Catégories
Féminicide

17e féminicide en Suisse en 2024

Une femme de 65 ans a été tuée le 26 novembre à Morbio Inferiore (TI).

Il s’agit du 17e féminicide en Suisse en 2024.

Un jour seulement après la Jjournée internationale de lutte contre la violence patriarcale, une femme a été tragiquement arrachée à la vie par la violence patriarcale à Morbio Inferiore. Nos pensées vont à elle et à toutes les personnes qui l’aimaient et qui doivent maintenant faire face à cette perte.

 Les médias rapportent que le voisinage de Morbio Inferiore est choqué, car l’acte a eu lieu dans un quartier « calme et normal ». Mais c’est justement là que réside le problème : la violence patriarcale a lieu partout, indépendamment des contextes sociaux, économiques ou géographiques. Elle est profondément inscrite dans notre société et son omniprésence fait qu’elle est souvent invisibilisée ou décrite comme un « cas isolé ».

Cet acte nous rappelle douloureusement que le patriarcat ne se repose jamais. Derrière chaque statistique et chaque nouvelle concernant un féminicide se cache une personne dont la vie a été détruite par la violence – une vie que nous ne devons jamais oublier.

Mais alors que nous pleurons celle qui a été tuée, nous ne devons pas perdre espoir.

Nous devons reconnaître qu’aucun quartier, aucun foyer, aucun environnement n’est automatiquement épargné par la violence patriarcale. Tant que nous ne briserons pas ces structures, la violence ne restera pas l’exception, mais un élément normalisé de notre société.

Ensemble, nous pouvons créer une société dans laquelle la violence patriarcale n’a plus sa place. Chacunex d’entre nous peut faire partie de la résistance.

Continuons à nous battre, à nous organiser et à rester solidaires.

Pour une vie sans violence !

Catégories
Événement

✊Journée internationale de lutte contre la violence patriarcale✊

❤Manifestation pour le 25 novembre❤️‍🔥

Jusqu’à présent, 18 femmes ont été assassinées en Suisse en 2024. 18 dont nous savons qu’elles ont eu lieu. Les féminicides sont minimisés et légitimés par les médias bourgeois et la justice, bien qu’une femme soit victime d’un féminicide toutes les deux semaines.

Par féminicide, nous entendons les meurtres de femmes et de jeunes filles pour des motifs misogynes.
Cela concerne également les personnes féminisées, c’est-à-dire les personnes qui sont socialement forcées dans la catégorie des femmes, bien qu’elles s’identifient à un autre sexe, par exemple comme non-binaires ou trans.

Dans le monde entier, les personnes sexisées sont chassées par les fascistes, exploitées par le capitalisme et assassinées par le racisme et le patriarcat. Ils veulent protéger les rapports de force existants et continuer à renforcer leurs privilèges.

Collectivement, nous nous organisons contre cette violence patriarcale multiple et nous nous solidarisons avec les luttes féministes dans le monde entier. Nous nommons ces injustices qui mettent notre vie en danger et nous luttons collectivement pour un monde sans masculinité toxique, sans violence sexualisée et sans féminicide.

Le 25 novembre, nous rendrons hommage aux personnes assassinées, aux survivantexs et à cellexs qui restent, sur la place Ni-Una-Menos (anciennement Helvetiaplatz) à 19h00.

La nuit sera longue ✊❤️‍🔥.

Colère collective et concentrée contre la violence patriarcale !
Nous nous voulons vivantexs !
Ni una menos !

Catégories
International

Echos d’un soulèvement révolutionnaire en Iran

On propose le résumé d’un podcast ou Chowra Makaremi, une chercheuse française d’origine iranienne, explique comment le soulèvement Jin Jiyan Azadî a fait vaciller les piliers du régime iranien. Elle nous éclaire notamment sur comment la solidarité et l’empathie ont remplacé le sentiment d’indifférence au sein de la société. Son analyse sur l’ancrage de la protestation dans la puissance du deuil et comment la demande de justice pour les personnes assassinée s’est étendue des seules familles directement concernées à toute la population nous donne des éléments de réflexion pour notre campagne contre les féminicides.

