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Féminicide

14ème féminicide en 2025 en Suisse

Le 10 avril, une femme a été tuée à Epagny (FR).

Une semaine de plus, un autre féminicide. Comme souvent, nous en savons plus sur l’auteur que sur la personne tuée. Mais elle était plus qu’une énième victime de la violence patriarcale, elle était un être humain, elle avait des hobbies, elle avait des joies et des peines. Elle avait des gens qui l’aimaient et qui la regretteront. Nos pensées vont vers eux et vers notre sœur tuée.

Une fois de plus, non seulement une vie a été supprimée, mais l’auteur a également mis le feu à la maison dans laquelle le meurtre a eu lieu. Un schéma tragique se répète : même le corps mort doit disparaître. Les féminicides sont plus qu’un meurtre, il s’agit de contrôler une personne même après sa mort.

Nous sommes tristes, nous sommes en colère. Nous exprimons nos plus sincères condoléances aux personnes qui les ont aimées.

Pourtant, nous ne voulons ni de lois plus strictes, ni de contrôles de police plus nombreux, ni de peines plus sévères. Car nous le savons : Cela ne conduit pas à moins de violence, à moins de féminicides. Le système juridique suisse repose sur l’idée de la punition et de la rétribution. Comme dans le cas de notre sœur tuée à Epagny, les coupables s’y soustraient souvent par le suicide.

Pour briser la série noire des féminicides en Suisse, il faut un changement radical de mentalité. Chaque acte de violence patriarcale, aussi petit soit-il, doit être abordé par l’entourage, par nous toutexs. Les auteurs doivent prendre conscience qu’ils peuvent et doivent encore choisir une autre voie, avant qu’il ne soit trop tard.

C’est à nous de créer un autre monde, dans lequel la possession patriarcale et la violence n’ont plus leur place. Dans ce monde, l’idée patriarcale de la punition n’a pas non plus sa place.

Rendez-vous demain, samedi 12 avril à 17h à la Place Ni Una Menos à Zürich pour un rassemblement contre les féminicides, pour l’autodéfense féminisite. Et en mai à Berne lors du mois de disussion abolish pour réfléchir et discuter ensemble d’alternatives à la justice patriarcale.