Le 27 avril, une femme a été tuée par son mari à Lyss
Elle avait 70 ans et résidait dans un EMS à Lyss. Un fémincide de plus, et derrière ces chiffres, une vie arrachée et de nombreuses autres boulversées. On partage le chargin de ses proches, des résident-es et du personnel de l’EMS ou elle habitait.
Les féminicides de femmes agées sont une réalité invisibilisée et sans doute largement sous-estimée. Comme l’explique la spécialiste Delphine Roulet Schwab dans un article de la RTS: “Quand une femme âgée est retrouvée morte dans son sommeil, on ne va pas se poser la question de savoir si c’est son mari qui l’a étouffée avec un oreiller. La plupart du temps, il n’y a pas d’enquête. Il y a des cas de féminicides qui passent sous le radar”. A quand les ateliers d’autodéfense dans les EMS? Il est urgent de mettre en place des mesures pour que les femmes de tous âges puissent prendre conscience a quel point des milénaires de patriarcat nous ont fait croire que la domination patriarcale est innéluctable. En parlant des violences dont on est victimes, on contribue à libérer la parole de nos soeurs et adelphes. Ne restons plus jamais sileuncieux-ses et unissons-nous pour construire une société solidaire et bienveillante.
Alter-ego est une association de prévention de la violence chez les personnes agées qui tient une permanence au 0848 00 13 13.
Auteur/autrice : Reseau
Contre les frontières, le profilage racial, les violences policières, le patriarcat, la justice pénale et le système discriminatoire ! Pour la construction d’alternatives émancipatrices et de soins radicaux