  • Est-ce que la lutte contre les féminicides bouscule les piliers du gouvernement suisse ?
  • Qu’est-ce qui fait que des dizaines de féminicides aient lieu chaque année dans l’indifférence ?
  • Comment cultiver l’espoir comme une pratique de lutte ?

Autant de questions que Chowra Makaremi nous propose de réfléchir.

Le 16 septembre 2022 l’étudiante iranienne d’origine kurde Mahsa Jina Amini meurt en garde à vue après avoir été arrêtée par la police pour avoir mal porté son voile. Le jour même le pays s’embrase et au cours des manifestations, plusieurs femmes enlèvent leur voile et défilent en scandant notamment “femme,vie, liberté”, inspiré du slogan féministe kurde “Jin Jiyan Azadî”. Les manifestations gagnent l’ensemble du pays et donnent à voir une rare solidarité entre les différentes ethnies ainsi qu’entre les hommes et les femmes. Ce mouvement d’une ampleur inédite dans l’histoire du régime des Molahs pose une vieille question de philosophie politique, celle de la possibilité du soulèvement, de la désobéissance et de la Révolution.

Chowra Makaremi est anthropologue, chercheuse au CNRS et spécialiste de la violence d’État. Dans son livre « Femme Vie Liberté », elle tient la chronique à distance de cette insurrection. Même si les grosses manifestations ont fini par s’arrêter et que le gouvernement a tenu, pour elle on a bien eu affaire à un soulèvement de nature révolutionnaire qui s’est attaqué frontalement à plusieurs piliers de la République islamique qui est en place depuis la révolution de 1979.

  • Quand est-ce qu’un peuple cesse de croire en la voie électorale pour changer les choses ?
  • Qu’est-ce qui fait qu’un régime tient ou ne tient plus ?
  • A quoi tient une révolution?

Le soulèvement qui a commencé en 2022 en Iran a des dimensions révolutionnaires parce que il rassemble toutes les franges de la population, qu’il prend place partout dans le pays en même temps et qu’il demande un renversement du régime. Le mouvement femme vie liberté a franchi les lignes rouges du régime, en mettant au centre du débat certains sujets dont il ne faut pas parler, qu’on ne peut pas négocier. Ces lignes rouges ont été tracées par un régime de terreur qui normalise la violence et conduit ainsi à son déni. La question du voile obligatoire est une de ces lignes rouges, qui a pendant longtemps fait l’objet de tentatives de négociations sans être jamais remis en question. Dans les années 2000-2010, les féministes iraniennes qui étaient déjà extrêmement actives et très bien organisées ont mené des luttes pour obtenir des réformes absolument essentielles telles que les droits civils, les questions d’héritage ou le droit de faire du sport. Leur stratégie était de négocier ce qui pouvait l’être sans remettre en question les fondamentaux du régime.

En 2022, quand les femmes descendent dans la rue, qu’elles enlèvent leur voile et le brûlent, elles transforment les frontières de l’espace public en barricades. Ce soulèvement est révolutionnaire car il fait vaciller les piliers du régime, ce que lui permet de maintenir son hégémonie, d’assurer un pouvoir qui ne fonctionne pas uniquement par la force des kalashnikov mais également par l’adhésion, en créant des statut quo qui sont acceptés par la société civile dans une certaine mesure.

Les 3 piliers qui s’effondrent en 2022 sont le régime d’affect, les valeurs et les modes d’identification collective.

L’identité collective iranienne s’est construite autour d’un récit fondateur présentant le régime des Molahs comme seul héritier légitime de la révolution de 79, avec la célébration des martyres de la révolution de 79 et de la guerre d’Irak. Mais en 2022, l’identité iranienne ne correspond soudainement plus à l’identité de la République islamique. Les supporters iraniens ont sifflé leur équipe nationale dans le stade de football pendant la Coupe du monde au Qatar. Des slogans tels que je me battrai, je mourrai, je libérerai l’Iran sont scandés. L’Iran est soudain perçu comme occupé par une clique d’élites dirigeantes et un divorce s’opère entre le pays réel et la République islamique. Mais ce divorce est relativement récent.

