’à Wadenswil ou 2 nous nous sommes souvenues des deux femmes victimes de féminicides ces dernières années. Nous avons confectionné des fleurs en papier que nous avons déposées dans une fontaine et avons déployé une banderole pour informer les habitant-es du village sur cette réalité et s’assurer que nos soeurs ne seront pas oubliées.
Nous avons continué notre chemin au bord du lac de Zürich, entre réserves naturelles, quartiers bourgeois et plages bondées. Nous avons fait entendre notre colère et notre message.
Nous sommes arrivées juste à temps même si un peu transpirantexs pour l’échange avec les collectifs Ni Una Menos et la grève féministe Zürich.
Deux d’entre nous ont expliqué pourquoi nous avions décidé d’organiser cette caravane contre les féminicides et nous avons échangé sur nos luttes communes.
Notre manifestation s’est terminée à Altstetten ou nous avons été accueilliexs au son des tambours par Borumbaia. Un rassemblement était organisé par Ni Una Menos Zürch en collaboration avec des personnes du quartier qui connaissaient Fulya, une jeune femme kurde victime d’un féminicide en 2021. Une personne qui connaissait Fulya à partagé avec nous en poème qu’elle à écrit en sa mémoire. Une prise de parole à également souligné que les féminicides ne représentent que la pointe immergée de l’iceberg des violences patriarcales.
Une militante de Zora a pris la parole pour parler d’Ivana Hoffmann. Ivana est une jeune communiste noire d’allemagne qui en 2014 a décidé de rejoindre les forces internationaliste qui luttaient aux côtés des kurdes contre Daech. Elle est tombée dans une attaque de Daech le 7 mars 2015. La prise de parole a souligné qu’on devait se donner pour mission d’apprendre d’Ivana, de transmettre son courage, sa joie de vivre et son ambition. Et se donner pour mission de lutter courageusement car le patriarcat ne se laissera pas détruire sans une lutte déterminée. Notre caravane s’est terminée sur une note combative au son des slogans “Ni Una Menos” et des tambours.

Actions dans d’autres endroits

La caravane contre les féminicides, c’était pas seulement 3 jours de manif à vélo mais aussi et surtout des mobilisations dans différentes régions pour montrer que les féminicides sont une réalité qui touche les villes comme les campagnes, les plaines comme les montagnes, absolument toutes les couches de notre société.
Mais ensemble on organise la riposte! Parce-que les violences patriarcales ne sont pas une fatalité, on luttera jusqu’au jour ou on pourra danser sur les cendres du patriarcat.

Courfaivre:

Manifestation à Courfaivre en mémoire de toutes celles qui comme Mélanie ont péri sous les coups d’un homme.  Organisé par l’Association Mél.

Sion:

Action commémorative à Sion organisée par le collectif féministe Valais. En décembre 2023, un féminicide a eu lieu à Sion, le meurtier a également tué un autre homme. Malgré le fait que le meurtier avait proféré des menaces et harcelé la victime, la justice valaisanne a refusé de parler de féminicide.
L’action commémorative a permis de montrer qu’on oublie pas ni notre soeur tuée à Sion, aucune des victimes de féminicides.

Berne:

Action à Berne ou le collectif pour la grève féministe à déposé des chaussures rouge en ville, en particulier sur des ponts ou l’amour romantique est célebré en utilisant des cadenas. Les chaussures rouges sont un symbole utilisé partout dans le monde pour symboliser les victimes de féminicides.

Schaffhouse:

À Schaffhouse, le Salon Féministe a organisé une conférence sur le thème du féminicide, en mettant l’accent sur le travail essentiel des maisons des femmes. La présentation a été suivie d’une action commémorative pour Mariam.


Genève:

Action organisée par la grève féministe Genève dans le quartier de Chatelaine ou un féminicide a eu lieu en mai 2023. Une de nos soeurs est décédée suite aux violences sexuelles de son compagnon. On ne l’oublie pas, on continuera a parler de son histoire et à lutter tant qu’il faudra contre les fémincides.