En mai 2025 à l’Anstadt à Berne (Sandrainstrasse 39a)
Plus d’informations et programme sur abolish.ch
14ème féminicide en 2025 en Suisse
Le 10 avril, une femme a été tuée à Epagny (FR).
Une semaine de plus, un autre féminicide. Comme souvent, nous en savons plus sur l’auteur que sur la personne tuée. Mais elle était plus qu’une énième victime de la violence patriarcale, elle était un être humain, elle avait des hobbies, elle avait des joies et des peines. Elle avait des gens qui l’aimaient et qui la regretteront. Nos pensées vont vers eux et vers notre sœur tuée.
Une fois de plus, non seulement une vie a été supprimée, mais l’auteur a également mis le feu à la maison dans laquelle le meurtre a eu lieu. Un schéma tragique se répète : même le corps mort doit disparaître. Les féminicides sont plus qu’un meurtre, il s’agit de contrôler une personne même après sa mort.
Nous sommes tristes, nous sommes en colère. Nous exprimons nos plus sincères condoléances aux personnes qui les ont aimées.
Pourtant, nous ne voulons ni de lois plus strictes, ni de contrôles de police plus nombreux, ni de peines plus sévères. Car nous le savons : Cela ne conduit pas à moins de violence, à moins de féminicides. Le système juridique suisse repose sur l’idée de la punition et de la rétribution. Comme dans le cas de notre sœur tuée à Epagny, les coupables s’y soustraient souvent par le suicide.
Pour briser la série noire des féminicides en Suisse, il faut un changement radical de mentalité. Chaque acte de violence patriarcale, aussi petit soit-il, doit être abordé par l’entourage, par nous toutexs. Les auteurs doivent prendre conscience qu’ils peuvent et doivent encore choisir une autre voie, avant qu’il ne soit trop tard.
C’est à nous de créer un autre monde, dans lequel la possession patriarcale et la violence n’ont plus leur place. Dans ce monde, l’idée patriarcale de la punition n’a pas non plus sa place.
Rendez-vous demain, samedi 12 avril à 17h à la Place Ni Una Menos à Zürich pour un rassemblement contre les féminicides, pour l’autodéfense féminisite. Et en mai à Berne lors du mois de disussion abolish pour réfléchir et discuter ensemble d’alternatives à la justice patriarcale.
13 ème féminicide en Suisse en 2025
Une femme a été tuée le 3 avril à Münchwilen (TG).
Elle avait 47 ans, elle habitait dans un quartier tranquille. Elle était conductrice de bus scolaire. Elle avait 2 enfants. Elle avait un chien avec qui elle se promenait tout le temps.
Toutes nos pensées vont vers les proches, on nous envoie plein de force.
Quand on rapporte des féminicides on nous demande souvent si on est sûres, si il ne vaudrait pas mieux attendre que ça soit confirmé. Le problème c’est qu’on ne peut jamais être sûres. Parce que la police ne partage pas les infos, parce que notre gouvernement ne fait pas son travail et préfères ignorer les féminicides plutôt que de les documenter.
Alors plusieurs collectifs féministes comme le notre épluchent les informations publiées dans les médias afin d’obtenir des informations sur les femmes qui ont été tuées. Et sans cela on ne serait même pas au courant qu’il y a eu un féminicide chaque semaine cette année.
On refuse de fermer les yeux et de passer sous silence les féminicides. On continuera de les rapporter et de dénoncer le système de domination patriarcale qui les rend possible.
12e féminicide en Suisse en 2025
Le 24 mars 2025, une femme a été tuée à Worb (BE).
L’année 2025 compte 13 semaines et 12 féminicides. Une fois de plus nous pleurons la mort d’une sœur, une fois de plus nous restons sans voix face à cette violence : une vie de plus a été anéantie. Mais une fois de plus, nous voulons et nous allons porter la voix de notre sœur décédée de Worb et ne pas la laisser s’éteindre. Le chœur des victimes de la violence patriarcale, des survivantexs, de cellexs qui restent et de cellexs qui luttent s’agrandit et s’amplifie. Même si nous pleurons notre sœur et que nous n’avons pas réussi à empêcher sa mort : elle et toutexs les autres mortexs nous donnent de la force et nous rendent d’autant plus déterminéexs.
Le peu que nous savons pour l’instant sur la défunte vient d’articles de presse. Elle avait 33 ans, vivait à Worb et avait des racines syriennes. Le lundi 24 mars au matin, elle a été retrouvée morte dans son appartement qui avait été incendié. Nous pensons très fort à elle, à ses proches et à celleux qui l’aimaient. Si vous la connaissiez et que vous souhaitiez entrer en contact avec nous, nous serions raviexs. Nous aimerions en savoir plus sur elle, afin que nous puissions nous aussi nous souvenir d’elle, pour ce qu’elle était : une personne avec des rêves, des souhaits, des hobbies, des peurs, des joies et des larmes. Pas seulement une autre victime du patriarcat.
Lundi, les médias ont parlé de l’incendie d’un appartement à Worb. Il était question d’une personne sans vie, une femme. Maintenant, une personne a été arrêtée. C’est la troisième fois cette année qu’un « accident » se révèle être un féminicide, même si la police et les autorités ont encore du mal à avec ce terme. C’est notamment grâce à nous (et par là nous entendons vous toutexs qui, avec nous, s’intéressent à ce sujet et luttent contre la violence patriarcale) que ces féminicides sont connus.
Même si l’année 2025 a été l’une des plus meurtrières jusqu’à présent : Nous ne nous arrêterons pas, nous ne nous tairons pas, nous vaincrons le patriarcat – solidairement et au nom de toutexs nos sœurs et adelphes mortexs.
Notre colère sur les murs