Le soulèvement de 2022 entraîne également un retournement des valeurs où le courage est valorisé au lieu de la prudence. On voit des vidéos circuler ou des jeunes filles crient contre des miliciens qui leur demandent de se re-voiler. Ces formes d’éclats de violence dans la rue auraient été perçus comme de la folie ou de l’hystérie il y a quelques années. De la même façon que certaines formes de militantisme peuvent passer pour de l’extrémisme radical.

Ce changement de système de valeurs permet un changement du régime d’affects qui était basé sur l’indifférence. Cette indifférence qui va de pair avec l’individualisme et l’atomisation de la société empêchait de ressentir de l’empathie pour les autres. Cette indifférence est une construction sociale qui est un élément clé qui permet au régime de maintenir son hégémonie. Il s’agit de la même indifférence qui fait qu’on puisse passer à coté de personnes qui vivent dans la rue par des températures en dessous de zéro et qu’on puisse accepter cet état de fait. Il faut tout un ordre social pour permettre que cela se produise. De la même façon en Iran, les familles de prisonnièr-es politiques étaient appelées dans un parc de loisir qui s’appelait le Luna Parc pour recevoir des nouvelles de leurs proches. J’ai vécu cela quand j’étais petite et que ma mère était détenue dans la prison d’Evin. Dans cet espace extrêmement violent, où des mères à qui on annonçait l’exécution de leurs enfants s’effondraient et étaient violemment évacuées par les gardiens, des personnes mangeaient des glaces et des barbes à papa en s’amusant. Des années plus tard en y rependant je me dis que c’est complètement fou. Pour manufacturer cette indifférence, la violence d’État joue un rôle fondamental. Paradoxalement, le fait qu’aient lieu  de nombreuses exécutions publiques avec une mise en scène publique, ça fait qu’on s’y habitue. Ça devient quelque chose de l’ordre du quotidien mais aussi de l’ordre du spectacle qui permet d’indiquer à la population quel est le niveau auquel on se situe. La question du seuil de tolérance est importante dans un pays comme l‘Iran ou la peine de mort existe non seulement pour la vente de de la drogue, mais également pour la simple possession de stupéfiants. Et le fait qu’énormément de jeunes hommes soient exécutés pour des questions de drogue ça augmente le seuil de sensibilité à la violence. Cela permet d’exercer une plus grande violence politique. Mais en 2022, le repli dans l’indifférence n’a pas eu lieu et la mort de Mahsa Jina Amini a signé le retour de l’empathie et de la solidarité. Des formes de contestations utilisées jusque là uniquement par les militant-es et les familles de prisonnièr-es politiques telles que le fait de demander justice pour les mort-es se sont étendues à toute la société civile. La contestation contre le pouvoir s’est ancrée dans le deuil avec une façon de se montrer extrêmement solidaire et empathique. C’est dans les émotions ressenties face à l’injustice de la mort de Mahsa Jina Amini que c’est ancrée la mobilisation qui a embrasé le pays en quelques jours. La population a cessé de se détourner des familles des personnes exécutées, de se détourner d’elles comme ça avait été le cas dans les années 80, ce dont ma famille a fait l’expérience. Le soulèvement Jin Jiyan Azadî a fait plus de 500 mort-es mais malgré cette répression, malgré le risque de se faire arrêter, torturer et condamner à mort, les iraniens et les iraniennes ont continué à protester. Cette empathie retrouvée s’est étendue au delà des seules familles des victimes et a constitué le moteur affectif de la révolte.

Quand on me demande si le soulèvement a des chances de renverser le pouvoir je me dis qu’on est au cœur d’un malentendu politique et philosophique.