Remerciements

Nous remercions toutes les personnes qui ont résisté avec nous contre le système patriarcal raciste et capitaliste. Nous étions nombreuxses et nous continuerons la lutte jusqu’à ce que cette violence prenne fin ! Nous remercions chaleureusement tous les collectifs et toutes les personnes qui ont participé à la caravane.

Un immense merci à (dans le désordre):

  • Contre Attaque & Autonomie
  • Nous serons le feu
  • Lajîn – Assemblée des femmes kurdes de Lausanne
  • Grève Féministe Vaud
  • Atelier des Machines
  • Clip Clip Tulipe
  • Sexworkers Collective
  • Migrant Solidarity Network
  • Tom de Büren an der Aare, pour nous avoir laissé planter un pommier sur son terrain.
  • Chorale Anarchiste de Bienne
  • Ni una Menos Zürich
  • Borumbaia Zürich
  • Association Mél
  • Collectif Féministe Valais
  • Collectif de la grève féministe Zürich
  • Collectif de la grève féministe Berne
  • Sarah de décharge podcasts, decharge.co
  • Radio ultraviolet. t
  • Grève Féministe Biel-Bienne
  • Queer Bienne
  • Quai du Bas, Bienne
  • Grève Féministe Genève
  • Feministischer Salon Schaffhausen
  • L’équipe qui réalise le documentaire sur la caravane contre les féminicides
  • Tous les collectifs qui ont signé l’appel de la caravane
  • Et toutes les personnes solidaires qui ont cuisiné pour nous!

La lutte continue!

Catégories
Communiqué

Appel à l’action

Dimanche 01.09, nous avons organisé une commémorAction à Richterswil pour une de nos sœurs qui a été tuée par la violence patriarcale. Elle travaillait comme travailleuse du sexe. Voici un appel à l’action, tout le monde est concerné, nous pouvons tous faire notre part. Commençons donc par une liste de suggestions d’actions que vous pourriez avoir envie de prendre:

Que puis-je faire?

  • Lutter contre la stigmatisation
  • Construisez une société de soins, de sécurité et de soutien en prenant la parole si vous voyez que quelqu’un dans votre entourage (pas seulement les femmes et les personnes marginalisées) est traité injustement, contraint ou menacé, ou se sent en insécurité.
  • Reconnaître le travail du sexe comme une profession
  • Davantage de femmes et de personnes marginalisées à des postes décisionnels et politiques. Si elles ne peuvent pas occuper elles-mêmes ces postes, les décideurs politiques doivent les consulter avant d’adopter de nouvelles lois ou réglementations.
  • Encourager et promouvoir la thérapie
  • Rien sur nous sans nous. Faire de l’implication des personnes qui sont concernées par une règle ou une réglementation, et du fait que leur contribution a plus de poids que d’être simplement enregistrée statistiquement, une norme. Celles qui ont le plus de connaissances sur le sujet devraient avoir un droit de parole prioritaire.
  • Les travailleuses du sexe devraient avoir le même accès aux examens de santé que les travailleurs du sexe masculins et trans ont actuellement.
  • Défendre une politique qui soutient l’égalité des droits et l’autonomie corporelle.
  • Rejeter le modèle nordique
  • Exiger et soutenir des programmes éducatifs (à l’école et au travail) qui renforcent la conscience et l’empathie pour le genre, le racisme, la bigoterie et les luttes des marginalisés. Également des programmes qui se concentrent sur la gestion des émotions, les compétences de communication et les relations saines.
  • Hébergement pour les personnes maltraitées.
  • Congé menstruel. 2 jours de congés payés par mois pour les femmes.
  • Soutien aux entreprises qui envoient des produits d’hygiène féminine aux femmes et aux filles défavorisées afin qu’elles puissent aller plus souvent à l’école. Comme https://www.daysforgirls.org/
  • Meilleure rémunération des enseignants et des infirmières
  • Abordez le sujet si vous entendez des remarques désobligeantes sur les femmes ou des personnes marginalisées.

Si l’une de ces propositions n’a pas encore fait l’objet d’une pétition

, lancez-en une et faites-la circuler.

