Dimanche 01.09, nous avons organisé une commémorAction à Richterswil pour une de nos sœurs qui a été tuée par la violence patriarcale. Elle travaillait comme travailleuse du sexe. Voici un appel à l’action, tout le monde est concerné, nous pouvons tous faire notre part. Commençons donc par une liste de suggestions d’actions que vous pourriez avoir envie de prendre:
Que puis-je faire?
- Dépénaliser le travail du sexe https://chng.it/Mg8MPrvTwM
- Lutter contre la stigmatisation
- Construisez une société de soins, de sécurité et de soutien en prenant la parole si vous voyez que quelqu’un dans votre entourage (pas seulement les femmes et les personnes marginalisées) est traité injustement, contraint ou menacé, ou se sent en insécurité.
- Reconnaître le travail du sexe comme une profession
- Davantage de femmes et de personnes marginalisées à des postes décisionnels et politiques. Si elles ne peuvent pas occuper elles-mêmes ces postes, les décideurs politiques doivent les consulter avant d’adopter de nouvelles lois ou réglementations.
- Encourager et promouvoir la thérapie
- Rien sur nous sans nous. Faire de l’implication des personnes qui sont concernées par une règle ou une réglementation, et du fait que leur contribution a plus de poids que d’être simplement enregistrée statistiquement, une norme. Celles qui ont le plus de connaissances sur le sujet devraient avoir un droit de parole prioritaire.
- Les travailleuses du sexe devraient avoir le même accès aux examens de santé que les travailleurs du sexe masculins et trans ont actuellement.
- Défendre une politique qui soutient l’égalité des droits et l’autonomie corporelle.
- Rejeter le modèle nordique
- Exiger et soutenir des programmes éducatifs (à l’école et au travail) qui renforcent la conscience et l’empathie pour le genre, le racisme, la bigoterie et les luttes des marginalisés. Également des programmes qui se concentrent sur la gestion des émotions, les compétences de communication et les relations saines.
- Hébergement pour les personnes maltraitées.
- Congé menstruel. 2 jours de congés payés par mois pour les femmes.
- Soutien aux entreprises qui envoient des produits d’hygiène féminine aux femmes et aux filles défavorisées afin qu’elles puissent aller plus souvent à l’école. Comme https://www.daysforgirls.org/
- Meilleure rémunération des enseignants et des infirmières
- Abordez le sujet si vous entendez des remarques désobligeantes sur les femmes ou des personnes marginalisées.
Si l’une de ces propositions n’a pas encore fait l’objet d’une pétition
, lancez-en une et faites-la circuler.
Réfléchissez à d’autres moyens de contribuer au rééquilibrage des pouvoirs.
Prise de parole à Richterswil
Nous sommes ici aujourd’hui pour attirer l’attention sur la triste réalité des féminicides, en particulier ici en Suisse, avec une commémoration spéciale pour une sœur et collègue qui a été tuée ici l’année dernière.
Comment cela s’est-il produit ? Comment se fait-il que si peu de gens soient au courant ? Des personnes se sont-elles même senties concernées?
Lorsque vous entendez qu’elle était travailleuse du sexe, qu’est-ce qui vous vient à l’esprit ?
Pensez-vous qu’il s’agit de justice rendue pour une vie immorale ? Pensez-vous qu’elle savait dans quoi elle s’engageait ? Si c’est le cas, j’aimerais vous demander, premièrement, en quoi c’est différent de dire quelque chose comme « regardez ce qu’elle portait, elle l’a bien cherché ». Deuxièmement, pourquoi est-il devenu acceptable, voire attendu, qu’une personne, quel que soit son sexe, puisse être blessée ou tuée dans l’exercice de sa profession quelle qu’elle soit?
Quelles sont les nombreuses façons dont la pensée patriarcale s’est ancrée dans chacun de nos esprits ? Comment en sommes-nous venu.es à accepter le danger et la violence ? Comment en sommes-nous venu.es à accepter un système tant que nous en sommes les bénéficiaires ?
Je pose ces questions parce que l’on parle beaucoup de détruire le patriarcat, mais il s’agit généralement d’amener les autres à mettre en œuvre ces changements. Mais je tiens à vous rappeler que chaqun et chaqune d’entre nous a non seulement le pouvoir d’agit contre le patriarcat, mais aussi le devoir de le faire. Je crois qu’il est du devoir de celles et ceux qui ont plus de soutenir et de défendre celles et ceux qui ont moins. D’être la voix de celles qui n’en ont plus, de voir ce que les autres choisissent de ne pas voir.
Nous pouvons rééquilibrer notre société non pas en démtruisant les hommes, mais en empouvoirant les femmes et les personnes marginalisées.
Le travail du sexe est souvent présenté comme le plus vieux des métiers mais il n’est pas considéré comme une véritable profession. Certes, il l’est un peu plus ici en Suisse où il est légal, mais il n’a pas été totalement décriminalisé. Nous bénéficions d’un soutien et de soins, mais il s’agit surtout de nous aider lorsque les choses tournent mal, et non d’empêcher les problèmes de se produire. Il n’existe pas de formation ou d’éducation formelle pour nous, alors qu’il y a un réel besoin en la matière. Il s’agit d’un secteur incroyablement complexe et nuancé, pour lequel nous pourrions bénéficier d’une formation structurée. En raison du manque de connaissances, de la stigmatisation et des réglementations qui varient d’un canton à l’autre, un grand nombre des personnes les plus vulnérables ont des problèmes avec la loi et perdent de grosses sommes d’argent, ce qui les empêche de changer leur situation économique et affecte leur niveau de sécurité.
Toute personne a droit à la dignité, à un environnement de travail et de vie sûr, à l’éducation et à un revenu, mais ces besoins fondamentaux sont soit refusés, soit pratiquement inaccessibles pour beaucoup.
Nous vous demandons aujourd’hui de nous donner les moyens d’agir. Soyez la voix des sans-voix. Même si vous êtes moralement ou autrement opposé à l’industrie du sexe, j’espère que vous ne vous opposerez pas à ce que d’autres personnes voient leurs droits fondamentaux respectés, et à ce que des vies soient littéralement sauvées.
Nous pouvons toutes et tous observer comment la mentalité patriarcale à pu se nicher en nous et nous en libérer doucement.
Nous vous demandons aujourd’hui de vous joindre à nous pour voter en faveur de la décriminalisation du travail du sexe et de l’acceptation d’un programme de formation sur la manière de faire notre travail en toute sécurité et de manière efficace.
Ensemble, nous pouvons changer les choses. Cela commence avec nous. Cela commence aujourd’hui.