On a pas besoin de bonnes raison d’être optimiste parce que la question du courage politique s’articule dans l’espoir. Quand on court pour avoir son bus on n’est pas tout le temps en train d’évaluer si on l’aura ou pas, on court parce qu’on veut l’avoir. De la même façon quand le peuple ukrainien à fait face à une invasions totale de la Russie, il n’a pas évalué ses chances de réussite car il était question de se mettre dans une résistance de survie. Le problème c’est qu’ici on a perdu la pratique de l’espoir comme une pratique de lutte, une pratique collective. Le courage c’est quelque chose avec lequel on se met en résonance et pas quelque chose qu’on applaudit de l’extérieur en évaluant ses chances de réussites. On fait face ici a d’énormes défis politiques et sociaux et on n’est pas armé-es collectivement pour leur faire face puisqu’on a perdu toute pratique de l’espoir, toute conception politique de ce à quoi sert le courage.

Si on commence à applaudir les Iraniennes je pense qu’on est perdu-es. Il s’agit au contraire d’apprendre d’elles pour arriver à évaluer comment est-ce que les soulèvements révolutionnaires ré-ouvrent toujours la possibilité de déboulonner des ordres qui semblent indéboulonnables. Parce que c’est comme ça que se construit l’hégémonie, en donnant impression que la fiction du pouvoir c’est la réalité du pouvoir. Le régime en Iran tenait sur des piliers idéologiques qui lui assuraient non seulement l’obéissance, mais aussi l’adhésion du peuple en combinant une politique de violence et de déni de cette violence, en réécrivant l’histoire et en faisant croire à la fiction d’une réforme possible. Le soulèvement de 2022 a disloqué ces piliers et même si les manifestations sont devenues rares la République islamique a définitivement perdu sa légitimité et elle ne se maintient plus que par la force. Elle est donc condamnée tôt ou tard à mourir.

Le podcast à écouter ici :

https://www.arteradio.com/son/61685349/quoi_tient_une_revolution

Et son livre : « Femme ! Vie ! Liberté ! »  qui identifie les genèses multiples du soulèvement Jin Jiyan Azadî, et tente de saisir le basculement  révolutionnaire irréfutable qu’il représente:

https://www.editionsladecouverte.fr/femme__vie__liberte_-9782348080449

Catégories
Action Événement

Manif à Bienne contre les violences patriarcales

Vous avez remarqué des paires de chaussures rouges dans les rues de Bienne? C’est un symbole utilisé a travers le monde pour commémorer les victimes de fémincides. On les a déposées avec un lien vers cet appel à manifester parce-que les féminicides ne sont pas une fatalité et qu’on veut s’organiser pour lutter ensemble contre les violences patriarcales.

Appel à manifester

Le 25 novembre est la journée internationale dédiée à la lutte contre les violences patriarcales. En Suisse, une femme est tuée toutes les deux semaines en raison de son genre. Le nombre de féminicides est sûrement plus élevé mais l’état et les médias font comme si il s’agissait de cas isolés. Pourtant les féminicides sont rendus possibles par tout un système qui normalise les discriminations et les violences sexistes. Pour les personnes sexisées, les violences patriarcales sont une réalité quotidienne épuisante. Parce que notre avis vaut moins que l’avis d’un homme cis, parce qu’on nous touche sans notre consentement, parce que la précarité menstruelle est notre réalité, parce que nos „non“ ne valent rien, parce qu’on est délégitimées si on ne répond pas aux normes de la féminité mais aussi quand on y répond „trop“, parce qu’à compétences égales nous n’avons pas les mêmes opportunités ni les mêmes salaires, parce que tout le monde a des droits sur nos corps, parce que nous n’avons pas de droits sur nos corps, parce que notre travail doit être gratuit, parce que la médecine ne se préoccupe pas de nos corps, parce qu’on est en danger quand on a des relations avec des hommes cis, parce qu’on est en danger dans l’espace public, parce que nos vies ont peu de valeur. 