vu dans les rues de Bienne
10e et 11e féminicides

10e et 11e féminicides en Suisse en 2025
Une femme et sa fille ont été tuées le 22 mars à Emmenbrücke (LU).
Elles n’ont pas encore été formellement identifiées et nous n’en savons pas plus à leur sujet. Néanmoins, nous les pleurons déjà et exprimons notre compassion à leurs proches.
L’année 2025 est l’une des plus meurtrières pour les femmes et les personnes considérées comme des femmes en Suisse depuis que nous essayons d’enregistrer les féminicides de manière aussi systématique que possible. Il est possible que davantage de féminicides nous aient échappé par le passé et que cela explique l’augmentation. Mais il est également possible que la tendance mondiale à la montée de l’extreme droite y soit pour quelque chose.
Les féminicides sont liés à la vision conservatrice et patriarcale du monde, selon laquelle les hommes peuvent dominer les femmes. Cela se traduit par le fait que de nombreux féminicides ont lieu au moment d’une séparation de la part de la femme. Les rôles féminins non acceptés, comme le travail du sexe, sont également particulièrement dangereux. D’autres féminicides encore (dans lesquels la victime et l’auteur ne se connaissent pas forcément) reposent tout simplement sur la misogynie.
Dans les trois cas, la probabilité que les auteurs passent à l’acte augmente dès qu’ils se sentent encouragés de l’extérieur. Dans le climat social actuel, il y a moins d’issues que jamais à cette terrible violence.
Punir les auteurs ou menacer les auteurs potentiels d’une peine n’est pas une solution. De nombreux délinquants s’y soustraient en se suicidant. La logique de la punition, tout comme le système judiciaire et carcéral, sont en outre profondément patriarcaux.
La seule chose qui nous protège est un changement des mentalités. Luttons contre l’avancée de l’extrême droite dans la société et continuous à nous battre pour un monde sans patriarcat.
Notre solidarité et notre vie contre leur haine et leur violence.

Nous avons assisté à l’audience au cours de laquelle le mari de Jamila XXX a été condamné.
L’avocat de l’accusé s’est aujourd’hui appuyé sur tous les récits sexistes pour légitimer la violence patriarcale et même pour rendre responsable la victime – elle serait une femme irascible qui laissait parfois ses enfants sans surveillance.
De plus, le crime aurait eu lieu à huis clos ne nous laissant donc que le récit de l’accusé. Le fait que les cinq enfants aient été témoins de l’acte et que d’autres habitant·e·s du camp aient signalé la violence de cet homme à la direction du camp n’est pas mentionné.
Les féminicides ne sont pas une affaire privée et nous voulons les faire passer de la sphère privée à la sphère politique. Ils sont le résultat d’un système patriarcal violent, se produisent partout et nous concernent tous.
Nous sommes en colère que les féminicides soient toujours nommés « Meurtre passionnel », nous sommes en colère et tristes que Jamila n’ait pas obtenu de protection, que les structures d’asile soient inhumaines et violentes et que les coresponsables comme la direction de l’hébergement collectif à Büren an der Aare ou la CRS ne prennent toujours pas leurs responsabilités.
Et nous sommes également pensifs sur la manière de gérer cette violence, car nous savons que les prisons et les instances punitives ne sont pas des lieux d’accueil.
L’article relatant le procès au tribunal régional:
9e féminicide en 2025

Le 12 mars 2025, une femme est décédée à Obermumpf (AG). Il s’agit du 9e féminicide en 2025 en Suisse.
Elle avait 55 ans, quatre enfants adultes, travaillait comme traductrice et venait de demander le divorce à son mari. L’une de ses filles écrit sur Facebook :
Maman, ton cœur continue de battre en nous.
Tu étais notre maison, notre réconfort, notre plus grand bonheur.
Ton amour reste – silencieux, impérissable, sans mesure.
Même si nous ne te voyons plus, nous te ressentons chaque jour.
Tu restes vivante dans nos cœurs, pour toujours.
Aimée et jamais oubliée.
Nous exprimons notre compassion à ses proches. Nous pensons fort à elleux et à notre sœur décédée.
Elle avait obtenu une interdiction de contact et avait parlé dans des messages adressés à ses voisin-es d’avoir peur de son ex-partenaire.
L’année 2025 a commencé avec huit féminicides au cours des huit premières semaines. La série mortelle se poursuit. C’est à nous de l’arrêter. Ne détournons jamais le regard, soyons solidaires et ne laissons pas le patriarcat nous prendre d’autres sœurs ou adelphes