Réfléchissez à d’autres moyens de contribuer au rééquilibrage des pouvoirs.

Prise de parole à Richterswil

Nous sommes ici aujourd’hui pour attirer l’attention sur la triste réalité des féminicides, en particulier ici en Suisse, avec une commémoration spéciale pour une sœur et collègue qui a été tuée ici l’année dernière.

Comment cela s’est-il produit ? Comment se fait-il que si peu de gens soient au courant ? Des personnes se sont-elles même senties concernées?

Lorsque vous entendez qu’elle était travailleuse du sexe, qu’est-ce qui vous vient à l’esprit ?

Pensez-vous qu’il s’agit de justice rendue pour une vie immorale ? Pensez-vous qu’elle savait dans quoi elle s’engageait ? Si c’est le cas, j’aimerais vous demander, premièrement, en quoi c’est différent de dire quelque chose comme « regardez ce qu’elle portait, elle l’a bien cherché ». Deuxièmement, pourquoi est-il devenu acceptable, voire attendu, qu’une personne, quel que soit son sexe, puisse être blessée ou tuée dans l’exercice de sa profession quelle qu’elle soit?

Quelles sont les nombreuses façons dont la pensée patriarcale s’est ancrée dans chacun de nos esprits ? Comment en sommes-nous venu.es à accepter le danger et la violence ? Comment en sommes-nous venu.es à accepter un système tant que nous en sommes les bénéficiaires ?

Je pose ces questions parce que l’on parle beaucoup de détruire le patriarcat, mais il s’agit généralement d’amener les autres à mettre en œuvre ces changements. Mais je tiens à vous rappeler que chaqun et chaqune d’entre nous a non seulement le pouvoir d’agit contre le patriarcat, mais aussi le devoir de le faire. Je crois qu’il est du devoir de celles et ceux qui ont plus de soutenir et de défendre celles et ceux qui ont moins. D’être la voix de celles qui n’en ont plus, de voir ce que les autres choisissent de ne pas voir.

Nous pouvons rééquilibrer notre société non pas en démtruisant les hommes, mais en empouvoirant les femmes et les personnes marginalisées.

Le travail du sexe est souvent présenté comme le plus vieux des métiers mais il n’est pas considéré comme une véritable profession. Certes, il l’est un peu plus ici en Suisse où il est légal, mais il n’a pas été totalement décriminalisé. Nous bénéficions d’un soutien et de soins, mais il s’agit surtout de nous aider lorsque les choses tournent mal, et non d’empêcher les problèmes de se produire. Il n’existe pas de formation ou d’éducation formelle pour nous, alors qu’il y a un réel besoin en la matière. Il s’agit d’un secteur incroyablement complexe et nuancé, pour lequel nous pourrions bénéficier d’une formation structurée. En raison du manque de connaissances, de la stigmatisation et des réglementations qui varient d’un canton à l’autre, un grand nombre des personnes les plus vulnérables ont des problèmes avec la loi et perdent de grosses sommes d’argent, ce qui les empêche de changer leur situation économique et affecte leur niveau de sécurité.

Toute personne a droit à la dignité, à un environnement de travail et de vie sûr, à l’éducation et à un revenu, mais ces besoins fondamentaux sont soit refusés, soit pratiquement inaccessibles pour beaucoup.

Nous vous demandons aujourd’hui de nous donner les moyens d’agir. Soyez la voix des sans-voix. Même si vous êtes moralement ou autrement opposé à l’industrie du sexe, j’espère que vous ne vous opposerez pas à ce que d’autres personnes voient leurs droits fondamentaux respectés, et à ce que des vies soient littéralement sauvées.

Nous pouvons toutes et tous observer comment la mentalité patriarcale à pu se nicher en nous et nous en libérer doucement.

Nous vous demandons aujourd’hui de vous joindre à nous pour voter en faveur de la décriminalisation du travail du sexe et de l’acceptation d’un programme de formation sur la manière de faire notre travail en toute sécurité et de manière efficace.

Ensemble, nous pouvons changer les choses. Cela commence avec nous. Cela commence aujourd’hui.