Ce système patriarcal qui nous étouffe est  fortement lié au système capitaliste qui ne survit qu’en exploitant la majorité de l’humanité pour préserver les intérêts de la classe dominante. Lutter contre ce système c’est lutter aux côté des et pour toutes les personnes qui sont victimes de ces violences et d’autres violences en raison de leur origine. Comme les femmes et queers de Palestine qui subissent un génocide. Le mouvement féministe global est un moteur dans la lutte contre l’exploitation. Aujourd’hui les femmes jouent un rôle historique dans les luttes de libération au Kurdistan, au Soudan ou encore en Iran. Le pouvoir se trouve dans l’organisation collective. On a besoin de se rassembler dans la rage et dans la douceur. Le changement viendra des personnes opprimées car les dominants se confortent dans leur pouvoir et qu’ils ne peuvent et ne veulent pas voir les souffrances des autres. Notre but en tant que féministes est de mettre en lumière ce que les institutions ou groupes dominants ne veulent pas voir et de dénormaliser les violences considérées comme normales.

Rejoins-nous!

  • Le 23 nov: RDV à 12h30 à la gare de Bienne pour aller ensemble en train à la manif nationale à Berne (qui commence à 14h sur la Schützenmatte)
  • Le 25 nov: RDV à 18h30 devant la fontaine de l’Ange à Bienne pour une Marche aux flambeaux.

A propos de la marche aux flambeaux du 25 nov à Bienne

Pourquoi une manif sans hommes cis?

La mixité choisie n’est pas une fin en soi mais elle est un puissant moyen d’émancipation pour des groupes de personnes opprimées. De fait, de nombreux espaces de notre société sont accaparés par les hommes cis. On veut reprendre l’espace et se renforcer ensembles. Les hommes cis peuvent et doivent s’engager contre les violences patriarcales, ils en ont l’occasion au quotidien.

Pourquoi une manif sans demande d’autorisation?

Parce qu’on refuse de suivre les règles des institutions répressives qui protègent le patriarcat. Aller dans la rue, se rassembler, donner notre avis c’est notre droit. On prend le droit résister afin de défendre nos existences et celles de toutes les autres personnes opprimées. 

Ensemble nous avons de la force ! Come together and fight <3 avec Amour et Rage <3

Catégories
Féminicide

15 et 16ème féminicides

Une femme de 42 ans et sa fille de 17 ans ont été assassinées le 25 oct
Il s’agit des 15ème et 16ème féminicides en Suisse en 2024
On vient d’apprendre qu’un père vient de tuer sa compagne et leur fille pendant la nuit. On a envie de hurler de rage et de tristesse! On pense très fort aux proches des victimes, aux camarades de classe de la lycéenne et leur envoie beaucoup de force.
Une fois de plus on est consternées par la façon dont la presse parle de ce double féminicide. Certains parlent de “drame familial” et osent même titrer que le couple “vivait au dessus de ses moyens”. Les féminicides sont des crimes de possessions qui sont tous liés entre eux par le fait qu’ils n’auraient pas pu être commis si on ne vivait pas dans une société profondément misogyne qui banalise les discriminations sexistes.
L’été passé, la police du canton de Neuchâtel expliquait dans un communiqué que ces dix dernières années 10 des 11 meurtres qui avaient eu lieu dans le canton était des féminicides. C’est une réalité que notre gouvernement essaie de nous cacher en refusant d’établir des statistiques sur les féminicides: la majorité des meurtres commis en Suisse sont des fémincides!
Mais on ne lachera rien jusqu’à ce toutes les mesures de prévention possibles aient été mises en place pour prévenir les violences patriarcales. Mais on sait aussi que toutes les mesures du monde ne suffiront pas tant qu’on vivra dans un système capitaliste basé sur le patriarcat. C’est pour cela qu’on appelle tout le monde a descendre dans la rue le 25 novembre – journée de lutte contre les violences patriarcales. De nombreuses manifestations auront lieu un peu partout en Suisse. On relayera les appels!
Ensembles contre les violences patriarcales!

Catégories
Féminicide

14 éme féminicide

Le 23 octobre 2024, une femme de plus a été tuée en Suisse. Elle était âgée de 61 ans.Il s’agit du 14e féminicide en Suisse cette année.La femme, dont nous ne connaissons malheureusement pas le nom, a été retrouvée morte à 17h30. Nous ne savons pas ce que vous ressentez, mais pour nous, il est insupportable d’imaginer ce qui s’est passé. Dans notre tête, les féminicides ont lieu au milieu de la nuit. Probablement parce qu’ils sont si insupportables que nous devons imaginer qu’ils ne peuvent pas avoir lieu pendant une journée ordinaire. Aussi parce que nous avons appris que la violence envers les femmes ne se produit pas au vu et au su de toustexs.En réalité, cette violence fait partie du quotidien en Suisse. Nous la voyons toutexs, nous décidons simplement de fermer les yeux. Les féminicides ont rarement lieu la nuit, mais bien plus souvent pendant la journée. Et ils ne sont pas un acte affectif, mais la fin tragique et prévisible d’une spirale de violence.Aussi insupportable que cela puisse être, pensons à ce que la femme de 61 ans de Brig-Ried a dû endurer avant de mourir.

Ne fermons plus les yeux à l’avenir et intervenons dès que nous constatons de la violence. Pour notre sœur décédée de Brig-Ried, pour ses proches et pour nous toutexs.

Catégories
Événement

Week-end de prévention contre les violences conjugales

Les 19 & 20 octobre 2024 à la Salle Atrium à Vicques.


Une fabuleuse et poignante pièce de théâtre, exclusivement mise sur pieds par la troupe de théâtre Mask’art’ade sera présenter. Divers stands associatifs et artisanaux seront également présents, ainsi qu’une succulente restauration valaisanne.

Infos et réservations: voir sur le flyer ou dans le texte ci dessous.

Programme

Samedi 19 octobre

11h30: discours de Bienvenue de la part de l’Association Mél

13h00: initiation et démonstration d’autodéfense

16h00: conférence sur le fonctionnement, les actions et les revendications de l’Association Mél, suivie d’une conférence sur les mécanismes de la violence, présentée par M Christophe Marquis.

20h00: présentation de la pièce de théatre “Les Battantes” par la troupe Mask’Art’Ade.

Prix pour le spectacle: adultes 20.-/ enfants 5.-

Réservations: 077 538 48 20 (18-19h30)

Dimanche 20 octobre

11h00: discours de Bienvenue de la part de l’Association Mél en présence de la Châticlique

13h00: conférence sur le fonctionnement, les actions et les revendications de l’Association Mél, suivie d’une conférence sur les mécanismes de la violence, présentée par M Christophe Marquis.

Pour terminer présence de la Vicaclique

17h00: présentation de la pièce de théatre “Les Battantes” par la troupe Mask’Art’Ade

Prix pour le spectacle: adultes 20.-/ enfants 5.-

Réservations: 077 538 48 20 (18-19h30)

Catégories
Communiqué International

Une coalition d’une trentaine de collectifs suisses affichent leur soutien au luttes féministes en Autriche

Six camarades ont été arrêté-es en Autriche et inculpé-es d’organisation criminelle pour avoir prétendument coloré les murs des bureaux des partis au pouvoir le FPÖ et le ÖVP.

“Ni una menos”, “Mur des féminicides” ou “Notre colère sur vos murs” font partie des messages laissés sur les murs en réponse aux féminicides survenus en Autriche ces derniers mois. Comme partout ailleurs, la violence patriarcale est un danger mortel pour les femmes et les personnes queer dans la société autrichienne. En février de cette année, cinq féminicides ont été commis en une seule journée. En 2023, 42 féminicides ont été reportés en Autriche. En 2024, déjà 21 femmes ont déjà été arrachées à la vie par des féminicides. Chacune d’entre elles devrait encore être avec nous!

Nous, les organisations soussignées, déclarons notre solidarité totale avec les six camarades sont victimes de répression sous forme de perquisitions, de menaces avec des armes à feu lourdes et d’arrestations. Ces attaques s’inscrivent dans une longue tradition de répression et d’intimidation de la part de l’État à l’encontre des personnes qui se battent pour la justice sociale, la solidarité et contre les inégalités.

Ce qui s’est passé à Innsbruck montre une fois de plus comment les personnes qui s’expriment de manière critique vis-à-vis des structures de pouvoir existantes sont criminalisées. Les perquisitions, les arrestations et la confiscation d’objets personnels ne sont pas seulement une attaque contre les individus concernés, mais aussi contre toutes les personnes qui s’engagent pour une société plus juste et plus solidaire.

Sur ordre du parquet d’Innsbruck, des unités spéciales masquées et lourdement armées ont effectué des perquisitions dans plusieurs appartements ainsi que dans le local de gauche « Il Corvo ». Lors de l’intervention, des personnes ont été menacées par des armes lourdes, des chiens renifleurs ont été utilisés, toutes les portes des appartements ont été forcées et celles des chambres qui étaient fermées ont été enfoncées. L’ensemble de l’intervention a été documenté en vidéo.

L’État autrichien déploye une telle violence pour s’attaquer à de la peinture sur des bâtiments qui rend visible l’épidémie totalement ignorée de violence patriarcale et de féminicides. La peinture sur les murs n’a pas blessé ou menacé une seule personne, au contraire, elle attire l’attention sur la violence quotidienne contre les femmes et les personnes queer. Et l’attention du public est absolument nécessaire si nous voulons empêcher d’autres féminicides! L’État, quant à lui, exerce une violence directe et une répression contre les activistes, au lieu de consacrer des moyens et des ressources à la prévention de la violence et des féminicides. A cet égard, nous considérons que la réaction disproportionnée de la police face aux actions contre les féminicides sont aussi l’expression de la peur, car le gouvernement autrichien sait qu’il est coresponsable de chacun de ces féminicides. Chaque jour ou le gouvernement continue de maintenir en place un système de domination patriarcal, il se rend coupable de fémincide. Résister à ce système par tous les moyens qui sont à notre disposition est légitime et nécessaire.

L’histoire des mouvements (queer)féministes montre que l’État exerce une forte répression contre les personnes qui luttent pour un monde sans violence. Mais l’histoire montre aussi l’importance d’être uni-es pour s’opposer à cette violence. À une époque où les injustices sociales et les crises écologiques s’aggravent, il est essentiel que nous ne nous laissions pas intimider par la répression étatique. Nous nous tenons côte à côte avec les camarades concerné-es et ne nous laissons pas diviser ou réduire au silence par ces attaques. Notre lutte commune contre la violence patriarcale, l’exploitation, l’oppression et les politiques arbitraires de l’État continuera.

Nous exigeons l’arrêt immédiat de toutes les enquêtes contre les militant-es concerné-es, ainsi que la restitution de tous les objets confisqués. En outre, nous condamnons la répression systématique qui vise les mouvements sociaux, les activistes et les personnes qui s’expriment de manière critique vis-à-vis de l’État.

Les années passées ont montré que les gouvernements et les États ne contribuent pas volontairement à mettre fin au système patriarcal. Au vu des chiffres élevés des féminicides et de la violence patriarcale, nous ne pouvons pas nous contenter de demander gentiment, nous devons lutter ensemble pour un monde féministe. Nous appellons toutes les organisations sociales et démocratiques à se mobiliser et faire entendre leur voix contre cette criminalisation sans précédent du mouvement féministe en Autriche.

En solidarité avec toutes celles et ceux qui luttent pour un monde meilleur!

Signataires

– Collectif féministe Valais

– Feministisches Streikkollektiv Zürich

– Migrant Solidarity Network

– Offensive gegen Feminizide/ Offensive contres les féminicides

– Ni una menos-Kollektiv Zürich

– Solidarisches Bündnis Bern

– Megafon

– Berns revolutionäre Jugend

– NoWef Winterquartier Bern

– frau-kunst-politik e.V. München

– Nous Serons Le Feu

– Bewegung für den Sozialismus Zürich

– Ni una menos Basel

– AKuT 

– Feministisches Kollektiv Thun-Berner Oberland

– Fédération Libertaire des Montagnes

– Grève du Climat Neuchâtel

– Klimastreik Bern

– Projet Evasion

– Verein Klimaprozesse (Bern)

– Bewegungsfreiheit für alle!

– Queers for Palestine Bern

– JUSO Schweiz

– Bibliothèque éco-féministe de Bienne, La Bise

– Orghan

– Feministischer Salon Schaffhausen

– Sex Workers Collective

Catégories
Féminicide

Le 11 septembre 2024 à Chiasso: C’était un féminicide !

Un décès initialement déclaré comme une crise cardiaque s’est avéré être un féminicide. Le 11 septembre 2024, une femme de 40 ans a été assassinée par son mari à Chiasso.

Une fois de plus, les médias et la police en parlent comme s’il ne s’agissait pas d’une personne dont la vie venait d’être anéantie. Nous n’avons pas besoin de connaître le mode opératoire exact de l’agresseur, nous ne nous soucions pas de savoir de quel pays il était originaire et nous en avons assez de nous faire resservir sans cesse à quel point les voisin-es ne voyaient rien venir. Un féminicide sert précisément à effacer la vie entière d’une personne. Une fois de plus, les médias et la police y prêtent main forte.

Nous voulons en savoir plus sur elle que son origine et la manière dont elle est morte. Nous voulons savoir comment elle s’appelait, ce qu’elle aimait faire, ce qui la faisait rire, quel était son plat préféré, quels étaient ses projets et ses rêves… Elle était bien plus que la simple victime d’un autre féminicide et elle manquera cruellement à ses proches.

Plus nous en apprenons sur les femmes tuées, plus nous sommes en contact avec leurs ami-exs et leurs proches, plus nous sommes déterminéexs à continuer à nous battre. Ne permettons pas que l’on nous prive de la possibilité de faire le deuil de nos sœurs et adelphes perduexs. Parlons de qui elles étaient et de la raison pour laquelle elles nous manquent. La douleur et le deuil nous rendent plus fort-exs et plus solidaires. C’est ainsi que nous déracinerons le patriarcat et empêcherons d’autres féminicides !

Catégories
International

Manifestations après quatre féminicides en Turquie

Ces derniers jours, quatre meurtres brutaux de femmes ont eu lieu en Turquie. Bedriye Işık a été tuée à Amed par son mari, l’auteur était un caporal de l’armée turque. A Mersin-Mezitli, Sonay Öztürk a été étranglée par son amant présumé. Enfin, un double féminicide à Istanbul suscite une grande horreur : Le même auteur assassine Ayşenur Halil et Ikbal Uzuner. L’auteur avait démembré Ikbal avant de se jeter lui-même du haut des remparts. Il était déjà connu des services de police et avait séjourné plusieurs fois dans des institutions psychiatriques. Il avait déjà tenu des propos violents envers les femmes par le passé.

Selon la plateforme « Nous arrêterons les féminicides» (KCDP), 292 femmes ont déjà été assassinées en Turquie cette année. Il ne se passe donc pas un seul jour en Turquie sans qu’un féminicide ne soit commis, sans même compter les cas de tentatives de féminicide. De plus, nous devons partir du principe qu’il existe un chiffre noir de violences dont les médias ne parlent pas.

Les cas ont déclenché une vague de manifestations qui se sont également dirigées contre le gouvernement et la police. La police en particulier n’offre aucune protection aux personnes concernées, les plaintes sont ignorées et les personnes concernées ne sont pas prises au sérieux. L’État turc participe également à l’oppression patriarcale. Ce n’est qu’en 2021 que la Turquie s’est retirée de la Convention du Conseil de l’Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique (également connue sous le nom de Convention d’Istanbul) par un décret du président turc Recep Tayyip Erdoğan, au motif qu’elle nuit à l’unité de la famille et favorise les divorces. La plateforme KCDP, fondée par des familles de victimes de fémicide et des femmes issues de différentes organisations, a fait l’objet d’une procédure d’interdiction en 2022, car les autorités turques estiment qu’elle agit « contre la loi et la morale ».

Nous voulons envoyer notre force et notre solidarité à nos sœurs en Turquie, qui s’opposent jour après jour au système patriarcal malgré toute répression, malgré toute violence. Ces cas montrent que toute protestation est nécessaire, que ce soit en Suisse, en Turquie ou ailleurs. Ensemble, nous pouvons changer le monde !